Document de recherche 2002/131
Synthèse sur la biologie du calmar opale (Loligo opalescens Berry) et sur certaines pêches aux calmars loliginidés
Par Walthers, L.C., et Gillespie, G.E.
Résumé
Le calmar opale est un calmar relativement petit, à courte durée de vie et présent seulement le long de la côte ouest de l'Amérique du Nord, de la Basse-Californie jusqu'au sud-est de l'Alaska. Il est plus abondant au large de la Californie, où il fait l'objet d'une importante pêche de 20 à 30 millions de dollars US par année. Cet animal vit environ un an, meurt après s'être reproduit et est pêché lorsqu'il forme des bancs de reproduction. La répartition, la biologie, l'abondance et l'écologie du calmar opale en Colombie-Britannique sont méconnues, bien qu'il fasse l'objet d'une petite pêche pour appâts depuis des décennies.
La courte durée de vie du calmar opale rend l'évaluation et la gestion de ses stocks particulièrement difficiles. Les relations stock-recrutement sont faibles et dépendent sans doute des conditions du milieu. On ignore son abondance, sa répartition et ses déplacements, en partie parce qu'il s'agit d'un petit animal très mobile que l'on ne peut échantillonner au moyen des engins habituellement utilisés dans les relevés d'autres espèces. Son âge peut être déterminé par observation des statolithes, mais il s'agit d'une méthode spécialisée qui demande beaucoup de temps et coûte trop cher pour être utilisée dans les évaluations courantes. La période de fraie prolongée et les taux de croissance variables des individus d'une même cohorte annuelle rendent très difficile l'utilisation de méthodes fondées sur la longueur. L'État de la Californie a récemment dépensé des millions de dollars sur trois ans pour élaborer des recommandations en matière de recherche et d'évaluation ainsi qu'une proposition de plan de gestion du calmar opale.
La pêche du calmar opale en Colombie-Britannique est gérée au moyen de restrictions sur les engins, de l'obligation pour les pêcheurs de faire un rapport radio avant de commencer à pêcher et de la surveillance des prises. Depuis le milieu des années 1990, le nombre de permis délivrés, l'effort de pêche et les débarquements ont tous diminué, à tel point que les données de débarquements à la grandeur de la côte ne peuvent plus être rendues publiques parce que moins de trois bateaux fournissent des données. La qualité de la surveillance des prises, les prises accessoires et les incidences néfastes des engins sur l'habitat constituent les principales préoccupations liées à la gestion. La pêche du calmar opale est la dernière pêche commerciale d'un invertébré pour laquelle le nombre de permis délivrés n'est pas restreint; il n'existe actuellement aucune mesure de réglementation proactive permettant de limiter l'expansion de la pêche si la demande du marché venait à augmenter.
Nous suggérons plusieurs options aux gestionnaires : le statu quo, le développement actif de la pêche (avec des cadres de gestion et d'évaluation), la limitation de l'effort de pêche ou la fermeture complète de la pêche en l'absence de cadres de gestion et d'évaluation. Nous faisons les recommandations suivantes : ne pas laisser la pêche prendre de l'expansion en l'absence de cadres de gestion et d'évaluation; développer la pêche dans le cadre de la politique des pêches nouvelles et en développement; tenir compte des impacts du développement de la pêche sur l'écosystème; continuer de surveiller les régimes de gestion d'autres pêches de Loligo afin de s'en inspirer dans l'élaboration des cadres de gestion et d'évaluation de la pêche au calmar opale en Colombie-Britannique.
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