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Lignes directrices visant à définir l’exposition potentielle et les effets biologiques connexes issus des traitements des parasites et des agents pathogènes en aquaculture : bains thérapeutiques contre le pou du poisson (Partie II)

Examen national par des pairs – région de la capitale nationale

Du 13 au 15 mars 2013
Saint John (N.-B.)

Coprésidents : Jay Parsons et Ingrid Burgetz

Contexte

Le pou du poisson est un ectoparasite marin d'origine naturelle qui se fixe sur la peau du saumon et d'autres espèces de poissons et qui se nourrit de mucus, de sang et de la surface des tissus.  On trouve des espèces de pou du poisson sur les côtes Est et Ouest. Toutefois, on constate des différences entre ces deux milieux pour ce qui est du comportement du pou du poisson et des dynamiques de population entre le parasite et l'hôte.  Les infestations mineures de pou du poisson ne sont généralement pas dangereuses, mais la surface des tissus peuvent être endommagés dès que le nombre des poux du poisson sur les poissons augmente.  Des charges importantes de pou du poisson sont susceptibles d'avoir une incidence sur la physiologie et le comportement du poisson, et d'augmenter les risques de décès provoqué par choc osmotique, perte de sang et infections secondaires.  C'est pourquoi les salmoniculteurs doivent disposer de moyens pour gérer l'abondance du pou du poisson dans leurs parcs à filet.

En contrôlant l'abondance du pou du poisson dans les élevages de saumon, on réduit les pertes de production et le risque d'augmenter les niveaux d'infestation du saumon sauvage et des autres ressources aquatiques du milieu environnant.  En général, les plans intégrés pour la santé des poissons comprennent des mesures de lutte contre l'abondance du pou du poisson liées aux pratiques d'élevage (p. ex., l'occupation par une classe d'âge unique, la mise en jachère), l'utilisation de méthodes non chimiques (p. ex., les pièges lumineux en cours d'élaboration, les poissons nettoyeurs, etc.) et l'utilisation d'agents chimiothérapeutiques (pesticides et médicaments).

Les agents chimiothérapeutiques sont des médicaments administrés avec la nourriture ou des pesticides appliqués à l'aide de bateaux viviers ou de bains thérapeutiques dans des cages recouvertes de bâches ou de jupes.  Au Canada, on ne dispose pas de bains thérapeutiques entièrement homologués contre le pou du poisson, mais les organismes provinciaux peuvent se procurer certains produits grâce à des homologations d'urgence.  Toutes les demandes d'homologation soumises à  l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada (SC) en vertu de la Loi sur les produits antiparasitaires (LPA) font l'objet d'une rigoureuse évaluation du risque environnemental (ERE) visant à évaluer les risques pour l'environnement et les organismes non ciblés.  L'ERE de l'ARLA s'appuie sur les études existantes et les ERE réalisées dans d'autres pays.  De plus, le Programme de recherche sur la réglementation de l'aquaculture (PRRA) et le Programme d’innovation en aquaculture et d’accès au marché (PIAAM) du MPO, de même que le gouvernement du Nouveau-Brunswick, ont financé des recherches sur la toxicité des traitements pour les organismes non ciblés ainsi que sur les dynamiques de dispersion des produits, recherches qui ont servi de base aux ERE de l'ARLA.  Depuis 2010-2011, le Paramove® 50 (matière active : peroxyde d'hydrogène) est le bain thérapeutique le plus utilisé au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve.  L'ARLA détermine si les pesticides faisant l'objet d'une homologation d'urgence posent un risque acceptable pour les organismes non ciblés si on suit les instructions de l'étiquette.  Il incombe à Environnement Canada (EC) d'empêcher le rejet de substances nocives dans des eaux où vivent des poissons (paragraphe 36[3] de la Loi sur les pêches).  La définition de « nocif » exige que la Gestion des pêches et de l'aquaculture du MPO, SC, l'ARLA et EC puissent se référer à des données scientifiques.

