Document de recherche 2003/080

Génétique moléculaire des narvals (Monodon monoceros) du Canada et de l'ouest du Groenland (1982-2001)

Par B.G.E. de March, D. Tenkula et L. D. Postma

Résumé

Nous avons étudié la génétique moléculaire de 433 narvals capturés entre 1982 et 2001 par des chasseurs de douze collectivités du Nunavut (Canada) et de deux collectivités de l'ouest du Groenland. Les principaux lieux d'échantillonnage au Canada étaient situés près de Repulse Bay, de Grise Fjord, de Broughton Island, de Pond Inlet et d'Arctic Bay. Les allèles microsatellites et l'ADN mitochondrial des narvals de Repulse Bay sont significativement différents de ceux de la plupart des narvals de l'extrême-Arctique. Les narvals capturés à Igloolik sont peu différents de ceux de plusieurs autres endroits et ressemblent le plus aux narvals de l'extrême-Arctique, et non à ceux de la baie d'Hudson. Les narvals de Grise Fjord ressemblent le plus aux narvals de certaines régions du Groenland et sont très peu différents de ceux capturés à plusieurs autres endroits. Aucune autre distinction n'a été observée parmi les narvals de l'extrême-Arctique canadien. Les narvals du district de Uummannaq (Groenland) pourraient appartenir à un stock différent de ceux de la plupart des narvals capturés au Canada. La faible différenciation observée globalement peut être due à des croisements ou au fait que les narvals peuvent être les descendants de quelques ancêtres récents. Les résultats ne remettent pas nécessairement en question l'existence de stocks définis aux fins de gestion. Une étude axée sur la discrimination des stocks à l'aide des teneurs en contaminants organochlorés (de March et Stern, 2003) a montré de façon plus convaincante que des narvals capturés à plusieurs endroits différents, nommément Grise Fjord, Pond Inlet, Broughton Island et Repulse Bay, ont des profils de contaminants différents. L'échantillonnage d'un plus grand nombre de narvals permettrait peut-être d'effectuer certaines comparaisons suffisamment puissantes pour différencier davantage les stocks. Cependant, nous estimons que même avec des échantillons plus grands, un chevauchement génétique considérable existerait entre les narvals de différents endroits, et les différences d'une année à l'autre constitueraient encore la plus grande source de variation statistique.

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