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Réponse des Sciences 2017/016

Prévisions d’avant-saison concernant le volume de la montaison du saumon rouge (Oncorhynchus nerka) et du saumon rose (O. gorbuscha) du fleuve Fraser en 2017

Contexte

Un faible nombre de saumons rouges du fleuve Fraser devrait remonter en 2017 par rapport à la moyenne cyclique (8,4 millions) et à la moyenne sur toute l’année (7,9 millions). La prévision médiane (niveau de probabilité de 50 %) totale de saumons rouges du fleuve Fraser, soit 4,4 millions, avoisine la moitié de la moyenne cyclique de 2017. Les prévisions pour 2017 varient entre 1,3 million et 17,6 millions aux niveaux de probabilité de 10 % et de 90 %. Les montaisons du saumon rouge ont diminué et sont égales ou inférieures aux prévisions médianes des 12 dernières années, à l’exception de 2010, ce qui indique des taux survie allant de moyens à inférieurs à la moyenne. Au cours des deux dernières années de montaison (2015 et 2016), les montaisons totales ont correspondu aux prévisions du niveau de probabilité de 10 %, ce qui indique un faible taux de survie pour le saumon rouge du fleuve Fraser. Bien que les stocks de montaison d’été plus abondants aient affiché une survie particulièrement faible ces années-là, la survie des stocks individuels a varié de faible à supérieure à la moyenne. La plupart des saumons rouges du fleuve Fraser qui sont remontés en 2015 et en 2016 ont fait leur entrée dans le nord-est de l’océan Pacifique en 2013 et en 2014, respectivement. Cela a coïncidé avec la manifestation de températures anormalement chaudes dans le nord-est de l’océan Pacifique à la fin de l’année 2013, phénomène appelé la « masse d’eau chaude «. Au cours de cette période, les températures étaient de 3 °C à 4 °C au-dessus de la moyenne saisonnière, et ont atteint des profondeurs jusqu’à 100 m. Vu la persistance des températures océaniques extrêmement chaudes en 2016 et l’association connue entre les conditions chaudes des océans et la survie réduite des populations de saumons de la Colombie-Britannique (C.-B.) (Mueter et al. 2005), une survie inférieure à la moyenne est prévue pour les montaisons totales du saumon rouge du fleuve Fraser en 2017.

Les effets des températures de l’eau extrêmement chaudes sur la survie ont été intégrés quantitativement aux prévisions pour sept stocks où les modèles à covariables de température ont donné de bons résultats par le passé. Bien que l’effet des fortes températures côtières sur la survie du saumon rouge du fleuve Fraser soit très incertain, les prévisions pour ces stocks sur la base de modèles à covariables de température ont été systématiquement plus faibles que les prévisions produites par les modèles qui excluent ces covariables. Cependant, ces stocks représentent seulement 15 % des prévisions totales au niveau des prévisions médianes. Étant donné que les conditions chaudes des océans qui se sont manifestées à la fin de l’année 2013 ont persisté, les prévisions médianes (niveau de probabilité de 50 %) basées sur des modèles qui excluent les indices de conditions environnementales peuvent surestimer les montaisons. Ainsi, pour les stocks restants, il est recommandé de mettre l’accent sur le niveau de probabilité de 25 % des prévisions pour 2017. C’est particulièrement important pour le groupe chronologique de la montaison d’été, car les prévisions pour les stocks de montaison d’été principaux tels que ceux de la rivière Chilko, de la montaison tardive Stuart et de la Stellako, qui devraient constituer une forte proportion (63 %) des prévisions totales du saumon rouge du fleuve Fraser pour 2017 ne découlent pas de modèles à covariables de température. En outre, ces stocks de montaison d’été ont présenté un taux de survie particulièrement faible au cours des deux dernières années de montaison (2015 et 2016) (tableau 2, colonne F). Par conséquent, l’ensemble de la montaison d’été pourrait mieux concorder avec le niveau de probabilité de 25 % que celui de 50 % des prévisions.

Pour certains stocks, d’autres facteurs, tels que la survie due à une dépendance à la densité retardée dans les aires de croissance en eau douce, expliquent mieux la variation des montaisons antérieures que les modèles qui comprennent des covariables environnementales. Pour 2017, un certain nombre de stocks (ceux de la rivière Gates, du ruisseau Scotch, de la rivière Seymour, de la rivière Stellako et de la montaison tardive de la Shuswap) devraient afficher une survie réduite en raison de la dépendance à la densité retardée, comme le représente le modèle Larkin. Pour le complexe du lac Shuswap, en particulier, les échappées extrêmement importantes de 2010 continuent d’influer sur les prévisions de survie des stocks qui croissent dans ce réseau (ceux du ruisseau Scotch, de la rivière Seymour, de la montaison tardive de la Shuswap et les stocks divers de la montaison hâtive de la Shuswap).

