Avis scientifique 2021/029

Évaluation du contingent du nord du maquereau bleu (Scomber Scombrus) en 2020

Sommaire

• Les débarquements ont été mis à jour pour les années 2017 à 2020 et étaient respectivement de 9  786 t, 10 964 t, 8 623 t et 7 772 t. Les TAC étaient de 10 000 t pour la période 2017-2018 et de 8 000 t pour la période 2019-2020. Les débarquements au cours de ces années ont eu lieu principalement dans le golfe du Saint-Laurent (OPANO 4RST) et au large de la côte nord-est de Terre-Neuve (OPANO 3K).
• Des analyses génétiques récentes confirment des études antérieures selon lesquelles le stock de maquereau de l’Atlantique nord-ouest est distinct de celui de l’Atlantique nord-est. Ces analyses confirment également la distinction précédemment établie entre les contingents reproducteurs du nord et du sud du stock de l’Atlantique nord-ouest. Les résultats génétiques montrent un certain mélange entre les maquereaux du contingent sud dans les eaux canadiennes et les maquereaux du contingent nord dans les eaux américaines.
• Une analyse à fine échelle de la variabilité du recrutement a montré qu’une correspondance spatio-temporelle entre les larves de maquereau et leur nourriture préférée ainsi qu’une structure et une dynamique de population optimales (condition maternelle, biomasse reproductrice, structure à l’âge) favorisent le recrutement.
• Le relevé annuel des œufs n’a pas eu lieu en 2020 en raison des restrictions imposées par la pandémie de Covid-19. L’absence de cet indice du relevé pour une année n’a pas empêché l’utilisation du modèle d’évaluation des stocks pour estimer l’état du stock.
• La biomasse reproductrice du maquereau du contingent nord est à la valeur la plus faible jamais observée et se situe à 58 % du point de référence limite (PRL) en 2020. Le stock se trouve sous ou près du point de référence limite, selon l’approche de précaution, depuis une décennie.
• Le dernier événement de recrutement a eu lieu en 2015, alors que le stock se trouvait dans la zone critique, mais cette cohorte ne représente plus que 7 % de la biomasse reproductrice en 2020. Il n’y a aucun signe notable de recrutement depuis 2015.
• Le taux d’exploitation estimé des poissons entièrement sélectionnés (poissons âgés de 5 à 10 ans et plus) en 2020 était de 74 %, au-dessus du niveau de référence (51 %). La pêche est maintenant concentrée sur les maquereaux d’âge 2 à 5 avec un taux annuel d’exploitation de 56 %. Les poissons plus vieux que 5 ans représentent maintenant moins de 1 % de la population.
• En fonction du TAC (0-10 000 t) et des projections de recrutement, la probabilité que la biomasse reproductrice sorte de la zone critique d’ici 2023 varie de 29 % (TAC = 10 000 t) à 58 % (TAC = 0 t). Ces projections indiquent également que la probabilité que la biomasse reproductrice en 2023 soit supérieure à la biomasse reproductrice en 2021 varie de 39 % (TAC = 10 000 t) à 92 % (TAC = 0 t).
• La biomasse reproductrice du stock est la plus faible jamais observée et se retrouve dans ou près de la zone critique depuis 10 ans. Selon l’approche de précaution, les captures de toutes les sources devraient être les plus faibles possibles pour favoriser la reconstruction du stock. Rebâtir le stock exigera aussi de reconstruire la structure d’âge qui a été érodée par la surexploitation.

Le présent avis scientifique découle de la réunion sur les avis scientifiques régional des 25 et 26 février et 3 mars 2021 sur l’Évaluation du contingent nord du maquereau bleu (Scomber scombrus). Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada (MPO).

Avis scientifique 2021/029 (PDF, 819 ko)

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