Quelle que soit la méthode d'application de l'agent chimiothérapeutique, des produits chimiques sont rejetés dans le milieu aquatique et se dissipent notamment par dégradation, fixation à des matières organiques ou séparation dans les sédiments, pouvant ainsi avoir une incidence potentielle sur d'autres organismes.  Le rejet de tout agent chimiothérapeutique dans le milieu marin va à l'encontre du paragraphe 36(3) de la Loi sur les pêches, à moins que les dépôts soient autorisés par règlement.  La Direction générale de la gestion de l'aquaculture (DGGA) du MPO élabore actuellement un règlement, le Règlement sur les activités liées à l'aquaculture (RAA), en vertu du paragraphe 36(3) de la Loi sur les pêches afin de gérer l'utilisation d'agents chimiothérapeutiques pour lutter contre les agents pathogènes et les parasites du poisson touchant les poissons d'élevage et l'environnement.  Ce processus d'examen par des pairs a pour but de formuler des avis scientifiques visant à guider l'élaboration de règlements et des ERE de l'ARLA aux fins d'homologation de pesticides.

Objectifs

Afin de satisfaire aux objectifs du RAA proposé, la DGGA exige des avis scientifiques évalués par des pairs sur l'exposition aux bains thérapeutiques contre le pou du poisson et les effets biologiques de ces bains sur des organismes non ciblés. Ces avis serviront de base à l'application du RAA et aux politiques de protection des ressources aquatiques sauvages et faciliteront l'examen des pesticides contre le pou du poisson effectué par l'ARLA.

Un processus d’examen par des pairs du Secrétariat canadien de consultation scientifique (SCCS) (partie I) a eu lieu les 1er et 2 novembre 2011 à St. Andrews (N.-B.). Il s'agissait de la première des deux étapes d'un processus national d'examen par des pairs. L'objectif était d'évaluer les connaissances actuelles et les recherches entreprises à ce jour dans le but de définir l'exposition potentielle et les effets biologiques sur les organismes non ciblés, plus particulièrement dans la baie de Fundy.  Principales conclusions de la Partie I :

  1. Le panache peut être transporté dans l'eau sur des distances qui varient en fonction des courants océaniques, des marées et du type de traitement (cages ou bateaux viviers).
  2. Le homard, une espèce à forte valeur commerciale, s'est toujours révélé plus sensible aux agents thérapeutiques que la crevette de sable et la mysis effilée qui étaient également étudiées;
  3. En laboratoire, les effets sur les organismes non ciblés variaient selon le pesticide appliqué : parmi les pesticides testés, le Paramove® 50 (matière active : peroxyde d'hydrogène) était le moins toxique tandis que l'AlphaMax® (matière active : deltaméthrine) s'avérait le plus toxique.

Le processus national d’examen par des pairs du SCCS (Partie II) complétera les résultats de la Partie I, mais il aura une portée plus vaste et inclura d'autres régions du Canada.  La Partie II se penchera sur les questions suivantes :

  1. Quels sont les facteurs généraux qui influencent l'exposition d'organismes non ciblés aux bains thérapeutiques (administrés au moyen de bateaux viviers, de jupes ou de bâches)? Comment varie l'importance relative de ces facteurs en fonction des différents milieux de production salmonicole?

    Une analyse documentaire de la dynamique du transport et du devenir et de la dispersion, des analyses de la dispersion et de la dilution des traitements de pesticides ainsi que les résultats du modèle de dispersion sont nécessaires.
  2. Quels sont les effets biologiques connus (létaux, sublétaux ou comportementaux) du peroxyde d'hydrogène, de l'azaméthiphos, de la cyperméthrine et de la deltaméthrine sur les principaux organismes non ciblés?

    Une analyse documentaire des effets toxicologiques, physiologiques et comportementaux sur des espèces non ciblées précises avec différents niveaux, fréquences de traitement et produits chimiques, ainsi que les résultats du Programme de recherche sur la réglementation de l'aquaculture de 2009-2012 sont nécessaires.
  3. Comment la concentration et la durée (ou persistance) des pesticides sont-elles liées aux schémas de dispersion, à des concentrations aux effets biologiques connus, dans différentes conditions environnementales?  Comment sont-elles liées au cycle de vie et aux dynamiques de migration et de frai des organismes non ciblés?

    Pour ce faire, il faudra modéliser les résultats de (1) et (2) et les connaissances, tirées de la littérature scientifique, du cycle biologique des espèces non ciblées utilisées dans la recherche.
  4. Les modèles de dispersion peuvent-ils être appliqués à d'autres zones salmonicoles du Canada et à d'autres espèces non ciblées?

Publications prévues

Participation

Avis

La participation aux réunions d'évaluation par les pairs du SCCS est sur invitation seulement.

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