Avis scientifique 2021/018
Points de référence pour la population de bar rayé (Morone saxalis) du sud du golfe du Saint-Laurent
Sommaire
- Le bar rayé (Morone saxatilis) du sud du golfe du Saint-Laurent (de l’ouest de l’île du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, jusqu’à la rive nord de la péninsule gaspésienne, au Québec) est considéré comme une unité biologique unique aux fins de la présente évaluation et de l’établissement de points de référence.
- Cette population de bar rayé est évaluée chaque année depuis 1994, et les caractéristiques de son cycle biologique, y compris la taille selon l’âge, la relation longueur-poids et le rapport des sexes des reproducteurs, sont bien définies.
- Un modèle de population structuré selon l’âge avec une relation stock-recrutement de Beverton-Holt sous-jacente (des œufs à l’âge – 0) a été utilisé pour modéliser les dynamiques de la population de bar rayé. Le modèle utilise une combinaison de paramètres estimés et présumés du cycle biologique, dont la plupart sont propres à cette population. Sept modèles ont été évalués; les deux modèles retenus sont présentés dans le présent rapport.
- Les données de surveillance et d’évaluation des stocks des reproducteurs dans la rivière Miramichi Nord-Ouest, l’endroit de frai annuel prévisible et confirmé qui produit le recrutement, sont considérées comme représentatives du bar rayé dans le sud du golfe et appropriées pour calculer les points de référence.
- La trajectoire d’augmentation presque monotone de l’abondance de la population à partir de son creux à la fin des années 1990, à moins de 5 000 reproducteurs, jusqu’à l’abondance la plus élevée à la fin des années 2010, soit plus de 300 000 reproducteurs, fournit des renseignements limités pour définir sans équivoque la taille maximale potentielle de la population. Une conclusion tirée de la modélisation de la population à l’aide des données disponibles est que l’abondance maximale de cette population n’a pas encore été atteinte.
- Les valeurs de référence sont définies en termes d’œufs et converties en nombres équivalents de reproducteurs pour faciliter l’interprétation.
- Le nombre d’œufs qui équivaut à 80 % de la Brms (80 % de la biomasse du stock reproducteur qui produit un rendement maximal durable est proposé comme point de référence supérieur (PRS) du stock. Il n’y a pas de consensus sur le modèle pour la valeur du PRS. Une valeur de point de référence supérieur de 54,3 milliards d’œufs, équivalant à 720 000 reproducteurs, est la valeur la plus faible des deux modèles retenus (comparativement à 1,2 millions de reproducteurs pour l’autre modèle).
- Le nombre d’œufs qui représentent la moitié de la capacité de charge de Beverton-Holt est proposé comme point de référence limite (PRL). Il n’y a pas de consensus sur le modèle pour la valeur du PRL; 17,3 milliards ou 30,0 milliards d’œufs selon le modèle, ce qui équivaut à un nombre allant de 330 000 à 560 000 reproducteurs. Compte tenu de la trajectoire de cette population au cours de la période relativement courte de l’évaluation, le maintien des reproducteurs au-dessus de 330 000 poissons devrait être suffisant pour éviter des dommages sérieux.
- L’état est présenté en estimation des œufs des reproducteurs et ses perspectives sont dépendantes du modèle. L’abondance de reproducteurs la plus élevée, estimée à environ un million de poissons en 2017, était à peu près au PRS ou dans la zone de prudence, selon le modèle. Autrement, l’état était soit inférieur au PRL pour toutes les années, sauf 2017, soit inférieur au PRL jusqu’en 2015 et dans la zone de prudence depuis 2016.
- Les mesures de gestion des pêches ont été adaptées au déclin et au rétablissement de la population de bar rayé, commençant par la fermeture de toutes les pêches dirigées pour le bar rayé en 2000, suivie douze ans plus tard par la réouverture de la pêche autochtone à des fins ASR en 2012 et de la pêche récréative en 2013. Cet accès accru à la pêche s’est produit alors que l’abondance des stocks augmentait et se déplaçait vers la zone de prudence.
- Parmi les proies du bar rayé en mai et en juin dans la rivière Miramichi, mentionnons l’éperlan arc-en-ciel, le gaspareau, occasionnellement des saumoneaux de saumon Atlantique, ainsi que plusieurs autres espèces de poissons et d’invertébrés. À l’heure actuelle, les renseignements disponibles ne permettent pas de déterminer d’autres niveaux de référence pour répondre aux préoccupations concernant la prédation du bar rayé sur ces multiples espèces de proies.
- L’incertitude la plus importante en matière d’évaluation et de gestion est l’absence de données complètes sur les prises et les récoltes dans le cadre des pêches récréatives. En l’absence de telles données, il est impossible de fournir des évaluations de la dynamique et de la robustesse de cette population par rapport aux variations de la pêche et de l’environnement.
Le présent avis scientifique découle de la réunion régionale du 23 au 25 novembre 2020 sur les Points de référence conformes à l’approche de précaution pour la population de bar rayé du sud du golfe du Saint-Laurent. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, dans le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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