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Réponse des Sciences 2022/007

Zones de gestion adaptative des récifs d’éponges siliceuses pour la zone de protection marine du détroit d’Hécate et du bassin de la Reine-Charlotte en Colombie-Britannique

Contexte

Les zones de protection marines (ZPM) jouent un rôle important dans la conservation des écosystèmes marins à l’échelle mondiale. En vertu de la Loi sur les océans du Canada, Pêches et Océans Canada (MPO) a établi neuf refuges marins de récifs d’éponges siliceuses dans le détroit de Georgie et huit dans la baie Howe, en Colombie-Britannique. En outre, le MPO a mis en place la zone de protection marine des récifs d’éponges siliceuses du détroit d’Hécate et du bassin de la Reine-Charlotte (ZPM DH-BRC) afin de protéger les éponges siliceuses de trois complexes de récifs distincts sur le plan spatial : le récif nord, les récifs centraux et le récif sud (Gouvernement du Canada 2017). Chaque complexe est formé de trois types de zones de gestion, soit la zone de protection centrale, la zone de gestion adaptative et la zone verticale de gestion adaptative. Les activités humaines nuisibles sont interdites dans les zones de protection centrales, mais les règlements sur les ZPM autorisent la tenue de certaines activités de pêche limitées dans les zones de gestion adaptative et les zones verticales de gestion adaptative, notamment les pêches récréatives et les pêches autochtones à des fins alimentaires, sociales et rituelles. À l’heure actuelle, toutes les activités de pêche entrant en contact avec le fond et de pêche au chalut pélagique sont interdites dans les zones de protection marine par des ordonnances modificatives prises en vertu de la Loi sur les pêches. Bien que la ZPM DH-BRC soit conçue pour protéger les écosystèmes marins uniques formés par les récifs d’éponges siliceuses, son efficacité dépend de la façon dont les limites de la zone de gestion adaptative fonctionnent comme mesure de protection. Les limites actuelles de la zone de gestion adaptative à l’intérieur de la ZPM du détroit d’Hécate et du bassin de la Reine-Charlotte varient de 0,6 à 4,5 km des limites de la zone de protection centrale. Les récifs d’éponges siliceuses au large de la Colombie-Britannique sont l’habitat de nombreux poissons importants sur le plan commercial et sont soumis à la pression de la pêche, comme la pêche au chalut entrant en contact avec le fond. La pêche au chalut entrant en contact avec le fond peut causer des dommages physiques directs à l’habitat, ainsi que des impacts négatifs sur les récifs d’éponges siliceuses, indirectement, en mettant en suspension une grande quantité de sédiments qui peuvent ensuite être transportés dans la zone de protection centrale.

Les éponges siliceuses sont des organismes de filtration très efficaces qui sont constamment en train de filtrer l’eau et de pomper des particules organiques et inorganiques. Cependant, elles peuvent arrêter rapidement leurs activités de pompage lorsqu’elles sont exposées aux sédiments. De multiples arrêts peuvent réduire l’absorption d’énergie des éponges siliceuses, ce qui pourrait avoir des répercussions négatives sur leur santé, mais les effets à long terme de l’exposition répétée aux sédiments et des arrêts sur leur santé et la population demeurent une lacune dans les connaissances (Grant et al. 2019). Grant et ses collaborateurs (2018) ont constaté que dans le détroit de Georgie, les éponges siliceuses cessent de pomper (arrêt) à des concentrations de sédiments en suspension bien inférieures à celles qui peuvent être déclenchées par le chalutage entrant en contact avec le fond. Par ailleurs, ils ont aussi remarqué (2019) que les différentes espèces d’éponges siliceuses présentes dans la ZPM DH-BRC réagissent différemment à l’exposition aux sédiments en suspension. Ils ont montré que la distance requise entre les zones de gestion adaptative et les zones de protection centrales dépend des conditions environnementales océaniques et ont suggéré que les zones de gestion adaptative existantes dans la ZPM DH-BRC ne sont peut-être pas adéquates pour offrir une conservation efficace.

La Direction de la gestion des océans du MPO a demandé à la Direction des sciences du MPO : 1) d’évaluer si les limites actuelles de la zone de gestion adaptative sont suffisantes pour protéger les récifs d’éponges siliceuses contre les effets des sédiments remis en suspension par les engins de pêche mobiles et ceux qui entrent en contact avec le fond; et 2) d’estimer de nouvelles limites de la zone de gestion adaptative si les limites actuelles ne fournissent pas une protection suffisante pour les récifs d’éponges.

La ZPM du détroit d’Hécate et du bassin de la Reine-Charlotte, située en Colombie-Britannique

Figure 1. La ZPM du détroit d’Hécate et du bassin de la Reine-Charlotte, située en Colombie-Britannique, au Canada, se compose de quatre récifs d’éponges siliceuses (lignes grises) entourés de zones de protection centrales (polygones noirs) et de zones de gestion adaptative (polygones rouges). N, Cn, Cs et S représentent les récifs nord, centre-nord, centre-sud et sud, respectivement. Le triangle rouge indique un sommet de la zone de protection centrale du récif nord, où le courant du modèle est comparé aux courants observés aux deux sites voisins (cercle noir ouvert et cercle noir plein). Les courants observés proviennent de Grant et al. 2019 (cercle noir plein) et de l’Institut des sciences de la mer (cercle noir ouvert).

La présente réponse des Sciences découle du processus de réponse des Sciences régional au 20 novembre 2020 sur les Zones de gestion adaptative liées aux zones de protection marine des récifs d’éponges siliceuses du détroit d’Hécate et du bassin de la Reine-Charlotte.

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