Réponse des Sciences 2019/002

Analyse et évaluation des résultats obtenus lors des études sur le bar rayé, réalisées pour le compte de l’Administration portuaire de Québec dans le cadre du projet Beauport 2020

Contexte

En 2015, l’Administration portuaire de Québec (APQ) a soumis au Programme de protection des pêches de la Direction régionale de la gestion des écosystèmes (DRGÉ) du MPO de la région du Québec une demande d’autorisation pour un projet d’agrandissement du port de Québec dans la baie de Beauport. L'analyse du projet par la DRGÉ indiquait que le projet était susceptible de causer des dommages sérieux à plusieurs espèces de poisson en vertu de la Loi sur les pêches (LP) ainsi que des impacts à au moins une espèce de poisson protégée en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP). En effet, des résultats de pêches effectuées par des firmes mandatées par l’APQ ainsi que par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFP) ont montré une abondance élevée de bar rayé (Morone saxatilis), incluant des adultes en reproduction, dans la région convoitée pour l’agrandissement portuaire. La population de bar rayé du fleuve Saint-Laurent, actuellement en rétablissement, est une espèce protégée en vertu de la LEP. Subséquemment, dans le cadre de l’évaluation environnementale du projet, l’APQ a mandaté une firme de consultant afin de mieux documenter la présence du bar rayé dans le secteur à l’étude, notamment via le suivi d’activité de fraie (2015 à 2017), de relevés d’ADN environnemental (2016 et 2017), la réalisation d’une simulation de la dérive des œufs dans la baie de Beauport ainsi que des suivis télémétriques opportunistes de bars rayés adultes équipés d’un émetteur acoustique (2015 à 2017). Ces suivis télémétriques ont été réalisés à partir de bars rayés marqués par le MFFP pour des projets ayant d’autres objectifs que l’évaluation de la situation dans la baie de Beauport. En octobre 2017, un rapport synthèse (Anonyme 2017) a été soumis à la DRGÉ par l’APQ. L’APQ souhaite que les études réalisées par le consultant alimentent l’analyse pour raffiner l’identification de l’habitat essentiel du bar rayé du fleuve Saint-Laurent.
Suite à la réception de ce rapport, la DRGÉ a soumis à la Direction régionale des Sciences (DRS) une demande d’avis scientifique afin de déterminer si les méthodes utilisées, les analyses, les résultats et l’interprétation présentés par le consultant permettent avec une certitude raisonnable :

1. De confirmer la conclusion sur la présence d’une frayère à l’embouchure de la rivière Etchemin, sur la base des relevés d’ADN environnemental (ADNe), des indications d’activités de fraie par l’observation de sauts et de clapotis et des enquêtes auprès de pêcheurs sportifs rapportant des mentions de capture d’adultes et de juvéniles de bar rayé en période propice à la reproduction ;
2. De confirmer que les résultats des suivis télémétriques effectués dans le secteur de la pointe sud-ouest de la baie de Beauport ainsi qu’une section du fleuve Saint-Laurent s’étendant jusqu’à Lévis puissent contribuer à modifier l’aire de l’habitat important de reproduction, désignée dans le secteur de l’extrémité de la péninsule portuaire de Québec (secteur Beauport), par le programme de rétablissement ; en tenant compte du fait que l’aire actuellement désignée a déjà été reconnue comme une aire importante pour la reproduction, telle que décrite dans le récent avis scientifique (MPO 2017a);
3. De confirmer que le modèle hydrodynamique utilisé et que les prémisses du modèle sont adéquats pour simuler la dérive d’œufs de bar rayé et intègrent toutes les variables propres au fleuve Saint-Laurent.

Dans le cadre du processus de réponse des sciences régional, une rencontre réunissant des participants de la direction des sciences et de la gestion des écosystèmes du MPO, d’Environnement et Changement climatique Canada, de consultants, du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec et des universités a eu lieu les 22 et 23 mars 2018 à Québec afin de revoir un premier rapport du consultant mandaté par l’APQ (Anonyme 2017) et de répondre aux trois questions. Suivant la réunion de mars 2018, un second rapport préparé par le consultant pour l’APQ (Anonyme 2018) et considérant les commentaires des réviseurs sur le volet télémétrie a été soumis en juillet 2018 à la DRGÉ. La DRGÉ a sollicité de nouveau la DRS afin de réviser le second rapport et de répondre à la deuxième question mentionnée plus haut.
La présente réponse des Sciences découle du processus de réponse des Sciences de mars et de juillet 2018 sur l’évaluation et l’interprétation des résultats obtenus lors des études sur le bar rayé, réalisées pour le compte de l’Administration portuaire de Québec dans le cadre du projet Beauport 2020.

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