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Avis sur la passe à esturgeon jaune vers l’amont de la station hydroélectrique de Pointe-du-Bois (rivière Winnipeg)

Réunion de consultation scientifique régionale (Centre et Arctique)

Institut des eaux douces, Winnipeg, Manitoba
Le 22 octobre 2009, de 10 h 30 à 16 h 30 (heure avancée du Centre)

Président : Tom Pratt

Contexte

Hydro-Manitoba songe à moderniser la centrale hydroélectrique de Pointe-du-Bois, sur la rivière Winnipeg. Ce projet pourrait comprendre l’aménagement de nouvelles installations (c.-à-d. une nouvelle centrale électrique, un nouveau barrage et un nouveau déversoir) ainsi que le déclassement des anciennes installations. La centrale actuelle, construite en 1910, est la première du genre à avoir été érigée sur la rivière Winnipeg. Aujourd’hui, la rivière Winnipeg est beaucoup plus fragmentée qu’elle ne l’était il y a un siècle, lorsque la centrale hydroélectrique de Pointe-du-Bois était le seul obstacle construit par l’homme au passage des poissons vers l’amont sur la rivière. Ainsi, les huit barrages hydroélectriques que l’on dénombre maintenant sur la rivière (deux en Ontario et six au Manitoba) ont entraîné la fragmentation de l’habitat du poisson. Présentement, il n’existe aucune passe à poisson vers l’amont de la centrale actuelle mais, pour la nouvelle centrale, des installations de ce type pourraient être requises par Pêches et Océans Canada (MPO) en vertu de l’article 20 de la Loi sur les pêches si on le juge nécessaire.

On ignore si les poissons pouvaient franchir naturellement la chute de Pointe-du-Bois avant la construction de la centrale actuelle. La chute, qui a une hauteur d’environ 34 pieds et qui est constituée d’une série de plateaux rocheux et de bassins, pouvait vraisemblablement être franchie par les poissons voulant aller vers l’amont pendant les périodes de fort débit; les connaissances traditionnelles semblent aller dans ce sens. Par ailleurs, le passage des poissons vers l’aval était possible et l’est encore, bien qu’il soit plus dangereux maintenant pour les poissons qui doivent traverser les turbines. Le plan de la nouvelle centrale pourrait prévoir que, comparativement à la configuration actuelle, la quantité d’eau circulant dans les turbines sera supérieure à celle empruntant le déversoir.

En novembre 2006, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a évalué les populations d’esturgeons jaunes (Acipenser fulvescens) de la rivière Winnipeg et de la rivière English et les a désignées comme étant en voie de disparition. Selon le COSEPAC, la surexploitation a été autrefois la principale menace pour ces populations d’esturgeons jaunes mais, aujourd’hui, ce sont les barrages et le braconnage qui sont les menaces les plus importantes (COSEPAC, 2006). C’est dans la section de la rivière Winnipeg allant de Pointe-du-Bois jusqu’aux chutes Slave, en aval, que se trouve la population la plus abondante d’esturgeons jaunes de la rivière. Cette situation peut être attribuable en partie à la présence de sites de frai appropriés dans le secteur. Présentement, on sait que l’esturgeon se reproduit à la base des chutes de Pointe-du-Bois et à l’exutoire de la centrale actuelle. La disponibilité et la qualité des sites de frai pourraient être modifiées par une nouvelle station hydroélectrique en raison du déclassement de la centrale actuelle, de la mise en place d’un nouveau déversoir et d’un changement dans le régime de débit, ce qui restreindrait la largeur d’écoulement au-dessus des chutes et réduirait le débit d’eau dans le déversoir, au profit des turbines. La configuration de la nouvelle centrale pourrait avoir un impact négatif sur le succès reproducteur de l’esturgeon jaune dans ce tronçon de la rivière.

Si Hydro-Manitoba modernise la centrale hydroélectrique de Pointe-du-Bois, le MPO devra prendre plusieurs décisions réglementaires concernant les changements proposés à la centrale hydroélectrique, notamment déterminer si Hydro-Manitoba doit construire une passe permettant aux poissons de remonter en amont de la nouvelle centrale hydroélectrique de Pointe-du-Bois. Il faut donc examiner les avantages potentiels ou les conséquences négatives de la remontée des esturgeons jaunes en amont de la centrale en tenant compte des sources d’incertitude et du niveau de risque associé à cette incertitude. Même si des mesures de surveillance et de gestion adaptatives peuvent être nécessaires pour que l’on puisse déterminer si les mesures d’atténuation ont été efficaces, il sera difficile et contre-productif que le MPO demande l’inclusion d’une passe à poissons après la construction de la centrale. L’avis fourni par le secteur des Sciences pourra être appliqué à d’autres examens de Gestion de l’habitat concernant d’éventuelles mises à niveau de centrales d’Hydro-Manitoba dans le réseau de la rivière Winnipeg et, probablement, à l’examen d’autres projets futurs d’Hydro-Manitoba dans les réseaux du fleuve Nelson, de la rivière Churchill et de la rivière Burntwood.

Objectifs

Gestion de l’habitat, MPO, a demandé au secteur des Sciences de formuler un avis afin de déterminer si une passe permettant aux poissons de remonter en amont de la station hydroélectrique de Pointe-du-Bois serait bénéfique ou néfaste pour la population d’esturgeons de la rivière Winnipeg et ce, en tenant compte : 1) des impacts négatifs que peuvent avoir les structures proposées sur l’habitat de frai de l’esturgeon en bas de Pointe-du-Bois; 2) de l’état global de la population d’esturgeon de la rivière Winnipeg; 3) de l’incertitude entourant la qualité de l’habitat en amont de Pointe-du-Bois. S’il est impossible de répondre à cette question en raison de l’état actuel des connaissances, quels seraient les niveaux de risque relatifs pour les populations d’esturgeons jaunes de la rivière Winnipeg si l’on demandait l’érection d’une passe vers l’amont qui n’est pas nécessaire/souhaitable et si l’on ne demandait pas l’érection d’une passe vers l’amont qui est nécessaire/souhaitable?

Produits

La réunion de consultation scientifique régionale permettra la production d’un compte rendu résumant les échanges entre les participants. Ce compte rendu sera publié dans la série des comptes rendus du Secrétariat canadien de consultation scientifique (SCCS), sur le site Web du SCCS. En outre, l’avis formulé au cours de la réunion sera publié sous la forme d’un avis scientifique.

Participants

Des experts du MPO, des gouvernements provinciaux, d’universités, de l’industrie ainsi que des communautés autochtones sont invités à cette réunion.

Date de modification :