La rivière Chilko domine les prévisions pour 2017 du saumon rouge du fleuve Fraser (48 % de la prévision médiane totale); ces prévisions sont toutefois très incertaines, en particulier comparativement aux années précédentes, où les données concernant les saumoneaux étaient disponibles. En l’absence de données fiables sur l’abondance des saumoneaux, les prévisions utilisent les échappées de l’année d’éclosion pour prévoir les montaisons. Les échappées de l’année d’éclosion pour la rivière Chilko en 2013 se sont classées au deuxième rang des échappées les plus élevées jamais enregistrées (les plus importantes ont eu lieu en 2010). Puisqu’il n’existe qu’un point de données au-delà des échappées de l’année d’éclosion de 2013, le modèle employé pour générer les prévisions de la rivière Chilko n’est pas bien appuyé par des données dans cette fourchette d’abondance élevée. Qui plus est, les prévisions pour la rivière Chilko dérivent du modèle Larkin, qui comprend les échappées de l’année d’éclosion de 2010 sans précédent comme facteur prédictif des effets dépendants de la densité retardée. Ce point de données a un effet positif marqué sur la distribution des prévisions; cet effet est plus prononcé aux niveaux de probabilité plus élevés. La grande contribution de la rivière Chilko aux prévisions totales du saumon rouge du fleuve Fraser (48 %) est donc associée à une grande incertitude, en raison du manque de données concernant les fortes échappées pour appuyer le modèle Larkin.

L’ensemble des stocks de montaison d’été autres que ceux de la rivière Chilko devrait compter pour 28 % (stock tardif de la rivière Stuart : 8 %; rivière Stellako : 8 %; rivière Harrison : 6 %, rivière Quesnel : 4 %) de la prévision médiane totale. Bien que la rivière Quesnel ait dominé les montaisons totales du saumon rouge du fleuve Fraser pour le cycle de 2017 (42 %), les prévisions pour la Quesnel sont extrêmement faibles comparativement à la moyenne cyclique. La Quesnel ne devrait compter que pour 4 % de la prévision médiane totale pour 2017, en raison des effets combinés des très faibles échappées au cours de l’année d’éclosion de 2013 et des mauvaises conditions environnementales. La montaison tardive devrait compter pour 13 % de la prévision médiane totale du saumon rouge du fleuve Fraser (montaison tardive de la Shuswap : 4 %, Weaver : 4 % et Birkinhead : 3 %), et la montaison hâtive d’été devrait représenter 8 % du total. La montaison hâtive de la rivière Stuart devrait seulement constituer une faible proportion (2 %) de la prévision médiane totale. Il est à noter que pendant la montaison tardive, les prévisions de 2017 pour le saumon rouge du lac Cultus, qui figure sur la liste des espèces en voie de disparition du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), arrivent en dessous du point de référence de l’abondance de la Politique concernant le saumon sauvage (PSS) de 12 000 reproducteurs sauvages (Grant et Pestal 2012) à tous les niveaux de probabilité.

Les prévisions totales de 2017 pour le saumon rouge du fleuve Fraser varient entre 4 millions et 16 millions aux niveaux de probabilité de 10 % et de 90 %, la prévision médiane étant de 8,7 millions (niveau de probabilité de 50 %). Cette prévision médiane est inférieure à la moyenne (12,4 millions). Les prévisions pour le saumon rose du fleuve Fraser sont extrêmement incertaines étant donné les changements dans la méthodologie de dénombrement au fil du temps, particulièrement à l’égard des données sur le recrutement (changements des méthodes d’échappées et de prises). L’abondance des alevins de saumon rose de l’année d’éclosion de 2013 se chiffrait à 230 millions, ce qui correspondait presque à la moitié de la moyenne à long terme (441 millions).

La présente réponse des Sciences découle du processus de réponse des Sciences du 14 décembre 2016 sur les Prévisions d’avant-saison concernment l’importance de la montaison du saumon rouge du fleuve Fraser et du saumon rose en 2017. Les prévisions de 2017 reposent sur des méthodes issues des processus et publications antérieurs du Secrétariat canadien de consultation scientifique (SCCS) (Cass et al. 2006; DFO 2006, 2009, 2011, 2012, 2013, 2014a, 2014b, 2015a, 2015b; Grant et al. 2010; Grant et MacDonald 2011, 2013; MacDonald et Grant 2012). Pour appuyer les prévisions de 2017 concernant le saumon rouge du fleuve Fraser, un processus supplémentaire de réponse des Sciences a eu lieu les 17 et 18 janvier afin de résumer les données et les renseignements au sujet de l’état ou de la survie des reproducteurs de 2013 et de leur descendance.

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