Document de recherche 2001/148
Rapport préliminaire sur l'état du stock de bocaccio (Sebastes paucispinis)
Par R.D. Stanley, K. Rutherford et N. Olsen
Résumé
Le bocaccio compte parmi les plus de 35 espèces de sébaste retrouvées dans les eaux marines de la Colombie-Britannique. Il se distingue des autres sébastes (Sebastes sp.) par sa grosse mâchoire et sa grande taille. Le dos va du orange olive au orange brûlé ou brun, pâlissant pour devenir rose à rouge sur le ventre. Ce sébaste porte le même nom commun en anglais, quoiqu'il soit aussi connu sous le nom de rock salmon, salmon rockfish, Pacific red snapper, Pacific snapper et Oregon snapper. Le bocaccio fréquente les eaux côtières du secteur est de l'océan Pacifique, du golfe de l'Alaska à la Basse-Californie, au Mexique. La plus grande partie des prises issues des eaux de la Colombie-Britannique proviennent des eaux extérieures du Pacifique gisant près de l'accore de la plate-forme continentale, les prises les plus fortes étant issues de l'extrémité nord-ouest de l'île de Vancouver et du bassin Reine-Charlotte. L'espèce est signalée de temps à autre dans certains inlets et le détroit de Georgia.
En Californie, des larves de bocaccio ont été capturées jusqu'à 480 km des côtes. Les jeunes de moins d'un an restent dans les eaux de surface pendant quelques mois, puis migrent vers les eaux semi-hauturières de 30 à 120 m de profondeur, où ils se rassemblent en bancs. Les adultes peuvent être semi-pélagiques, fréquentant une gamme de fonds allant de 60 à 200 m de profondeur. Le bocaccio est capturé dans les eaux de la Colombie-Britannique en compagnie de plusieurs autres espèces de poisson de fond, dont le sébaste à longue mâchoire, le sébaste à queue jaune et le sébaste canari.
Le bocaccio est vivipare comme tous les membres du même genre. La femelle peut produire de 20 000 à 2 300 000 oeufs selon sa taille. L'accouplement a lieu au début de l'automne et les jeunes sont libérés en hiver. Ils descendent sur le fond dans les eaux littorales et démersales de la fin du printemps jusqu'à la fin de l'été. On croit que le bocaccio atteint la maturité à l'âge de 4 ou 5 ans. Il peut peser jusqu'à 7 kg et mesurer plus de 90 cm de longueur. Les femelles ont tendance à être plus grosses que les mâles. On ne connaît pas son âge maximal, mais la datation isotopique des otolithes a révélé un maximum de 40 ans.
Les juvéniles se nourrissent de larves, d'euphausiacés, de jeunes sébastes, de ditrèmes et de maquereaux, ainsi que de divers petits poissons côtiers. Les adultes font leurs proies d'autres sébastes, de la morue charbonnière, d'anchois, de lanternes et de calmars. Le bocaccio est l'hôte de plusieurs parasites, dont une myxosporidie qui attaque les tissus musculaires, donnant à ce poisson la réputation sur les marchés d'être « verreux ». Il peut aussi être l'hôte unique d'un cestode.
L'abondance du bocaccio dans les eaux de la Colombie-Britannique est inconnue. Sa faible importance commerciale fait qu'il n'a jamais été l'objet de recherches dirigées et les prises faibles limitent l'utilité des données sur la pêche pour suivre l'évolution de l'abondance. Les prises révèlent toutefois que l'espèce est présente dans toutes les eaux côtières au niveau de l'accore de la plate-forme continentale. La distribution de l'espèce dans les eaux côtières est inconnue, bien qu'elle soit signalée dans plusieurs inlets ainsi que dans le détroit de Georgia. L'abondance dans les eaux extérieures de la côte nord, où le bocaccio n'a jamais été capturé en grand nombre, est inconnue, mais elle semble stable sur la côte centrale. Elle a peut-être diminué sur la côte ouest de l'île de Vancouver au cours des deux dernières décennies, mais elle semble stable depuis cinq ans.
En ce moment, les prises commerciales de bocaccio en Colombie-Britannique sont faibles, alors que les prises sportives et autochtones sont probablement négligeables. Les prises commerciales dans le détroit de Georgia sont de même négligeables, sinon nulles. La population de bocaccio de la Colombie-Britannique et les populations de l'État de Washington étant probablement continues, les prises réalisées sur les côtes américaines ont probablement une incidence sur la population canadienne. Par contre, les débarquements américains sont négligeables à l'heure actuelle en raison des limites de prises par sortie.
Il n'existe aucun moyen d'établir avec précision les incidences des deux parasites sur l'abondance et la distribution du bocaccio au fil du temps. Nous ne possédons en outre aucun renseignement sur l'incidence d'autres modifications de l'environnement sur les populations de bocaccio et nous ne lui connaissons aucune importance particulière au plan économique, culturel ou écosystémique. Il est peut-être l'unique hôte de la phase adulte d'une espèce de cestode, mais la présence de ce dernier dans les eaux de la province n'a pas encore été documentée. À ce que nous sachions, aucun statut légal ou culturel particulier n'a été conféré au bocaccio retrouvé dans les eaux canadiennes.
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