Cadre de référence
Examen des conséquences potentielles des traitements à la chaux hydratée liées à l'expansion proposée de la production de moules dans la baie Malpeque, à l'Île-du-Prince-Édouard
Examen régional par les pairs – Région du Golfe
Les 8 et 9 février 2016
Moncton, Nouveau-Brunswick
Présidente : Darlene Smith
Contexte
La conchyliculture (moules, huîtres) est une industrie en expansion dans le Canada atlantique et surtout dans les baies de l'Île-du-Prince-Édouard. Dans plusieurs endroits, la croissance de tuniciers envahissants sur les infrastructures de mytiliculture exige des producteurs qu'ils utilisent des interventions axées sur le contrôle afin de soutenir la production des mollusques et des crustacés ciblés. Depuis plusieurs décennies, on se sert à l'Île-du-Prince-Édouard d'un traitement à la chaux hydratée pour contrôler les biosalissures et les prédateurs (les tuniciers et les étoiles de mer), plus particulièrement le tunicier envahissant Styela clava. L'obtention des permis d'introduction et de transfert du MPO exige fréquemment l'application d'un traitement à la chaux hydratée sur les mollusques et les crustacés avant leur déplacement, et ce, en vue de prévenir l'introduction ou le transfert d'organismes d'une région à une autre. Burridge et al. (2011) a examiné les séquences des effets d'un certain nombre de substances chimiques utilisés par l'industrie aquacole et a conclu : « selon les renseignements sur les risques connus et les durées d'exposition, on juge que les risques posés par l'utilisation de chaux hydratée sur les organismes de la colonne d'eau sont faibles. Les risques posés par l'étouffement et la toxicité chimique directe sur les organismes sédimentaires sont moins bien connus, mais on s'attend à ce qu'ils soient faibles ». Il existe toutefois un certain nombre de lacunes dans les connaissances (MPO 2010).
Des demandes ont été soumises pour augmenter les concessions et la production de moules dans la baie Malpeque, à l'Île-du-Prince-Édouard. De récents avis scientifiques ont permis de conclure qu'avec les niveaux actuels et prévus de la mytiliculture – par rapport aux paramètres des changements concernant la teneur en chlorophylle et le taux de croissance des moules d'élevage – la capacité de charge de production ne serait pas dépassée dans la baie Malpeque (Î.-P.-É.) (MPO 2015). Pour appuyer les consultations continues liées à l'expansion proposée des concessions, la Gestion de l'aquaculture du MPO a demandé un avis, à savoir si l'utilisation actuelle de la chaux dans l'industrie aquacole de la mytiliculture change de façon importante l'empreinte environnementale d'une concession de mytiliculture. Cette question est posée dans le contexte de l'utilisation accrue de la chaux hydratée liée à la proposition d’augmenter les concessions de mytiliculture dans la baie Malpeque. Les décisions sur l'augmentation des concessions dans la baie Malpeque seront fondées en partie sur cet avis.
Objectifs
La réunion d'examen scientifique par les pairs permettra de formuler un avis en tenant compte des points suivants :
- examiner l'état actuel des connaissances concernant l'utilisation de la chaux hydratée, les activités aquacoles et ses effets sur l'écosystème aquatique, notamment sur les changements dans la qualité de l'eau (étendue et durée), les incidences sur le milieu benthique et les répercussions sur les organismes marins (létales, sublétales et comportementales);
- passer en revue les pratiques actuelles de l'industrie en ce qui concerne l'utilisation de la chaux hydratée dans la baie Malpeque, notamment les méthodes et le moment choisi pour les traitements et les quantités de produits utilisés;
- en se fondant sur des études sur le terrain dans la baie Malpeque, quantifier la durée du panache de l'agent thérapeutique, tel qu'il est indiqué par les changements de pH par rapport aux conditions de base dans les limites des concessions;
- en se fondant sur des études sur le terrain et de la documentation, quantifier la présence des organismes non ciblés (plus précisément le homard) dans les zones dans lesquelles on envisage l'expansion des concessions dans la baie Malpeque;
- en se fondant sur des études sur le terrain et de la documentation, quantifier la réaction des organismes non ciblés (plus précisément le homard) aux changements chimiques de l'eau au moyen des pratiques courantes de l'industrie, pour l'expansion des concessions dans la baie Malpeque;
- formuler des conseils concernant l'ampleur de l'augmentation de l'empreinte environnementale des concessions proposées dans la baie Malpeque – et de l'utilisation accrue des traitements à la chaux – comparée à l'empreinte des concessions élargies sans ces traitements.
Publications prévues
- Avis scientifique
- Compte rendu
- Documents de recherche
Participation
- Pêches et Océans Canada (MPO) (Sciences des écosystèmes et des océans; Gestion des écosystèmes et des pêches)
- Gouvernement provincial de l'Île-du-Prince-Édouard
- Industrie
- Experts externes invités
Références
Burridge, L.E., Doe, K.G., Ernst, W. 2011. Pathway of effects of chemical inputs from the aquaculture activities in Canada. DFO Can. Sci. Advis. Sec. Res. Doc.2010/017. vi + 57 p.
MPO. 2010. Avis scientifique sur les séquences d’effets liés à l’aquaculture des poissons, des mollusques et des crustacés. Secr. can. de consult. Sci. du MPO, Avis sci. 2009/071.
MPO. 2015. Capacité de charge pour la conchyliculture par référence à la mytiliculture dans la baie Malpeque, à l'île-du-Prince-Édouard. Secr. can. de consult. Sci. du MPO, Avis sci. 2015/003.
- Date de modification :