Document de recherche 2001/157

Bilan des remontes de saumon rouge dans la baie Barkley en 2000 et prévisions pour 2001

Par K. Hyatt, W. Luedke, P. Rankin, J. Till, D. Lewis

Résumé

Les remontes de saumon rouge dans la baie Barkley ont varié au cours des sept dernières années, mais elles étaient grandement inférieures à la moyenne à long terme de 820 000 adultes (figure 2). Elles reflètent le prolongement d'un régime de variations prévisibles du climat océanique et des conditions assurant la survie des saumons rouges juvéniles, qui ont mené à des « effondrements » répétés (1978, 1985-1986, 1989-1990, 1994-1995), habituellement suivis d'un rétablissement, en-deçà de un à trois ans (1979-1981, 1987-1988, 1991-1993, 1996-1998), des remontes de saumon rouge de la COIV. On prévoit que la longue période de remontes inférieures à la moyenne, s'étendant entre 1994 et 2000, prendra fin en 2001 du fait que les indicateurs du climat océanique donnent à penser que les taux de survie en mer des smolts du saumon rouge de la baie Barkley qui ont migré en mer entre 1998 et 2000 ont augmenté.

Au cours des 13 dernières années, on a évalué quatre méthodes indépendantes afin d'établir leur capacité de produire des prévisions fiables, avant l'ouverture de la saison de pêche, des remontes de saumon rouge dans la baie Barkley aux fins de gestion de la pêche. Ces quatre méthodes sont la méthode de survie en mer (SSM), la méthode des stades de survie (SStM), la méthode des classes d'âge de la fratrie (SACM) et la méthode de la bionorme du Programme de mise en valeur des salmonidés (SEPB). Suit un bilan de la performance de celles-ci en 2000.

1. Les prévisions SStM montrent la meilleure performance générale, l'erreur moyenne absolue en pourcentage (EMAP) pour les 13 dernières années se chiffrant à environ 31 % (tableau 5.). Ces prévisions expliquent en outre la plus partie des variations des remontes lorsque la valeur extrême de l'année de remonte 1991 n'est pas incluse dans l'analyse (remontes = 1,17 x prévisions SStM - 66,35, r2 = 0,77, P < 0,01).
2. Lorsque la prévision pour 2000 est exclue, les prévisions SSM présentent la deuxième meilleure performance, l'EMAP pour les 12 dernières années se chiffrant à 35 %. Les prévisions SSM montrent aussi un lien statistiquement significatif aux remontes qui ont eu lieu entre 1988 et 1999. Mais la prévision pour 2000 est biaisée à la hausse par plus de 400 % par rapport aux remontes de cette année-là, de sorte que l'EMAP a grimpé à 68,7 %. Par conséquent, toute la série de prévisions SSM a été réduite à une relation avec les remontes observées statistiquement négligeable (tableau 5.).
3. Les prévisions SEPB ont donné de bons résultats pour certains intervalles de remonte, mais pas dans le cas d'autres. Pour l'intervalle d'évaluation 1988-1998, les prévisions SEPB ont affiché une valeur de l'EMAP sensiblement plus élevée (54 %) que celle montrée par les prévisions SSM et SStM (28-34 %). La prévision SEPB, tout comme la prévision SSM, était biaisée à la hausse par une forte marge (194 %) par rapport aux remontes de 2000, quoique l'efficacité prédictive des prévisions SEPB était toujours statistiquement significative. De très importantes déviations entre les prévisions SEPB et les remontes réelles ont tendance à se produire des années consécutives, ce qui mine fortement la confiance des gestionnaires et des pêcheurs dans leur utilité.

Les prévisions des remontes de saumon rouge dans la baie Barkley en 2001 issues de modèles différents sont moins divergentes que cela n'était le cas en 2000. Les estimations médianes varient d'un creux de 907 000 (modèle SStM) à un pic de 1 865 000 (modèle SSM) saumons rouges, tous âges confondus. La performance comparative des diverses options de prévisions, de même que l'approche plus prudente à la gestion que privilégie actuellement le MPO, tendent vers l'adoption en premier de la fourchette de la prévision SStM de 738 000 (probabilité de 75 %) à 1 091 000 (probabilité de 25 %) saumons rouges comme celle préférée pour 2001 (tableau 13.). Toutefois, des renseignements supplémentaires (issus d'observations des indicateurs avancés du coho) donnent à penser que les remontes se situeront plus près du haut que du bas de cette fourchette.

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