Avis scientifique 2019/041
Évaluation du crabe des neiges de Terre-Neuve-et-Labrador (Divisions 2HJ3KLNOP4R)
Sommaire
Globalement – Divisions 2HJ3KLNOP4R
- Les débarquements sont demeurés à près de 50 000 t de 2007 à 2015, mais ils ont depuis diminué régulièrement pour atteindre un creux de 27 700 t sur deux décennies en 2018. Dans l’ensemble, l’effort de pêche s’est maintenu entre 3,5 et 4,5 millions de casiers levés par année au cours de cette période.
- La CPUE globale a atteint son plus bas niveau de la série chronologique en 2018.
- Malgré les augmentations modestes de ces deux dernières années, l’indice de la biomasse exploitable du relevé au chalut est resté à son plus bas niveau au cours des quatre dernières années. Pendant ce temps, l’indice du relevé au casier a diminué de près de 60 % depuis deux ans, atteignant les valeurs les plus faibles de la série chronologique.
- En dépit des augmentations modestes observées dans certaines divisions ces deux dernières années, le recrutement global dans la biomasse exploitable restera faible dans la plupart des divisions en 2019.
- On estime que la mortalité totale du crabe exploitable est proche des moyennes de la série chronologique dans la plupart des divisions. Elle a diminué par rapport aux niveaux très élevés atteints dans la majorité des divisions depuis deux ans, sauf dans la division 3K, où elle demeure à un pic de la série chronologique.
- Les indices du taux d’exploitation ont atteint ou presque des sommets de la série chronologique dans un grand nombre de divisions en 2017. En 2018, les taux d’exploitation ont par la suite atteint un nouveau pic dans la zone côtière de la division 3L, sont demeurés élevés dans les divisions 2HJ, 3K et 3LNO et sont retombés près des niveaux moyens à long terme ou en dessous dans les divisions 3Ps et 4R3Pn.
- En 2019, la plupart des divisions devraient se situer dans la zone de prudence du Cadre de l’approche de précaution proposé. La zone côtière de la division 3L se trouvera dans la zone critique. Ces projections sont fondées sur un statu quo des débarquements.
- L’indice de l’habitat thermique (défini comme la superficie couverte par de l’eau au fond à une température inférieure à 2 C) est revenu à des conditions quasi moyennes dans toutes les divisions ces dernières années. Des indices climatiques à grande échelle semblent favoriser une amélioration du recrutement dans la plupart des principales zones de l’aire de répartition du stock au cours des prochaines années.
- Les conditions de l’écosystème de la biorégion de T.-N.-L. indiquent une faible productivité globale aux niveaux trophiques inférieurs (phytoplancton et zooplancton) depuis quelques années et des changements dans la structure de la communauté zooplanctonique qui peuvent influencer le transfert d’énergie aux niveaux trophiques supérieurs.
- Une forte diminution de la taille à la maturité des mâles (c.-à-d. la taille lors de la dernière mue) dans la plupart des divisions ces dernières années pourrait réduire les perspectives à court terme de recrutement dans la biomasse exploitable.
- Les éléments du Cadre de l’approche de précaution présentés dans cette évaluation sont provisoires. Les points de référence limites définissant la zone critique ont été établis dans le cadre d’un processus scientifique évalué par des pairs, mais les lignes de référence du stock supérieur définissant les zones de prudence et saine sont encore en cours d’élaboration.
Division d’évaluation 2HJ
- Les débarquements se sont maintenus à 1 700 t au cours des quatre dernières années, tandis que l’effort est demeuré constant.
- La CPUE normalisée est restée proche de la moyenne décennale depuis quelques années.
- L’indice de la biomasse exploitable a peu changé au cours des 15 dernières années. L’augmentation modeste de 2018 reflète une hausse de la biomasse résiduelle.
- Le recrutement dans la biomasse exploitable a peu changé ces 15 dernières années. Les relevés au chalut et au casier de 2018 indiquent que le recrutement demeurera le même en 2019.
- La mortalité totale des crabes exploitables était à son plus haut niveau ces dernières années, mais elle a légèrement diminué en 2018.
- L’indice du taux d’exploitation se situe au-dessus de la moyenne à long terme depuis trois ans. Des prélèvements identiques en 2019 feraient baisser l’indice du taux d’exploitation, mais il demeurerait à un niveau relativement élevé.
- Selon l’approche de précaution proposée, l’état du stock serait dans la zone de prudence provisoire en 2019.
