Avis scientifique 2021/045

Évaluation du capelan des divisions 2J3KL en 2019

Sommaire

• Les conditions climatiques récentes à Terre-Neuve et au Labrador étaient froides entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 1990, et d’environ 2012 à 2017. Ces conditions froides sont associées à des phases positives de l’oscillation nord-atlantique et à des changements dans la circulation océanique à grande échelle (p. ex. augmentation du transport du courant du Labrador le long du plateau continental de Terre-Neuve).
• Les indices de la production primaire (chlorophylle) et secondaire (biomasse du zooplancton) se sont améliorés au cours des trois à quatre dernières années. Toutefois, les changements dans la structure de la communauté zooplanctonique jusqu’en 2018 ont entraîné une diminution du nombre des grands copépodes, qui constituent une importante source d’énergie pour le capelan adulte, et une augmentation de l’abondance des petits copépodes, ce qui indique une amélioration des conditions d’alimentation du capelan au stade larvaire.
• L’état de l’écosystème sur le plateau continental de Terre-Neuve et le nord du Grand Banc (divisions 2J3KL de l’Organisation des pêches de l’Atlantique Nord-Ouest [OPANO]) dénote une productivité limitée de la communauté de poissons. L’indice de la biomasse totale dans le relevé de recherche demeure beaucoup plus faible qu’avant le début des années 1990. Après un certain rétablissement depuis cet effondrement, les niveaux actuels de l’indice de la biomasse totale dans le relevé de recherche sont réduits par rapport à ceux observés au début des années 2010.
• Les augmentations du poisson de fond observées à la fin des années 2000 et au début des années 2010 semblent associées à des processus ascendants, y compris une amélioration de l’ensemble de proies, avec de modestes augmentations de la disponibilité du capelan comparativement aux années 1990. Le capelan et la crevette sont des espèces fourragères clés dans l’écosystème. Des baisses plus récentes de la biomasse totale des poissons à nageoires pourraient être associées à des réductions simultanées de la disponibilité du capelan et de la crevette.
• La mortalité par prédation et la consommation de capelan par les poissons ont diminué de 2017 à 2019, ce qui suggère une disponibilité réduite des capelans dans le système.
• En 2019, les débarquements de la pêche commerciale ont atteint 20 405 tonnes, du même ordre de grandeur que les débarquements moyens des 10 dernières années (22 000 tonnes). Dans l’ensemble, les prélèvements actuels attribuables à la prédation sont importants comparativement à la pêche. Cependant, avec la diminution de la prédation et de la taille du stock, l’impact proportionnel de la pêche a augmenté.
• L’abondance des larves a été faible pendant six années consécutives (2014 à 2019), y compris toutes les classes d’âge disponibles pour la pêche en 2020.
• L’indice de la biomasse du capelan dans le relevé acoustique printanier de 2019 était de 283 kt (239 à 356 kt, intervalles de confiance à 95 %), proche de l’indice de la biomasse moyen observé de 1999 à 2019 (272 kt), même s’il demeure bien inférieur à la moyenne observée à la fin des années 1980 (1988 à 1990; 4 593 kt).
• L’indice de l’abondance dans le relevé acoustique printanier de 2019 était de 18,5 milliards (15,5 à 23,5 milliards, intervalles de confiance à 95 %), inférieur aux niveaux moyens observés de 1999 à 2019 (26,6 milliards) et dans les années 1980 (1988 à 1990 : 413,3 milliards). Les observations de la consommation de proies par les prédateurs de poissons, de la répartition du capelan, des taux de croissance et de la maturation selon l’âge en 2019 concordent avec les tendances historiques de faible abondance.
• En 2019, la proportion de capelans d’âge 2 dans le relevé acoustique printanier était inférieure à la moyenne, avec 80 % atteignant la maturité. En raison du taux élevé de mortalité après la fraie, on prévoit une diminution de la disponibilité de ces capelans, à l’âge 3, en 2020.
• Selon le modèle de prévision, l’indice de la biomasse dans le relevé acoustique du printemps en 2020 sera inférieur à celui de 2019, avec une forte probabilité (90 %), et reviendra à des niveaux semblables à ceux observés en 2017. La probabilité d’une augmentation est faible (10 %).

Le présent avis scientifique découle de la réunion tenue du 11 au 13 mars 2020 sur l’examen régional par des pairs de l’évaluation du capelan dans les divisions 2J et 3KL. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.

Avis scientifique 2021/045 (PDF, 1 553 ko)

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