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Réponse des Sciences 2019/022

Une évaluation régionale des paramètres écologiques des aires de conservation du sébaste en Colombie-Britannique

Contexte

La Stratégie de conservation du sébaste côtier a été élaborée par Pêches et Océans Canada (MPO) en 2001 pour aider à faire face au déclin précipité des espèces de sébaste côtier. La stratégie était axée sur l’amélioration de quatre volets de la gestion des pêches du sébaste :

  1. la prise en compte de toutes les prises de sébaste côtier;
  2. la diminution de la mortalité par pêche du sébaste côtier;
  3. l’établissement de zones fermées à la pêche;
  4. l’amélioration de l’évaluation et de la surveillance des stocks de sébastes côtiers.

En vertu de la Loi sur les pêches, le MPO a désigné les ACS comme refuges de pêche (fermetures de pêche ou refuges marins) où la pêche commerciale et la pêche récréative avec prises directes et accidentelles de sébaste côtier sont limitées pour réduire la mortalité par pêche des populations exploitées de sébastes côtiers dans les limites des ACS et offrir à ces espèces des possibilités de se rétablir. De plus, les ACS protègent l’habitat du sébaste des effets des activités de pêche causés par certains types d’engins de pêche qui entrent en contact avec le fond. Les 164 ACS, totalisant environ 4 800 km2, ont été établies en 2007 et elles protégeaient 28 % et 15 % des habitats de sébaste modélisés dans les zones de gestion intérieure et extérieure (figure 1), respectivement (Yamanaka et Logan 2010). La conception était considérée comme un « réseau »; on croyait que la présence de nombreuses petites zones situées à proximité les unes des autres faciliterait le déplacement des larves et des adultes entre les zones protégées et entraînerait des débordements dans les zones adjacentes ouvertes à la pêche.

En 2010, le gouvernement du Canada a décidé de conserver au moins 10 % des zones côtières et marines du Canada sous la forme de zones protégées et d’autres mesures de conservation efficaces par zone d’ici 2020 (Objectif d’Aichi 11 prévu dans la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique; gouvernement du Canada 2011). Depuis, le Canada a réaffirmé cet engagement international. En 2016, le ministre des Pêches et des Océans a annoncé un plan pour atteindre nos objectifs nationaux de conservation marine, qui consistent à protéger 5 % des zones côtières et marines d’ici 2017 et 10 % de ces zones d’ici 2020. Cinq domaines d’intervention en vue de contribuer à l’atteinte des objectifs de conservation marine ont été définis. L’un d’eux consiste à faire progresser la mise en place des AMCEZ en déterminant celles qui existent déjà et en en créant de nouvelles.

Des Directives opérationnelles pour déterminer les autres mesures de conservation efficaces par zone dans le milieu marin du Canada (MPO 2016a) ont également été élaborées afin de pouvoir appliquer une « approche uniforme et scientifique pour la détermination d’AMCEZ qui contribue aux objectifs internationaux et nationaux de conservation des milieux marins du Canada, et pour la production de rapports sur ces mesures ». Elles reposent sur des orientations internationales (Union internationale pour la conservation de la nature et Convention sur la diversité biologique; Convention sur la diversité biologique 2010), des discussions nationales et des avis scientifiques du MPO (Conseil canadien des aires écologiques; MPO 2016b) et définissent cinq critères que les mesures de gestion axées sur la zone doivent respecter pour être considérées comme des AMCEZ :

  1. emplacement géographique clairement défini;
  2. objectifs de conservation ou de gestion des stocks;
  3. présence de composantes écologiques d’intérêt;
  4. durée de mise en œuvre à long terme;
  5. conservation effective des composantes écologiques d’intérêt (l’espèce et l’habitat importants indiqués).

En 2016, la Gestion des pêches du MPO a effectué un examen préliminaire des ACS afin de les évaluer en fonction des critères des AMCEZ; toutefois, le temps et les données disponibles étaient limités et une évaluation officielle des risques n’a pas été effectuée. De ce fait, les ACS ont dans un premier temps été écartées du processus des AMCEZ et n’ont pas été prises en compte dans les objectifs de conservation marine de 2017 qui visaient une protection de 5 %. Elles pourraient néanmoins contribuer à l’atteinte des objectifs de conservation marine de 2020 qui visent une protection de 10 % si elles parviennent à satisfaire à tous les critères des AMCEZ. En outre, les ACS ont été mises en œuvre pour la première fois il y a au moins 11 ans et il est donc temps d’examiner leur efficacité sur le plan de la conservation et d’évaluer la possibilité de renforcer les avantages offerts dans ce domaine par chaque ACS en en modifiant la configuration ou l’emplacement. De tels changements de limites ou d’emplacements, ainsi que d’autres outils et mesures de gestion, peuvent aider certaines ACS à satisfaire à tous les critères des AMCEZ.

En 2016, la Gestion des pêches du MPO a demandé à la Direction des sciences de déterminer les ACS pour lesquelles il pourrait être avantageux de modifier les limites ou les emplacements afin de mieux protéger le sébaste côtier et ses habitats. Plus précisément, elle a demandé à la Direction des sciences de « réévaluer les emplacements des ACS en fonction des nouvelles données sur l’habitat, des vérifications sur le terrain, des méthodes de modélisation, etc. pour estimer la couverture en pourcentage de l’habitat du sébaste côtier dans les eaux intérieures et extérieures (figure 1), et de déterminer les ACS qui pourraient être déplacées, modifiées ou éliminées afin de mieux protéger l’habitat du sébaste côtier ». Compte tenu de la diversité des ACS dans la région et du manque de données de relevés dans de nombreuses aires, des évaluations supplémentaires doivent être effectuées pour chaque ACS. Par conséquent, cette évaluation des paramètres écologiques des ACS est considérée comme la première phase de cette demande. La recherche complémentaire consiste en une évaluation qualitative des risques qui a permis de déterminer les activités anthropiques autorisées susceptibles d’empêcher les ACS d’atteindre leurs objectifs de conservation.

Les avis découlant du présent document de recherche et de la présente réponse des Sciences du Secrétariat canadien de consultation scientifique (SCCS) serviront à éclairer la gestion des ACS afin de s’assurer que les objectifs de conservation sont atteints. Cette évaluation permettra de cerner les mesures pouvant être mises en œuvre pour que les ACS atteignent leurs objectifs de conservation et permettra également à certaines ACS de satisfaire à tous les critères des AMCEZ d’ici 2020 et, ainsi, de contribuer aux objectifs de conservation marine. Les résultats de cette recherche aideront à éclairer les consultations avec les Premières Nations et les intervenants au sujet des changements qui pourraient être apportés aux ACS existantes.

La présente réponse des Sciences découle du processus de réponse des Sciences de juillet 2018 sur l’évaluation des paramètres écologiques des aires de conservation du sébaste en Colombie-Britannique.

Avis d’accessibilité

Ce document est disponible en format PDF. Si le document suivant ne vous est pas accessible, veuillez communiquer avec le Secrétariat pour l’obtenir sous une autre forme (par exemple un imprimé ordinaire, en gros caractères, en braille ou un document audio).

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