- La taille lors de la dernière mue chez les mâles a diminué brutalement depuis quelques années, ce qui donne à penser que les perspectives de recrutement à court terme dans la biomasse exploitable pourraient être réduites.
- Les faibles niveaux de surveillance et de couverture des relevés collaboratifs au casier d’après-saison réalisés ces dernières années compromettent l’intégrité de l’estimation de la biomasse. Il faudra s’efforcer de s’assurer que le relevé est réellement complet et que les protocoles sont respectés à l’avenir.
Division d’évaluation 3K
- Les débarquements sont demeurés relativement faibles au cours des trois dernières années (6 000 t en 2018). L’effort est resté près de son niveau le plus bas en vingt ans depuis six ans.
- La CPUE normalisée s’est relevée en 2018 de son plus bas niveau de la série chronologique enregistré en 2017, mais elle demeure inférieure à la moyenne de la série.
- Malgré des améliorations localisées, les indices de la biomasse exploitable des relevés d’après-saison au chalut et au casier sont encore proches des plus bas de la série chronologique au cours des cinq dernières années.
- En dépit d’améliorations localisées, les indices de recrutement dans la biomasse exploitable tirés des relevés d’après-saison au chalut et au casier sont demeurés près des creux de la série chronologique pendant les cinq dernières années.
- La mortalité totale des crabes exploitables se situe à son plus haut niveau depuis quatre ans.
- L’indice du taux d’exploitation est passé d’un sommet décennal à des niveaux proches de la moyenne de la série chronologique en 2018. Si les prélèvements sont identiques en 2019, l’indice du taux d’exploitation serait inchangé.
- Selon l’approche de précaution proposée, l’état du stock serait dans la zone de prudence provisoire en 2019.
- La taille lors de la dernière mue chez les mâles a diminué brutalement depuis quelques années, ce qui donne à penser que les perspectives de recrutement à court terme dans la biomasse exploitable pourraient être réduites.
Eaux côtières de la division d’évaluation 3L
- Les débarquements ont chuté de 56 %, passant d’un pic de la série chronologique en 2015 à 3 700 t en 2018. En 2018, ils étaient inférieurs de 16 % au TAC. L’effort est demeuré à son plus haut niveau de la série chronologique en 2018.
- La CPUE normalisée a chuté de 68 % depuis 2013 pour passer sous la barre des 5 kg/casier, son niveau le plus bas dans la série chronologique.
- La biomasse exploitable est gravement épuisée. L’indice de la biomasse exploitable tiré du relevé d’après-saison au casier est demeuré près d’un creux de la série chronologique en 2018. Les zones de gestion du crabe 6B et 6C affichaient des taux de prise totaux d’environ 1 kg/casier dans les relevés de 2018.
- Le recrutement dans la biomasse exploitable n’a cessé de diminuer pour atteindre un creux de la série chronologique en 2017. En 2018, les indices de recrutement tirés des relevés du MPO et des relevés collaboratifs au casier d’après-saison sont demeurés proches de leurs plus bas niveaux. Des améliorations localisées de la biomasse globale disponible pour la pêche pourraient se produire dans les deux prochaines années.
- L’indice global du taux d’exploitation dérivé des relevés au casier a augmenté depuis 2013 et est resté à son plus haut niveau observé en 2018. Des prélèvements identiques maintiendraient le taux d’exploitation à un sommet de la série chronologique en 2019.
- La taille lors de la dernière mue chez les mâles a diminué brutalement depuis quelques années, ce qui donne à penser que les perspectives de recrutement à court terme dans la biomasse exploitable pourraient être réduites.
- Selon l’approche de précaution proposée, l’état du stock serait dans la zone critique en 2019.
Eaux extracôtières de la division d’évaluation 3LNO
- Sous l’effet des réductions du TAC, les débarquements ont reculé de 43 % entre 2016 et 2018, pour s’établir à 14 000 t en 2018, le niveau le plus bas depuis deux décennies. L’effort a rapidement augmenté de 1992 au milieu des années 2000 et a depuis fluctué à un niveau semblable.
- Plus récemment, la CPUE normalisée a presque atteint un maximum de la série chronologique en 2013 avant de chuter de 49 % jusqu’à son niveau le plus bas depuis 1992.
- L’indice de la biomasse exploitable au chalut a connu une hausse modeste en 2018, mais il demeure, comme l’indice de la biomasse exploitable au casier, à son plus bas niveau de la série chronologique ou presque.
