Avis scientifique 2020/046
État de l’otarie de Steller (Eumetopias jubatus) au Canada
Sommaire
- Depuis le début des années 1970, Pêches et Océans Canada (MPO) a effectué 13 levés aériens à l’échelle de la Colombie-Britannique pour assurer un suivi de la population d’otaries de Steller. Ces relevés, qui ont lieu en même temps que la fin de la saison de reproduction, permettent d’établir une estimation de la production de petits, en plus d’effectuer un dénombrement des juvéniles et des adultes.
- Au cours du plus récent relevé (2013), un total de 28 452 individus ont été dénombrés en Colombie-Britannique, dont 6 317 petits et 22 135 juvéniles et adultes (soit 10 969 sur les roqueries et 11 166 dans des échoueries où aucune reproduction n’a lieu). En comparaison, on avait dénombré 23 514 individus en 2010, dont 5 485 petits et 18 029 juvéniles et adultes. Les dénombrements effectués à partir des levés aériens représentent une valeur de l’abondance minimale, sachant que les petits qui sont morts après leur naissance et que les adultes ou juvéniles qui se trouvent en mer pour s’alimenter ne peuvent pas être observés.
- Pour la saison de reproduction de 2013, la taille totale de la population a été estimée à 39 200 individus (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 33 600 – 44 800), en appliquant un facteur de correction fondé sur les données télémétriques de façon à tenir compte des individus qui étaient en mer ou qui n’ont pas été observés lors des relevés. On observe une poursuite de la tendance à la hausse par rapport à la population de 2010 estimée à 32 500 individus (IC à 95 % : 28 200 – 36 800), en dépit d’un chevauchement des intervalles de confiance.
- Le nombre de petits, de juvéniles et d’adultes n’a cessé d’augmenter depuis le début des années 1970, et la croissance de la population semble augmenter à un rythme accéléré. Entre 2010 et 2013, le taux de croissance de la population d’otaries de Steller en Colombie-Britannique était de 5,64 % chez les petits et de 4,55 % chez les adultes et les juvéniles. Il existe toutefois une incertitude quant à l’ampleur de l’immigration d’individus issus des roqueries américaines avoisinantes et leur contribution à l’abondance et à la croissance de la population d’otaries de Steller de Colombie-Britannique.
- Depuis que l’on a commencé à protéger l’espèce en 1970, le nombre de roqueries et d’échoueries permanentes dans les eaux de la Colombie-Britannique n’a cessé d’augmenter. En plus du rétablissement, en date de 2006, des roqueries de l’archipel Sea Otter Group qui avaient été décimées, de nouvelles roqueries ont depuis été établies dans les rochers Garcin, les rochers Gosling et au large de l’île Bonilla.
- Au cours des dernières années, l’abondance de l’otarie de Steller a aussi augmenté dans les roqueries avoisinantes du sud-est de l’Alaska, de Washington et de l’Oregon, de même que le nombre de roqueries et d’échoueries permanentes.
- Selon les plus récents relevés hivernaux, menés en 2009-2010, le nombre d’otaries de Steller dans les eaux côtières de la Colombie-Britannique était estimé à 48 500 (IC à 95 % : 38 100 – 58 900). Cette hausse de l’abondance en dehors de la saison de reproduction semble être attribuable à un afflux net d’individus issus de roqueries situées à l’extérieur de la Colombie-Britannique.
Le présent avis scientifique découle de la réunion annuelle du 20 au 24 octobre 2014 sur la Réunion annuelle du Comité national d'examen par les pairs sur les mammifères marins (CNEPMM). Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada (MPO).
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