Avis scientifique 2019/045
Examen du modèle de Joe d’évaluation des effets cumulatifs du ministère de l’environnement et des Parcs de L’Alberta
Sommaire
- Le Secteur des sciences du MPO fournit des avis scientifiques au Programme sur les espèces en péril concernant les espèces qui ont été évaluées par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) comme étant en voie de disparition ou menacées, sous la forme d’une évaluation du potentiel de rétablissement (EPR). L’une des composantes du processus de l’EPR est l’évaluation des menaces; à ce jour, l’évaluation des menaces a été entravée par un manque d’outils efficaces. Le modèle de Joe d’évaluation des effets cumulatifs du ministère de l’Environnement et des Parcs de l’Alberta offre une méthode novatrice, car il intègre une réponse normalisée (axe des Y) qui permet d’établir l’ordre de priorité des menaces (doses/agent de stress). Ces courbes de réponse aux agents de stress (c.-à-d. les courbes dose-réponse) sont la composante fonctionnelle clé du modèle.
- Le modèle fournit un cadre pour évaluer les menaces (et éventuellement d’autres effets) de manière additive, et génère des hypothèses pour éclairer et orienter les mesures de gestion adaptative. Il permet également d’étudier les compromis possibles dans le cadre de plusieurs scénarios de menaces ou de mesures de rétablissement.
- Il s’agit d’un modèle statique conçu pour évaluer la capacité du système (c.-à-d. le potentiel qu’a le système de prendre en charge les individus adultes) en fonction des menaces qui ont été évaluées. On s’attend à ce que les extrants du modèle soient vérifiables.
- Il s’agit d’une approche de modélisation statique semi-quantitative qui peut être utilisée pour classer de multiples menaces par ordre de priorité selon leur niveau hiérarchique et cibler les analyses des menaces potentielles et les mesures de rétablissement. Par exemple, on peut le mettre à l’échelle sur le plan géographique, du niveau local au niveau régional, et sur le plan taxonomique, du niveau de la population à des unités désignables de plus grande envergure. Il s’agit d’une méthode structurée et transférable qui réduit la subjectivité associée aux extrants.
- En tant que modèle statique, il est conçu pour évaluer les menaces qui pèsent sur la population et ne prédit pas directement ou dynamiquement la réponse de la population. En tant que modèle additif (sur une échelle logarithmique), il n’intègre pas les interactions entre les menaces.
- L’utilisation de données quantitatives et qualitatives, notamment les données de surveillance, le savoir traditionnel, les connaissances locales et l’opinion d’experts, est appropriée dans cette méthode, à condition que l’incertitude et les hypothèses sous-jacentes soient clairement énoncées.
- Le modèle représente un outil supplémentaire permettant aux gestionnaires de comprendre les menaces qui pèsent sur la capacité du système et d’étudier les scénarios visant à maintenir ou à rétablir les populations. Comme c’est le cas de tout modèle, il faut interpréter les extrants dans le contexte des hypothèses sous-jacentes, des limites et des degrés d’incertitude.
- Les utilisateurs du modèle devraient :
- énoncer explicitement l’incertitude et les hypothèses sous-jacentes;
- entreprendre la validation du modèle, en particulier la gestion adaptative à des échelles appropriées et le perfectionnement des courbes de réponse aux agents stressants, afin d’améliorer encore le modèle et son application au fil du temps;
- mener des analyses de sensibilité sur les agents de stress et des courbes de réponse aux agents de stress.
- Le modèle de Joe complète la matrice d’évaluation des menaces figurant dans les EPR et propose une méthode d’évaluation des menaces plus structurée. Il faudrait mener des études plus poussées sur l’application du modèle et de ses extrants, et confirmer leur utilité dans les futures EPR.
- Cette méthode peut éclairer la planification du rétablissement entreprise par le Programme des espèces en péril du MPO en générant des hypothèses éclairées et en ciblant les activités de gestion et de recherche.
- La méthode (c.-à-d. l’évaluation et la hiérarchisation des menaces) pourrait s’appliquer au Programme des espèces en péril du MPO et à d’autres secteurs (p. ex. Gestion des pêches et de l’aquaculture, Gestion des océans, Programme de protection du poisson et de son habitat) et leur être utile. L’élaboration d’un programme de recherche ciblé au sein du Secteur des sciences pour étudier la paramétrisation des modèles (p. ex. élaborer et perfectionner les courbes de réponse aux agents stressants) serait nécessaire à la réalisation du programme.
Le présent avis scientifique découle de la réunion de l’examen de la méthode d’évaluation des effets cumulatifs du ministère d’Alberta Environment & Parks, qui s’est tenue du 18 au 20 septembre 2018. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
Avis d’accessibilité
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