Document de recherche 2000/104
Cadmium in BC farmed oysters: A review of available data, potential sources, research needs and possible mitigation strategies
Par Kruzynski, G.M.
Résumé
À la suite de la demande de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) datant de mai 2000, le Ministère des Pêches et Océans (MPO) de la région du Pacifique a entrepris d'étudier les raisons possibles de la présence de concentrations visiblement élevées de cadmium dans les huîtres creuses Crassostrea gigas qui y sont cultivées. Plus tôt dans l'année, l'ACIA avait signalé que plusieurs chargements d'huîtres d'élevage de la Colombie-Britannique, dont la teneur en cadmium dépassait la limite de 2 ug/g de poids humide, avaient été rejetées par le marché de Hong Kong. Une étude documentaire préliminaire a été effectuée, des relations ont été établies avec des éleveurs d'huîtres et des transformateurs de mollusques, des chercheurs du gouvernement et universitaires ont également été consultés. Le présent rapport fait une synthèse de l'information obtenue.
Il n'existe pas de données de référence historiques sur les résidus de cadmium dans les huîtres cultivées de la Colombie-Britannique. On a donc comparé des données rassemblées par Environnement Canada et le MPO, de 1973 à 1999, sur les résidus de cadmium dans les huîtres intertidales sauvages. Ces données ont été cartographiées et comparées aux dernières données (2000) de l'ACIA sur les huîtres. Elles ont révélé que 27 ans plus tôt, les concentrations de résidus de cadmium frôlaient déjà 2 ppm dans le Nord du détroit de Georgia. En l'absence de sources anthropogéniques apparentes de cadmium, on peut supposer que ce dernier est disponible naturellement dans certaines eaux de surface où l'on élève des huîtres, faisant partie de la composition géologique locale des dépôts de minéraux ou du transport des sédiments provenant de bassins hydrographiques ou des extrémités amont. La faible salinité peut favoriser la biodisponibilité du cadmium dissous.
Sur la côte Ouest de l'île de Vancouver, le cadmium qui s'ajoute aux éléments nutritifs, tels que les phosphates remontant des eaux profondes, pourrait aussi contribuer à augmenter la concentration. On recommande entre autres d'organiser un atelier sur le cadmium et les huîtres, regroupant des océanographes, des géologues, des géochimistes, des ostréiculteurs, des toxicologues, des biochimistes et des biologistes, dans le but d'orienter les recherches et de concevoir des stratégies correctives. On suggère aussi d'effectuer une expérience pour vérifier si les matériaux utilisés pour l'élevage dégagent du cadmium, de continuer l'échantillonnage comparé des huîtres cultivées à plat et en suspension, et de faire une expérience de culture s'étendant sur une ou deux années à partir du même stock génétique d'huîtres dispersé à divers endroits le long de la côte de la Colombie-Britannique.
Des cartes illustrant la relation entre la répartition des zones d'élevage d'huîtres et la géologie des côtes de la Colombie-Britannique ainsi que les concentrations de cadmium présent dans les sédiments fluviaux sont présentées. Le ministère des pêches de la Colombie-Britannique voudra peut-être tenir compte des caractéristiques géochimiques locales avant d'approuver l'octroi d'un bail pour l'ostréiculture.
Plusieurs hypothèses quant aux voies suivies par le cadmium provenant des sources marines et terrestres ont été tirées de la documentation, et leurs applications potentielles à la situation de la Colombie-Britannique sont proposées.
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