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Document de Recherche - 1999/150

Status of the Olympia Oyster, Ostrea conchaphila, in Canada.

Par G.E. Gillespie

Résumé

L’huître plate pacifique, Ostrea conchaphila (= Ostrea lurida), est l’huître indigène de la côte ouest de l’Amérique du Nord. Elle est relativement petite et on la retrouve généralement fixée à un substrat dur ou libre, seule ou formant de petits groupes, sur des substrats mous. Son aire de répartition s’étend du sud-est de l’Alaska jusqu’à Panama mais n’est occupée que dans les habitats adéquats que sont les estuaires, les lagunes, les baies, les fonds intertidaux et les endroits où l’huître peut se fixer tels des pieux ou des structures flottantes. La taille maximale signalée est de 90 mm de diamètre, mais la plupart des individus sont d’un diamètre inférieur à 60 mm. L’âge maximal est inconnu mais pourrait être supérieur à 10 ans. En Colombie-Britannique, la première maturité est généralement atteinte un an après l’étape de la fixation. L’huître plate est un hermaphrodite protérandrique larvipare. Les individus, qui maturent sous la forme mâle, alternent ensuite de mâle à femelle tout au long de leur vie. La fécondité est de l’ordre de 250 000 à 300 000 larves par ponte. Les larves demeurent dans la cavité du manteau pendant deux semaines environ, avant de passer à l’étape planctonique qui dure 2-4 semaines. Les larves se fixent généralement sur les surfaces inférieures de substrats durs. En Colombie-Britannique, la reproduction a lieu de la mi-mai à juillet et la fixation de juillet à septembre. La dispersion est limitée à l’étape de la larve planctonique ; une fois fixés, les adultes sont sessiles. La taille de 35 à 45 mm est atteinte en de trois à quatre ans et la croissance est faible à partir de l’âge de cinq ans.

L’huître plate pacifique a fait l’objet d’une pêche commerciale en Colombie-Britannique, au Washington, en Orégon et en Californie à partir du milieu des années 1800. Les concentrations naturelles ont été surexploitées et étaient en grande partie épuisées au cours des années 1930. L’industrie huîtrière de la côte ouest a tenté sans succès d’introduire l’huître de l’Atlantique, Crassostrea virginica, et dépend actuellement de l’huître creuse pacifique, Crassostrea gigas. L’huître plate ne fait pas l’objet d’une pêche commerciale en Colombie-Britannique et sa valeur pour la récolte récréative est sans doute faible à cause de sa petite taille.

La répartition de l’huître plate pacifique est limitée par ses besoins spécialisés en matière d’habitats ainsi que par une fécondité et une capacité de dispersion relativement faibles. Cette huître est vulnérable aux extrêmes de température et ne peut résister à une récolte commerciale. Les habitats qui abritaient d’importantes concentrations dans le détroit de Géorgie ne sont plus en mesure de le faire, notamment à cause de la sur-récolte antérieure et de contraintes environnementales et aussi parce que la croissance d’importants récifs à huîtres peut nécessiter plusieurs siècles, cela sans perturbation. De petites populations reliques subsistent encore dans des zones de basse marée et sous des structures flottantes. Cette espèce est localement courante en certains endroits de la côte ouest de l’île de Vancouver, mais on connaît peu les populations de détroit Johnstone et de la côte centrale. Elle est absente des îles de la Reine-Charlotte.

L’huître plate pacifique n’est pas en danger imminent d’extinction ou de disparition au Canada. Des facteurs limitants ont antérieurement donné lieu à des réductions importantes des populations. En se fondant sur les données limitées actuelles, l’auteur recommande que le statut « Préoccupation particulière » est approprié.

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