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Document de recherche 2002/004

Océanographie physique et géologie du bassin de la Reine-Charlotte en vue d'une éventuelle exploitation industrielle du pétrole et du gaz

Par W. Cretney, W. Crawford, D. Masson et T. Hamilton

Résumé

Au cours des quinze dernières années, les recherches effectuées principalement par des spécialistes en océanographie physique du MPO ont permis d'améliorer notre compréhension des courants océaniques dans la Région d'évaluation de la Reine-Charlotte. Le ministère donnait ainsi suite à l'une des recommandations du rapport de 1986 de la Commission d'évaluation environnementale du projet d'exploration au large de la côte ouest sur les problèmes reliés au pétrole et au gaz. Les facteurs d'entraînement des courants et de formation des tourbillons océaniques ont ainsi été en grande partie expliqués.

Des images-satellite accentuées d'entités océanographiques, à certaines desquelles des vecteurs de courant sont superposés, sont maintenant disponibles pour examen par les parties intéressées. Des représentations graphiques illustrent les résultats de la solution d'équations mathématiques complexes. Dans le cadre de cet article nous utilisons abondamment des images pour illustrer certains des éléments connus de l'océanographie physique de la région, mais certains phénomènes doivent encore être mieux expliqués.

Nos connaissances en océanographie sont les meilleures pour la saison estivale et les mois étendues pour l'hiver. L'hiver est la saison pendant laquelle une entreprise cherchant à exploiter à l'année peut s'attendre à des conditions particulièrement rigoureuses. Des vagues géantes, telles qu'observées dans la Région d'évaluation de la Reine-Charlotte, présente un danger pour l'industrie de l'exploitation pétrolière et gazière extracôtière. Les recherches effectuées fournissent une certaine connaissance de l'interaction des courants de marée et des vagues engendrant des conditions dangereuses. Les études
effectuées pendant les années 90 ont été centrées sur la région de l'île St. James au large de l'extrémité méridionale de l'île Moresby.

Les tsunamis présentent en outre un risque de dégâts attribuables à des vagues géantes. Le tsunami qui a dévasté il y a 300 ans les littoraux du sud de la C.-B. et de l'État du Washington continue à retenir l'attention des chercheurs. Des simulation de tsunamis sur ordinateur sont maintenant disponibles pour la région de Cascadia, mais les calculs comportent encore des incertitudes, principalement en ce qui a trait à la détermination du degré de vraisemblance des tsunami.

Des séismes sous-marins de types particuliers peuvent engendrer des tsunamis. Un séisme de subduction géant, sur la plus grande partie de la région où la plaque Pacifique s'enfonce sous la plaque de l'Amérique du Nord au large de la C.-B. méridionale et de l'ouest des É.-U., aurait engendré un tsunami géant il y a 300 ans. Un tel épisode de subduction à grande échelle pourrait vraisemblablement se reproduire à des intervalles de quelques siècles. Il faut se demander si le même phénomène peut se produire dans le cas de la faille de la Reine-Charlotte, qui court à proximité des îles de la Reine-Charlotte. Les glissements de terrain et les affaissements sous-marins peuvent également engendrer des tsunamis. Des tsunamis géants soulevant des vagues d'une hauteur atteignant 30 mètres engendrés par des glissements dans l'archipel hawaïen ont vraisemblablement atteint nos rivages à des époques lointaines. 

Le fond marin du bassin de la Reine-Charlotte présente une topographie complexe comme le laissait supposer le relief accidenté des étendues émergées limitrophes. Des bancs et des fossés sculptés par les glaciations passées dominent la structure du fond marin dans cette région par ailleurs partout marquée par des indices d'effets de puissants courants sur les fonds. De grandes étendues sont occupées par des rides, des ondes et des crêtes de sable. Certaines de ces entités transitoires peuvent atteindre une hauteur de 6 m. Un certains nombre de talus autour des bancs présentent des signes d'instabilité. Il y a des accumulations de gaz biosynthétique et/ou thermogénétique à de faibles profondeurs sous le fond marin. Sur une bonne partie de la région, et en particulier dans le détroit d'Hécate, les sédiments sont imprégnés de gaz ce qui les rend davantage sensibles à la liquéfaction que les sédiments libres de gaz. Bien que nous disposions de connaissances étendues sur la géomorphologie du plancher océanique, il reste beaucoup à apprendre.

On trouve dans les îles de la Reine-Charlotte de grands nombres de suintements de pétrole liquide témoignant de l'existence d'un certain nombre de roches mères. Il doit assurément exister des suintements sous-marins de pétrole liquide. Les profils établis d'après des relevés acoustiques montrent des indications de dégagements de gaz. Il paraît plausible que les matériaux de couverture du fond marin reflètent ceux des terres émergées.

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