Document de Recherche 2000/109
Gestion de la pêche de l’oursin de Nouvelle-Écosse : quasi-réussite d’un régime de gestion axé sur l’habitat
Par R.J., Nolan, S.C.
Résumé
Dans la pêche de l’oursin vert de la Nouvelle-Écosse, les titulaires de permis pêchent soit de façon concurrentielle, habituellement dans les eaux adjacentes à un comté, soit dans des zones restreintes à un seul permis. Il n’y a aucune saison de pêche, et des quotas ne s’appliquent que dans un petit secteur. Les zones à accès restreint constituent une partie importante d’un régime de gestion axé sur l’habitat. En échange du privilège que constitue l’accès exclusif à un lieu de pêche, les pêcheurs ont l’obligation d’utiliser pleinement et d’accroître la capacité de charge de l’habitat. L’accroissement de cette capacité se fait en modifiant le stock d’oursins et leur nourriture. Les avantages de ces zones à accès restreint par rapport à la pêche concurrentielle sont les suivants : coûts d’application des règlements et d’évaluation réduits, coûts de pêche moindres, valeur accrue de la prise, moins d’obstacles au partage d’information et liberté de mettre en œuvre un plan de pêche sans ingérence des autres pêcheurs. Les désavantages sont des coûts de démarrage élevés, la réticence de certains pêcheurs à céder un secteur où ils ne pêchent pas et une forte opposition de gens qui ne participent pas à cette pêche.
Les évaluations des stocks permettent de calculer le nombre de permis que le milieu peut soutenir plutôt que le poids total pouvant être capturé, la façon habituelle de procéder. Les relevés mesurent la longueur des fronts d’alimentation des oursins qui sont situées à la marge profonde d’herbiers d’algues. La pêche de l’oursin se pratique surtout le long de ces fronts; chaque titulaire de permis ne peut (ou n’est disposé à) pêcher qu’une longueur de front limitée pendant une saison. Dans le cadre de vérifications de la ressource visant à déterminer si les pêcheurs gèrent bien leur zone, on a mesuré la profondeur des fronts d’alimentation des oursins. Il existe une gamme optimale de profondeurs qui sont assez grandes pour laisser une production d’algues suffisante tout en étant assez faibles pour permettre aux plongeurs d’atteindre le fond. Les prises par unité d’effort ne constituent pas un indice de l’abondance du stock.
La pêche en plongée n’est pas considérée comme une menace pour la durabilité du stock parce que des oursins vivent à des profondeurs plus grandes que celles où on les récolte, qu’ils atteignent leur maturité sexuelle à une taille bien inférieure à la limite de taille minimale et que bon nombre d’oursins reproducteurs de taille légale ont des gonades matures qui ne sont pas de qualité marchande.
Une maladie causée par un organisme amiboïde constitue la plus grande menace qui pèse sur le stock et la pêche. De 1995 à 2000, la maladie aurait tué un poids d’oursins de 10 à 100 fois plus élevé que celui récolté par la pêche. Nous ne disposons d’aucun moyen d’empêcher la maladie de se propager.
Cette pêche a débuté en 1989; les débarquements annuels ont atteint 1300 tonnes, prises par jusqu’à 36 titulaires de permis.
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