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Document de Recherche - 1999/192

Hexactinellid Sponge Reefs on the British Columbia Continental Shelf: Geological and Biological Structure with a Perspective on their Role in the Shelf Ecosystem.

Par K.W. Conway

Résumé

Des récifs d’éponges uniques au monde, dominés par des spongiaires hexactinellides, se rencontrent dans des fossés profonds du plateau continental de la côte ouest du Canada. Des examens par submersible ont montré qu’ils étaient formés de populations denses d’éponges hexactines recouvrant des bioconstructions dont la hauteur peut atteindre 18 m s’étendre sur plusieurs kilomètres. La partie non vivante du récif, sous la surface, est composée d’une infrastructure de squelettes d’éponges noyée dans une matrice d’argile récente capturée par les éponges. Trois espèces d’éponges hexactines sont à l’origine de cette infrastructure de par la fixation et le dépôt biologiques de silice opaline qui fusionne les spicules du squelette des éponges individuelles. Cette structure permet la fixation de jeunes éponges, de même espèce ou d’espèce différente, sur les éponges hexactines mortes, ce qui permet à plusieurs générations d’habiter les sites des récifs. Les monticules (biohermes) et les accumulations stratiformes (biostromes) couvrent un fond de faible pente, sans dépôt et raclé par les icebergs qui date de la déglaciation de la région, il y a environ 13 mille ans. La base du récif le plus vieux date de 9 000 ans environ. Les récifs couvrent, de façon discontinue, près de 700 km2 de fonds océaniques dans le détroit de la Reine-Charlotte et le détroit d’Hecate, à des profondeurs variant entre 165 et 230 mètres.

Les récifs d’éponges ont été endommagés par des chalutages au fond réalisés au cours de la dernière décennie. Les données du sonar latéral indiquent que le chalutage intensif a altéré l’un des quatre complexes de récifs d’éponges hexactinellides. La répétition des relevés au sonar latéral en 1988 et 1999 a montré que le chalutage avait donné lieu à un raclage du fond où se trouvait un complexe de récifs d’éponges dans la partie sud du détroit de la Reine-Charlotte. Les marques de chalutage décelées au sonar latéral indiquaient le passage de panneaux de chalut au travers de plusieurs structures biohermes à des profondeurs de 210 à 220 mètres. L’importance des récifs d’éponges pour l’écologie du plateau continental demeure largement inconnue. Des observations qualitatives faites par submersible portent à croire que les interstices présents tant au sein qu’entre les éponges servent de refuges à diverses espèces de crabes, de crevettes et de sébastes. Les carottes et les photos permettent de déduire l’existence d’un cycle, les surfaces des monticules étant habitées par des éponges qui seraient ensuite recouvertes de sédiments.

En tant que structure géologique, les récifs d’éponges s’apparentent le plus aux récifs d’éponges silicieuses du Jurassique supérieur, qui formaient une bande de 7 000 kilomètres de longueur couvrant le nord de la mer Téthys et de l’Atlantique. Le récif d’éponges moderne, qui est l’analogue de cette bande disparue, constitue une occasion unique de mieux comprendre ce qui était la plus importante bioconstruction de l’histoire de la planète. Étant donné le caractère unique à l’échelle du globe et la fragilité de ces récifs d’éponges et leur apport encore inconnu à l’écosystème du plateau continental, les recommandations ci-après ont été formulées pour la gestion de cet habitat : 1) limitation de l’utilisation d’engins de pêche mobiles et d’autres types d’appareils raclant le fond dans la zone des complexes de récifs d’éponges ; 2) réalisation d’autres études biologiques, biophysiques et environnementales visant à définir les rapports écologiques et les conditions environnementales physiques critiques de la formation et de la croissance des récifs et 3) réalisation d’autres relevés pour évaluer la « santé » des récifs de même que la nature et l’étendue des perturbations jusqu’à ce jour.

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