Avis scientifique 2019/051
Évaluation du potentiel de rétablissement – dard de rivière, Percina shumardi (populations des Grands Lacs et du Haut-Saint-Laurent)
Sommaire
- La répartition actuelle de la population de dards de rivière des Grands Lacs et du Haut-Saint-Laurent se limite au bassin hydrographique du lac Sainte-Claire (figure 1). Depuis 2005, des prélèvements de dard de rivière ont eu lieu dans la rivière Sydenham, la rivière Thames et le lac Sainte-Claire. Dans l’UD 3, l’aire de répartition de l’espèce semble diminuer.
- Le dard de rivière est généralement prélevé dans des cours d’eau de taille moyenne à grande, ou dans les zones riveraines des lacs. On le trouve généralement dans des eaux relativement profondes au courant modéré, dans différents substrats, et on sait qu’il tolère les eaux troubles. On sait peu de choses sur les habitats de frai et d’alimentation, mais des substrats de gravier et de galets propres pourraient constituer des caractéristiques importantes. On détient peu d’information spécifique sur l’habitat du dard de rivière dans l’UD 3.
- L’évolution de l’abondance ne peut être évaluée dans l’UD 3, mais on sait que le dard de rivière continue d’être rare.
- On recommande d’établir des objectifs de rétablissement fondés sur une population minimale viable de 27 000 à 31 000 individus. Ces estimations reposent sur l’hypothèse d’une dépendance à l’égard de la densité, avec un taux de croissance de la population maximal de 2,49, une fréquence de catastrophes de 15 % par génération et une probabilité d’extinction de 1 %. Les estimations de la population minimale viable se sont avérées très sensibles aux critères de simulation, allant de 3 700 à plus de 220 000.
- Une population ayant une densité initiale de 10 % de la population minimale viable prendrait 33 à 35 ans pour atteindre les objectifs de rétablissement, en supposant les mêmes critères de simulation et la même analyse de la population minimale viable.
- Une population de la taille d’une population minimale viable nécessiterait entre 10,6 et 12,1 ha (1 ha = 10 000 m2) d’habitat d’après une analyse de régression par moindres carrés ordinaires (MCO) des densités de dard de rivière dans les UD 1 et 2 en supposant une capturabilité de 5 % (densité de 0,25 poisson/m2).
- Dans l’UD 3, les plus grandes menaces à la survie et à la persistance du dard de rivière sont les espèces exotiques ou invasives (gobie à taches noires), le dragage et la charge sédimentaire. Les menaces secondaires comprennent la charge en éléments nutritifs, les contaminants et les substances toxiques. Les incidences potentielles de la moule zébrée et de l’artificialisation des rives sont inconnues.
- La dynamique des populations de dards de rivière est particulièrement sensible aux perturbations touchant les taux de survie et de fécondité des jeunes de l’année. Il faut éviter de nuire à ces facettes du cycle biologique. Une réduction de la survie des jeunes de l’année ou de la fécondité excédant 31 à 34 % pourrait entraîner un déclin de la population. Les populations dont le taux de croissance initial est de 1,32 pourraient décliner si les dommages anthropiques (c.-à-d., la mortalité) dépassent 24,5 % pour toutes les classes d’âge ou si la survie ou le succès de reproduction des jeunes de l’année est réduit de 31 à 34 %. Les relations entre les activités anthropiques et l’évolution des taux vitaux n’ont pas encore été établies et exigeront d’autres recherches.
- De nombreuses sources d’incertitude perdurent quant à la biologie, à l’écologie, au cycle biologique, aux exigences en matière d’habitat, à l’abondance de la population, à la structure de la population, aux taux vitaux et à la répartition du dard de rivière dans l’UD 3. La compréhension approfondie des menaces ayant une incidence sur le déclin des populations du dard de rivière dans l’UD 3 manque également.
Le présent avis scientifique découle de la réunion du 31 janvier 2019 sur l’Évaluation du potentiel de rétablissement : du dard de rivière (Percina shumardi), populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent (Unité Désignable 3). Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada (MPO).
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