Avis scientifique 2021/051
État des connaissances sur les dispersants chimiques pour les déversements d’hydrocarbures en mer au Canada
Sommaire
- L’exposition directe à des hydrocarbures concentrés à la surface de l’eau ou sur les rivages et les zones intertidales est généralement très nocive pour les organismes, et les hydrocarbures qui atteignent les rivages peuvent persister pendant des mois, voire des années. L’utilisation de dispersants est une option d’intervention importante pour atténuer les effets d’un déversement d’hydrocarbures, y compris dans les climats froids et dans les eaux envahies par la glace, et particulièrement lorsque les options d’enlèvement viables sont limitées.
- La dispersion des hydrocarbures dans la colonne d’eau est un processus naturel. Or, les dispersants favorisent la formation de gouttelettes d’hydrocarbures plus petites par rapport aux processus naturels. Ces gouttelettes restent dans la colonne d’eau et se répandent verticalement et horizontalement sous la surface. Ceci favorise la dissolution, la dilution et la biodégradation des hydrocarbures dans un plus grand volume d’eau.
- La dilution de gouttelettes d’hydrocarbures plus petites suite à l’utilisation efficace de dispersants réduit la possibilité de collision des gouttelettes, minimisant ainsi leur coalescence et la reformation de nappes de surface.
- Les dispersants réduisent l’exposition aux hydrocarbures des organismes à la surface de l’eau, sur le littoral et dans les zones intertidales. Leur utilisation entraîne une augmentation temporaire et localisée de l’exposition des organismes (qui peuvent inclure des espèces en péril) de la colonne aux hydrocarbures dispersés chimiquement. L’environnement benthique pourrait aussi être soumis à une exposition accrue à ces hydrocarbures.
- En général, les hydrocarbures dispersés chimiquement présentent une toxicité aquatique similaire à celle des hydrocarbures seuls (pour les espèces communément étudiées). Cependant, la durée et l’intensité de l’exposition aux hydrocarbures dispersés sous la surface sont atténuées par la dilution, puisque celle ci réduit rapidement la concentration des hydrocarbures.
- Les espèces d’eau froide présentent une sensibilité semblable à celle des espèces des zones tempérées à la toxicité aiguë des hydrocarbures non traités qui sont dispersés chimiquement.
- Les essais de toxicité menés en laboratoire fournissent des données essentielles, mais ne représentent que de manière limitée la complexité des conditions en eau libre. Les effets des hydrocarbures non traités et dispersés chimiquement sur le biote marin varient considérablement et dépendent non seulement de la toxicité, mais aussi des interactions entre plusieurs facteurs physiques, chimiques et biologiques. La modélisation permet de prendre en compte l’ensemble des paramètres et, ainsi, de prévoir les effets éventuels sur les personnes, les populations et les écosystèmes.
- Les exigences en matière de surveillance sont propres au site, à l’incident et au contexte. La surveillance opérationnelle est utilisée pour évaluer l’efficacité de l’application du dispersant et déterminer le moment où l’application doit cesser en fonction de critères. La surveillance environnementale est utilisée pour évaluer les répercussions d’un déversement et le rétablissement après un tel événement.
Le présent avis scientifique découle de la réunion sur les avis scientifiques national qui s’est tenue du 1er au 1 mars 2021 sur l’état des connaissances sur les dispersants chimiques pour les déversements d’hydrocarbures en mer au Canada. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, dans le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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