Document de Recherche 1998/18

Environmental influences on the productivity of cod stocks: some evidence for the northern Gulf of St. Lawrence, and required changes in management practices

Par J.-D. Dutil, M. Castonguay, M.O. Hammill, P. Ouellet, Y. Lambert, D. Chabot, H. Browman, D. Gilbert, A. Fréchet, J.-A. Gagné, D. Gascon et L. Savard

Résumé

Dans ce document, nous examinons à la lumière de projets réalisés à l'IML comment les changements climatiques peuvent avoir affecté la productivité du stock de morue franche (Gadus morhua) du nord du golfe Saint-Laurent. La température de l'eau du Golfe varie d'une année à l'autre et une suite d'hivers rigoureux ont entraîné une baisse de la température de la CIF particulièrement prononcée vers la fin des années 1980 et le début des années 1990. Des variations de température ont aussi été observées dans la couche profonde qui se caractérise par ailleurs par de faibles tensions d'oxygène pouvant causer des mortalités chez la morue. Ces changements climatiques ont entraîné un changement de distribution, ce qui a pu avoir un impact négatif sur la croissance, la condition et la maturation en exposant les morues davantage aux faibles tensions d'oxygène. La moins bonne condition des morues à l'automne se traduit en une mauvaise condition au printemps de sorte que les femelles adultes produisent moins d'oeufs à un coût relativement plus élevé, ce qui les rendrait vulnérables à la mort par inanition. Des analyses préliminaires suggèrent d'ailleurs que les oeufs issus de femelles moins bien nourries sont de qualité inférieure et sont moins viables. L'impact sur les larves reste à établir, bien que l'on ait observé un lien entre la croissance des larves et leur activité natatoire. Les changements dans la taille à l'âge entre 1980 et 1996 ont suivi de près les variations des conditions climatiques. Les morues en moins bonne condition sont également celles dont la croissance est lente, ce qui suggère que la mort par inanition chez les poissons en mauvaise condition se produirait surtout chez les stocks à croissance lente. Ces nombreux facteurs limitent la productivité de ce stock qui subit également un taux élevé de prédation par les phoques. Nos décisions doivent prendre en considération les variations temporelles et latitudinales dans la productivité des stocks de morue.

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