Avis scientifique 2021/032
Avis scientifique sur le risque potentiel d’introduction d’organismes vivants lié au commerce d’espèces destinées aux aquariums, aux jardins d’eau et au commerce d’organismes vivants destinés à l’alimentation au canada
Sommaire
- Une analyse a été effectuée pour déterminer le déplacement d’organismes aquatiques vivants (poissons, invertébrés et plantes d’eau douce, de mer et d’estuaire) vers le Canada et à l’intérieur de celui-ci par le biais du commerce des espèces destinées aux aquariums et aux jardins aquatiques et du commerce des organismes vivants destinés à l’alimentation; à cette fin, il a fallu déterminer le nombre et la répartition spatiale des points d’entrée, des distributeurs, des détaillants et des utilisateurs finaux.
- D’après une période de quatre mois en 2018, le plus grand nombre d’organismes vivants a été importé par le commerce des aliments vivants (82 millions), puis par le commerce des organismes destinés aux aquariums (4 millions) et aux jardins d’eau (3 millions). Le déplacement des organismes vivants au Canada est documenté depuis les points d’entrée jusqu’aux distributeurs, mais pas des distributeurs jusqu’aux détaillants et aux utilisateurs finaux.
- Les espèces d’aquarium importées comprenaient 585 poissons, 100 invertébrés et 56 plantes. On a supposé qu’un sous-ensemble de ces espèces (145 poissons, 3 invertébrés et 52 plantes) était importé pour les jardins d’eau. Trente-deux espèces de poissons et 54 espèces d’invertébrés ont été importées par le commerce des aliments vivants.
- Pour les commerces liés aux aquariums et aux jardins d’eau, les trois principaux points d’entrée étaient Windsor (Ontario), Mirabel (Québec) et Calgary (Alberta). Les organismes ont été distribués par l’intermédiaire des principaux centres de distribution à Innisfil (Ontario), LaSalle (Québec) et Calgary (Alberta). Malgré les différences entre les voies d’introduction sur le plan de l’estimation de la propriété rurale par rapport à la propriété urbaine, la pression de propagules était la plus élevée autour des grands centres urbains, en lien avec la densité de la population humaine.
- Les principaux points d’entrée des aliments vivants étaient Ottawa (Ontario), Richmond (Colombie-Britannique), Saint-Stephen (Nouveau-Brunswick) et Toronto (Ontario). Les principaux centres de distribution étaient Montebello (Québec), Chilliwack (Colombie-Britannique) et Cap-Pelé (Nouveau-Brunswick). Comme pour les deux autres voies d’introduction, les détaillants d’aliments vivants et les utilisateurs finaux étaient regroupés autour des grandes villes.
- D’après la proportion estimée de la population canadienne impliquée dans chaque voie d’introduction, les taux de rejet estimés et le nombre moyen estimé d’organismes rejetés par événement, un scénario de référence a prévu qu’environ 347 650 (intervalle de confiance (IC) à 95 % : 346 555—348 776), 305 367 (IC à 95 % : 304 307—306 479) et 288 502 (IC à 95 % : 287 457—289 563) organismes ont été relâchés dans la nature sur une période d’un an par les voies du commerce d’espèces destinées aux aquariums, du commerce d’espèces destinées aux jardins d’eau et du commerce d’organismes vivants destinés à l’alimentation, respectivement. Ces prévisions représentent environ 2,7 %, 2,7 % et 0,1 % de risques que les organismes importés dans le commerce lié aux aquariums, aux jardins d’eau et aux aliments vivants soient rejetés dans la nature, respectivement. Les analyses de sensibilité suggèrent que ces estimations varient en fonction des paramètres du modèle.
- En fonction des objectifs de gestion, les principaux nœuds du réseau de distribution peuvent servir de points de contrôle critiques. Par exemple, les points d’entrée très fréquentés le long de la frontière internationale peuvent offrir l’opportunité la plus importante de gérer le plus grand nombre d’organismes et d’espèces arrivant au Canada.
- Les projections de rejets d’organismes dans la nature n’étaient pas uniformes à travers le Canada. Des points chauds statistiquement significatifs de l’activité de rejet ont été localisés autour des grandes villes. Des mesures ciblant les utilisateurs finaux à proximité de ces lieux pourraient influencer le comportement de rejet dans la nature en vue de réduire la pression de propagules.
- Les ventes en ligne, la production intérieure et les comportements à caractère culturel ou d’autres types de rejet par les utilisateurs finaux (p. ex. le vandalisme) n’ont pas été pris en compte, mais pourraient être des sources importantes de rejet d’organismes dans la nature.
- Plusieurs incertitudes importantes ont été relevées. La précision et la disponibilité des données des registres d’importation ont limité la capacité de tracer l’arrivée des organismes au Canada, les utilisations prévues, les destinations et l’identité des espèces. L’impossibilité de tracer les espèces des distributeurs aux détaillants et aux utilisateurs finaux a limité les projections par espèce. Il existe des données limitées pour décrire la quantité et la distribution des utilisateurs finaux et leurs comportements en matière de rejet, qui peuvent différer d’un bout à l’autre du Canada.
Le présent avis scientifique découle de la réunion d’examen national par les pairs sur l’Avis scientifiques sur le risque potentiel d’introduction d’organismes vivants par le commerce d’aquariums, de jardins aquatiques et d’organismes vivants destinés à l’alimentation au Canada qui s’est tenue du 1er au 3 juin 2020. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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