Avis scientifique 2021/025
Détermination des zones pour l’atténuation des menaces posées par les navires pour la survie et le rétablissement de l’épaulard résident du sud
Sommaire
- L’habitat essentiel de l’épaulard résident du sud dans les eaux canadiennes du Pacifique a été désigné dans le programme de rétablissement et comprend des portions de la mer des Salish et du plateau continental autour du banc Swiftsure. La présence de l’épaulard résident du sud et les impacts potentiels liés aux navires ont été examinés dans ces eaux.
- Les données d’observation des baleines corrigées en fonction de l’effort et de Pêches et Océans Canada (MPO) de mai à octobre 2009 à 2020 ont été évaluées et ont permis de déterminer des zones de forte occurrence relative de l’épaulard résident du sud dans la zone du banc Swiftsure, le détroit de Haro, les eaux côtières près du fleuve Fraser et d’autres endroits.
- L’occurrence de l’épaulard résident du sud varie dans le temps, l’intensité augmentant de mai à août. En septembre, l’intensité de l’occurrence a diminué dans la zone du banc Swiftsure, mais a continué à augmenter dans la mer des Salish. La variation temporelle de l’occurrence correspond aux habitudes migratoires connues des proies de l’épaulard résident du sud (le saumon chinook [Oncorhynchus tshawytscha] retournant dans le Fraser de mai à août et le saumon coho [Oncorhynchus kisutch] en septembre).
- Les analyses définissant les comportements dominants ont confirmé que le détroit de Haro était une zone de quête de nourriture. La recherche de nourriture était également le comportement dominant dans les eaux autour du banc Swiftsure. On a déterminé que les hauts-fonds du banc, du détroit de Juan de Fuca, du passage Boundary et du chenal Swanson sont des zones de déplacement.
- Les détections acoustiques effectuées par les enregistreurs déployés au banc Swiftsure, à Port Renfrew et à Jordan River ont corroboré les résultats des relevés visuels concernant les occurrences spatiales et mensuelles, et les durées des rencontres acoustiques étaient conformes aux résultats des analyses de comportement.
- L’analyse des données du système d’identification automatique (SIA) indique que les navires sont plus nombreux dans le détroit de Haro (classes A et B du SIA) par kilomètre carré que dans la zone du banc Swiftsure. Les grands navires commerciaux (classe A) dominaient dans la zone du banc Swiftsure, tandis que le détroit de Haro accueillait principalement des navires de plaisance (classe B). La présence de navires de classe B dans les deux zones augmentait à partir de mai pour atteindre un pic en juillet et août.
- Le bruit des navires de la classe A du SIA, qui comprend les porte-conteneurs, les pétroliers, les transporteurs de véhicules, les traversiers, les remorqueurs, de même que les navires de pêche commerciale, les navires militaires, les navires gouvernementaux, les cargos et les navires à passagers, entraînait une diminution plus importante de la portée potentielle des communications et de l’écholocalisation dans la zone du banc Swiftsure que dans le détroit de Haro, tous les mois. La portée potentielle de l’écholocalisation diminuait également avec la profondeur aux deux endroits.
- Le talus est du banc Swiftsure (avant-talus) était la zone la plus touchée par le bruit des navires de classe A. Cette zone a été caractérisée par une occurrence élevée de l’épaulard résident du sud, la quête de nourriture étant le comportement dominant. Dans d’autres endroits de la zone du banc Swiftsure, les impacts étaient moindres sur les portées potentielles de l’écholocalisation et des communications, notamment dans la zone de recherche de nourriture au nord du banc Swiftsure.
- L’impact acoustique potentiel dans le détroit de Haro était plus faible que dans la zone du banc Swiftsure, malgré un trafic maritime plus important. Cela s’explique probablement par les différences de bathymétrie, de topographie, de propriétés de l’eau et de types de navires.
- L’analyse des données des enregistreurs acoustiques a révélé une réduction de la portée potentielle de l’écholocalisation, en particulier pendant la journée et les fins de semaine. Cette réduction est attribuée à la présence de bateaux de plaisance.
- Il existe peu d’informations sur la présence de navires non munis du SIA dans la zone d’étude. Les relevés aériens ont fourni des renseignements sur les bateaux de pêche récréative et indiquent une cooccurrence avec certaines zones de forte intensité des épaulards résidents du sud, mais la couverture spatiale et temporelle est minimale.
- On sait que le risque de collision mortelle avec un navire augmente avec sa vitesse. La majorité des navires munis du SIA se déplaçant à plus de 10 nœuds sont de grands navires commerciaux (classe A), tant dans la zone du banc Swiftsure que dans le détroit de Haro.
- Cette approche fondée sur la cooccurrence pourrait être utilisée pour évaluer la menace de la réduction de la disponibilité des proies.
Le présent avis scientifique découle de la réunion du Comité national d’examen par les pairs sur les mammifères marins sur la Détermination des zones d’application des mesures de gestion spatiale visant à protéger l’épaulard résident du Sud, qui s’est tenue du 22 au 26 février 2021. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada (MPO)
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