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Réponse des Sciences 2013/017

Examen de la structure de la population de morue charbonnière du Pacifique Nord-Est et de son incidence sur les pêches canadiennes sur les monts sous-marins

Contexte

Sur la côte ouest du Canada, bon nombre de populations de poissons commerciaux sont réparties en « stocks » distincts. Cette répartition s'explique par une combinaison de raisons biologiques et opérationnelles. Il peut arriver, par exemple, que les attributs biologiques d'une population de poissons donnent à penser qu'au plan génotypique ou phénotypique, elle se différencie des autres populations de la même espèce vivant dans des zones voisines. Les pratiques de gestion peuvent donner lieu à la séparation d'une population en stocks, en raison de contraintes liées à la surveillance des prises et des rejets, de contraintes de mise en application et de contraintes d'évaluation propres à une zone. La nécessité d'une analyse des données biologiques et des données sur les prises et sur l'abondance propres à chaque population impose généralement la division des grandes populations en stocks distincts. Enfin, les populations de poissons chevauchant des frontières nationales, ou vivant – en totalité ou en partie – dans les eaux internationales, peuvent être réparties en stocks pour des raisons purement politiques.

La gestion des pêches canadiennes de la morue charbonnière (Anoplopoma fimbria) sur les monts sous­marins situés au sein et à l'extérieur de la zone économique exclusive des eaux canadiennes du Pacifique est indépendante de la gestion des pêches de morue charbonnière le long du plateau et du talus continentaux de la Colombie­Britannique. Le total autorisé des captures (TAC) pour la pêche côtière est fixé chaque année et repose sur une analyse quantitative des données sur les prises et sur l'abondance propres à la pêche côtière. En revanche, les prises de morue charbonnière dans les populations des monts sous­marins sont réglementées par une limite mensuelle par navire et par des tactiques de contrôle des intrants telles que la délivrance de permis de pêche à accès limité, les fermetures saisonnières et les restrictions concernant les engins. L'émergence de cette forme distincte de gestion des prises appliquée aux monts sous­marins ne repose pas sur des preuves biologiques de l'existence de différences de structure des stocks entre la population de morue charbonnière vivant à proximité des monts sous­marins et la population côtière. La distinction découle plutôt du fait que ces pêches ont des origines différentes; en effet, les pêches côtières se sont transformées en activités industrielles à grande échelle dans les années 1970, tandis que les pêches sur les monts sous­marins sont restées des activités expérimentales jusqu'aux années 1980.

La Direction de la gestion des écosystèmes de la région du Pacifique de Pêches et Océans Canada et la Direction de la gestion des pêches et de l'aquaculture ont demandé à la Direction des sciences de la région du Pacifique de leur fournir des renseignements et des avis scientifiques afin de les aider à évaluer la conformité de la pêche avec la politique sur le Cadre pour la pêche durable et d'appuyer l'élaboration de plans de gestion de la zone de protection marine du mont sous­marin Bowie (Sgaan Kinghlas) [ZPM SK­B]. La pêche de la morue charbonnière au moyen de casiers est autorisée dans la zone 2 de la ZPM SK­B, en vertu du Règlement sur la zone de protection marine du mont sous-marin Bowie.

Plus précisément, trois questions ont été posées :

  1. La population de morue charbonnière vivant à proximité des monts sous­marins et celle qui vit le long du plateau et du talus continentaux de zone côtière de la Colombie­Britannique représentent­elles des populations biologiques différentes?
  2. Quelle est la nature [p. ex., la fréquence et l'ampleur] du phénomène de permutation entre la population de morue charbonnière vivant à proximité des monts sous­marins et la population côtière de morue charbonnière?
  3. Quels sont les avantages et les risques associés aux approches autres que celle qui consiste à gérer comme un seul stock la population de morue charbonnière vivant à proximité des monts sous­marins et la population côtière de morue charbonnière?

Le présent document examine des études portant sur le cycle biologique, des études génétiques et des études portant sur la remise à l'eau de poissons étiquetés et la récupération des étiquettes, réalisées dans toute l'aire de répartition de la morue charbonnière dans le nord-est de l'océan Pacifique, et présente des données jusqu'à présent non publiées sur la remise à l'eau de poissons étiquetés et la récupération des étiquettes. L'objectif est de déterminer dans quelle mesure la distinction biologique entre la population de morue charbonnière vivant à proximité des monts sous­marins et la population côtière de morue charbonnière est étayée par des observations empiriques. La synthèse de ces renseignements est suivie d'un résumé de trois autres options de gestion de la morue charbonnière vivant à proximité des monts sous­marins en Colombie­Britannique; toutefois, une connaissance de l'ensemble des objectifs liés aux écosystèmes des monts sous­marins est nécessaire pour pouvoir procéder à une évaluation détaillée de l'efficacité relative de ces options. Certains objectifs, notamment ceux qui concernent la diversité des espèces et de l'habitat, ne sont qu'indirectement liés à la situation de la morue charbonnière, mais imposent des contraintes à la pêche de cette espèce.

Le présent rapport de réponse des Sciences est le résultat du processus spécial de réponse des Sciences du 30 mai 2013, qui portait sur l'Examen de la structure de la population de morue charbonnière du Pacifique Nord-Est et de son incidence sur les pêches canadiennes sur les monts sous-marins. Il n'existe aucun avis antérieur à ce sujet, et pour l'instant il n'est pas prévu que d'autres avis soient émis concernant la structure de la population de morue charbonnière.

Avis d’accessibilité

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