- Le recrutement dans la biomasse exploitable a atteint ou presque des creux dans la série chronologique, dans les relevés au chalut et au casier, au cours des trois dernières années, mais il a légèrement augmenté en 2018.
- La mortalité totale est passée du pic observé en 2016 à un niveau relativement bas en 2018.
- L’indice du taux d’exploitation a été multiplié par cinq de 2014 à 2017 et est demeuré élevé en 2018. L’indice du taux d’exploitation diminuerait pour se rapprocher de la moyenne à long terme si les prélèvements demeurent identiques en 2019.
- Selon l’approche de précaution proposée, l’état du stock serait dans la zone de prudence provisoire en 2019.
- La taille lors de la dernière mue chez les mâles a diminué brutalement depuis quelques années, ce qui donne à penser que les perspectives de recrutement à court terme dans la biomasse exploitable pourraient être réduites.
Division d’évaluation 3PS
- Les débarquements sont passés d’un creux décennal à 1 900 t en 2018. Ils ont dépassé le TAC, qui était fixé à 1 792 t. L’effort a reculé de 60 % depuis 2014 pour se situer près de son plus bas niveau en deux décennies.
- La CPUE normalisée est passée des faibles niveaux dans la série chronologique enregistrés en 2016 et 2017 à plus de 5 kg/casier en 2018.
- L’indice de la biomasse exploitable tiré du relevé au chalut en cours de saison était à son plus bas niveau de la série chronologique en 2016, mais il s’est amélioré ces deux dernières années. L’indice dérivé du relevé d’après-saison au casier indique une augmentation de la biomasse exploitable dans les principaux lieux de pêche.
- Le recrutement dans la biomasse exploitable était proche d’un sommet décennal en 2018, sauf dans la baie Fortune. Malgré une légère baisse du recrutement disponible pour la pêche de 2019, les données du relevé sur l’abondance des prérecrues suggèrent que les perspectives à court terme sont positives par rapport à la récente période faible de 2013-2016. La répartition des crabes prérecrues semble concentrée dans les principaux lieux de pêche de la division.
- La mortalité totale du crabe exploitable a varié considérablement tout au long de la série chronologique, mais elle était faible en 2018. L’indice du taux d’exploitation était près de son plus bas niveau observé dans la série chronologique en 2018 et se rapprocherait d’un creux dans la série chronologique en 2019 si les prélèvements restent identiques.
- Selon l’approche de précaution proposée, l’état du stock serait dans la zone de prudence provisoire en 2019.
- Les rejets ont fortement diminué en 2018 pour se rapprocher de la moyenne à long terme. Il est recommandé de maintenir les mesures actuelles afin de rétablir une biomasse résiduelle forte et de réduire les rejets au minimum.
Division d’évaluation 4R3Pn
- Les débarquements n’ont cessé de diminuer depuis le récent pic atteint en 2013 et étaient de 250 t en 2018. Parallèlement, l’effort est resté à un niveau faible.
- La CPUE normalisée a diminué depuis 2013 pour se situer sous la moyenne à long terme.
- La biomasse exploitable est fortement épuisée, avec peu de crabes résiduels dans la population. L’indice de la biomasse exploitable dérivé du relevé au casier a récemment atteint son sommet en 2012, mais a depuis chuté jusqu’à un creux de la série chronologique en 2017. Il a légèrement augmenté en 2018, reflétant des améliorations localisées dans la ZGC 12EF.
- Le recrutement dans la biomasse exploitable était faible de 2014 à 2017, mais les données de relevés de 2018 indiquent que des améliorations localisées pourraient se produire en 2019, particulièrement dans la ZGC 12EF.
- L’indice global du taux d’exploitation est tombé sous la moyenne à long terme en 2018. Il changerait peu si les prélèvements demeuraient inchangés en 2019.
- La faible couverture de surveillance dans l’ensemble de cette division entraîne une grande incertitude dans les estimations de la biomasse fournies en 2018 et les prévisions pour 2019. La prudence est de mise pour tirer des conclusions à partir de ces estimations.
- Cette division n’a pas été incluse dans l’approche de précaution scientifique proposée en raison de lacunes dans les données.
Le présent avis scientifique découle de la réunion du 19 au 21 février 2019 sur l’évaluation du crabe des neiges des divisions 2HJ3KLNOP4R.Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada (MPO).
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