Cadre de référence

Réunion du Comité national d’examen par les pairs sur les mammifères marins (CNEPMM) : Examen de la présence de la baleine noire de l’Atlantique Nord et du risque d’interactions avec les engins de pêche et de collision avec les navires

Examen national par les pairs – Région de la capitale nationale

Du 26 au 30 novembre 2018
Montréal (Québec)

Présidents : Garry Stenson et Lianne Postma

Contexte

Chaque année, le Comité national d’examen par les pairs sur les mammifères marins (CNEPMM) organise au moins une réunion où les pairs procèdent à un examen scientifique des questions touchant les mammifères marins. Cette réunion est une occasion pour des experts de Pêches et Océans Canada (MPO) et d’autres organisations (à l’extérieur du MPO), qui connaissent bien les mammifères marins, d’examiner ensemble certains résultats scientifiques. À la suite de l’examen par les pairs et de l’approbation du CNEPMM, les résultats scientifiques permettent de formuler des avis scientifiques éclairés pour orienter la gestion et la conservation des mammifères marins au Canada.

Au Canada, la baleine noire de l’Atlantique Nord (BNAN) est inscrite en tant qu’espèce en voie de disparition à l’annexe I de la Loi sur les espèces en péril (LEP), ce qui lui assure une protection légale et entraîne la planification obligatoire de son rétablissement. En vertu de la LEP, les mesures de rétablissement visant la baleine noire de l’Atlantique Nord sont gérées ou administrées par Pêches et Océans Canada. Le programme de rétablissement défini aux termes de la LEP décrit les menaces qui pèsent sur l’espèce, les objectifs de rétablissement et les approches adoptées pour les atteindre. Les objectifs de rétablissement comprennent la réduction de la mortalité et des blessures résultant de collisions avec des navires ou de l’empêtrement des baleines dans des engins de pêche (MPO 2014).

En 2017, 12 baleines noires de l’Atlantique Nord ont été trouvées mortes dans le golfe du Saint-Laurent. Des nécropsies ont été menées sur sept baleines et les résultats ont confirmé quatre morts provoquées par un traumatisme correspondant à une collision avec un navire et deux morts causées par un empêtrement dans des engins de pêche. Une carcasse était très décomposée, mais présentait des signes de traumatisme (Daoust et al. 2017). En réaction à ces mortalités, le 10 juillet 2017, le gouvernement du Canada a mis en place une limite volontaire de la vitesse pour les navires de plus de 20 mètres (65 pi) dans le golfe du Saint-Laurent. Le 11 août 2017, il a instauré une zone de ralentissement obligatoire, qui a duré jusqu’en janvier 2018. Pour la saison 2018, une limite de vitesse de 10 nœuds a été imposée pour les navires d’au moins 20 mètres qui empruntent l’ouest du golfe du Saint-Laurent, et cette restriction a été fixée du 28 avril au 15 novembre 2018. La zone de limite de vitesse pourrait être ajustée selon la migration des baleines dans le secteur. Le gouvernement du Canada permettra aux navires de se déplacer à des vitesses normales lorsqu’aucune baleine ne se trouvera dans le secteur, dans certaines parties des deux voies de navigation au nord et au sud de l’île d’Anticosti.

Afin de réduire le nombre d’empêtrements de BNAN dans les engins de pêche, en avril 2018, le MPO a annoncé des zones pour la gestion des pêches statiques et dynamiques (p. ex. fermetures des pêches) dans les principales aires fréquentées par la BNAN; les zones de gestion du Golfe ont été établies sur la base de l’aire où 90 % des observations de BNAN ont été faites en 2017 (fermeture statique) et de la qualité potentielle de l’alimentation d’après une analyse de la biomasse historique du copépode (Calanus finmarchicus), alors que les zones de gestion maritimes ont été fondées sur les limites de l’habitat essentiel pour la BNAN dans le bassin Roseway et le bassin Grand Manan.

Objectifs

Les objectifs de la réunion sont les suivants :

• Déterminer, dans la mesure du possible et au moyen de données disponibles, la répartition spatiale et temporelle de la BNAN dans les eaux canadiennes, en s’appuyant sur les relevés aériens (Secteur des sciences du MPO, Conservation et Protection, Transports Canada, NOAA, organisations gouvernementales de l’environnement, etc.), les données acoustiques recueillies au moyen d’ancrage, de bouées et de planeurs, et sur d’autres données biologiques. Plus précisément :
• Décrire la répartition saisonnière de la BNAN dans les eaux canadiennes, y compris la résidence dans les eaux canadiennes, la répartition à l’heure actuelle et dans le passé, la résidence et les déplacements à l’échelle de l’individu.
• Déterminer les avantages et les inconvénients des différentes méthodes et technologies utilisées pour surveiller la présence de la BNAN et effectuer des relevés.
• Définir les facteurs physiques ou biologiques qui influencent la répartition des BNAN dans les eaux canadiennes.
• Déterminer les zones éventuelles où la BNAN peut se trouver, en dehors des zones de relevé actuelles, qui pourraient justifier un effort accru pour évaluer la présence de l’espèce.
• Décrire comment les facteurs qui influencent la répartition et les regroupements des BNAN constituent une base sur laquelle s’appuyer pour définir les mesures de gestion spatiales et temporelles, comme les fermetures dynamiques ou statiques actuellement mises en place dans les eaux canadiennes.
• Déterminer la probabilité de la présence de la BNAN à différentes profondeurs, y compris des profondeurs inférieures à 10 et 20 brasses (18 et 37 mètres).
• Déterminer les risques d’empêtrement de la BNAN dans des engins de pêche dans le golfe du Saint-Laurent.
• Déterminer les risques de collision avec des navires auxquels est exposée la BNAN dans le golfe du Saint-Laurent.

Publications prévues

• Avis scientifique
• Compte rendu
• Dix documents de recherche

Participation prévue

• MPO (Sciences des écosystèmes et des océans, Espèces en péril, Gestion des pêches et des ports)
• Transports Canada
• Milieu universitaire
• Autres experts invités (s’il y a des participants invités qui n’entrent pas dans les autres catégories, p. ex. les organisations non gouvernementales de l’environnement)