Réponse des Sciences 2020/026
Vérification sur le terrain de la dernière série de récifs d’éponges présumés dans la baie Howe : délimitation des récifs et évaluation de leur statut
Contexte
Pêches et Océans Canada (MPO) s’est efforcé de déterminer et d’atténuer les répercussions de la pêche en contact avec le fond sur les récifs d’éponges siliceuses situés dans le détroit de Georgia et la baie Howe par l’entremise d’une initiative de conservation ciblant les récifs de ces cours d’eau (MPO, 2019). Les récifs d’éponges siliceuses sont des milieux biogènes uniques qui sont présents le long des côtes canadienne et américaine du Pacifique, et qui ont une valeur historique, écologique et économique. Ces récifs jouent un rôle important dans la transformation du carbone et de l’azote, agissent comme des puits de silice et soutiennent diverses communautés d’invertébrés et de poissons (Cook et al., 2008; Chu et Leys, 2010; Tréguer et De La Rocha, 2013; Kahn et al., 2015; MPO, 2018; Dunham et al., 2015, 2018b).
Au cours des 16 dernières années, un certain nombre de récifs d’éponges siliceuses ont été découverts et cartographiés dans le détroit de Georgia et la baie Howe à l’aide de méthodes de télédétection (Conway et al., 2004, 2005 et 2007) et de relevés visuels normalisés (Dunham et al., 2018b). Deux initiatives récentes de la Direction des sciences du MPO, menées en collaboration avec Ressources naturelles Canada (RNCan) et certaines organisations de conservation, ont permis de délimiter 19 complexes de récifs d’éponges siliceuses, d’évaluer leur état, et de recommander des évaluations et des méthodes de suivi. Les avis scientifiques issus de ces initiatives (ensuite publiés dans les documents du MPO [2018] et de Dunham et al. [2018a]) ont servi de fondement scientifique justifiant la fermeture de neuf zones de pêche en contact avec le fond en juin 2015, puis de huit autres zones de pêche en avril 2019. On considère que ces fermetures sont des AMCEZ, c’est-à-dire d’autres mesures de conservation efficaces par zone (MPO, 2016) qui contribuent à l’atteinte de l’objectif de conservation marine du Canada visant la protection de 10 % des côtes canadiennes d’ici 2020.
Lorsque les fermetures les plus récentes ont été mises en œuvre en avril 2019, on a déterminé neufs zones supplémentaires dans la baie Howe où des récifs d’éponges pourraient être présents, d’après les observations de plongeurs en scaphandre autonome, les images prises au moyen d’une caméra lestée et les données géologiques recueillies. On a jugé que les données accessibles à ce moment n’étaient pas suffisantes pour confirmer le statut des récifs; il fallait donc faire des vérifications sur le terrain dans ces zones avant de pouvoir déterminer le statut des récifs d’éponges (voir l’annexe 7; MPO, 2018).
Au sein du MPO, l’unité du Cadre pour la pêche durable a demandé à la Direction des sciences de lui fournir un avis scientifique concernant l’évaluation du statut des neuf zones; il s’agira de la dernière composante des appuis et des avis scientifiques relatifs à l’initiative de conservation susmentionnée (MPO, 2019).
Voici les principaux objectifs de la présente évaluation : 1) recueillir toutes les données écologiques et géologiques requises pour les neufs zones de la baie Howe où des récifs pourraient être présents; 2) faire les vérifications sur le terrain requises dans les sept zones où il manque de données visuelles au moyen d’un relevé par véhicule téléguidé (VTG); 3) déterminer le statut des récifs évalués et décrire l’état de chaque récif de façon quantitative.
Voici certains objectifs propres à cette évaluation.
- Pour chacune des neufs zones visées :
- cartographier les indicateurs de la signature géologique des récifs d’éponges siliceuses, le cas échéant, au moyen des couches de données multifaisceaux et de rétrodiffusion accessibles;
- cartographier la présence d’éponges siliceuses hermatypiques vivantes et de structures de récif d’après les images fixes et les vidéos obtenues à l’aide d’un VTG;
- déterminer si la zone évaluée comprend un récif d’éponges siliceuses vivant selon les critères décrits dans le document du MPO (2018).
- Pour chaque zone dans laquelle on a déterminé la présence d’un récif d’éponges siliceuses :
- caractériser l’état du récif (couverture d’éponges et catégorie d’habitat) au moyen de mesures quantitatives élaborées dans le document de Dunham et al. (2018a) et appliquées dans le document du MPO (2018);
- créer un résumé d’une page sur l’étendue et le statut de chaque récif visé, qui ressemble à ceux figurant dans le document du MPO (2018);
- fournir un avis sur les avantages possibles de la protection des zones visées;
- cerner toute incertitude liée aux données.
À des fins d’uniformité, la présente évaluation respecte la terminologie, les méthodes, l’ordre du contenu et la mise en page du document du MPO (2018), à l’exception de modifications mineures qui sont décrites dans le texte.
L’évaluation et l’avis scientifique découlant de la présente réponse des Sciences du Secrétariat canadien de consultation scientifique (SCCS) serviront à orienter la gestion et le suivi des récifs d’éponges de la baie Howe, ainsi qu’à répondre aux demandes de renseignements scientifiques formulées par des intervenants. Ce document devrait soutenir l’unité du Cadre pour la pêche durable et la Gestion des océans du MPO en concrétisant les engagements du Canada à l’égard des AMCEZ. Il ne vise pas à recommander expressément des zones qui devraient être protégées; il vise plutôt à recueillir et à résumer toutes les données écologiques et géologiques accessibles pour chacune des neuf zones visées afin de faciliter les décisions de gestion.
La présente réponse des Sciences découle du processus de réponse des Sciences du 19 février 2020 concernant la vérification sur le terrain de la dernière série de récifs d’éponges présumés dans la baie Howe : délimitation des récifs et évaluation de leur statut.
Avis d’accessibilité
Ce document est disponible en format PDF. Si le document suivant ne vous est pas accessible, veuillez communiquer avec le Secrétariat pour l’obtenir sous une autre forme (par exemple un imprimé ordinaire, en gros caractères, en braille ou un document audio).
- Date de modification :