Document de recherche 2003/091

Mise à jour des estimations des taux d'exploitation de la morue (Gadus morhua) dans la sous-division 3Ps de l'OPANO de 1997 à 2003 d'après les résultats d'une expérience d'étiquetage

Par Brattey, J., et Healey, B.

Résumé

Nous présentons une mise à jour des résultats de l'expérience d'étiquetage pluriannuelle de la morue Atlantique (Gadus morhua) entreprise au printemps 1997 dans la sous-division 3Ps de l'OPANO, reposant sur quelque 8 000 autres morues étiquetées et remises à l'eau d'avril à juin 2003. Depuis le début de cette expérience, un total de plus de 60 000 morues ont été munies d'une marque à ancrage en T à récompenses simple, double ou élevée, puis remises à l'eau à divers points de la côte et de la haute mer dans la sous-division 3Ps de l'OPANO, située au sud de Terre-Neuve. Au 30 septembre 2003, 9 993 (16,5 %) de ces morues avaient été recapturées. Nous avons légèrement modifié les méthodes que nous avons utilisées dans nos études précédentes pour estimer les taux d'exploitation des morues étiquetées dans chaque secteur. Nous avons aussi fait des estimations du taux de mortalité à court terme due à l'étiquetage, du taux de perte d'étiquettes et du taux de déclaration des étiquettes récupérées. Dans le cas de la morue étiquetée dans la baie de Plaisance, les taux d'exploitation annuels moyens estimés ont diminué, passant de 33 % en 1999 à 20 % en 2002; certains demeurent toutefois assez élevés, 6 de 14 estimations dépassant 20 % en 2002. Variant entre 10 et 11 %, les taux pour la morue étiquetée dans la baie de Fortune sont demeurés relativement stables; par contre, la morue étiquetée dans l'anse Poole's est plus fortement exploitée que celle retrouvée au large de l'île Pass, située à l'entrée de la baie de Fortune. Les taux pour la morue étiquetée dans les eaux hauturières demeurent faibles sans exception (4 à 9 % pour la morue étiquetée dans 3Psd; 1-3 % pour celle étiquetée dans 3Psh). Un certain nombre de morues étiquetées dans 3Psd (banc Burgeo) sont capturées dans les eaux voisines de 3Pn4RS, ce qui donne à penser que les stocks se mélangent jusqu'en avril certaines années. Comme nous l'avons indiqué dans les analyses précédentes, les taux d'exploitation estimatifs pour 3Psh sont extrêmement faibles même si les débarquements annuels signalés de prises hauturières se situaient entre 4 000 et 12 000 t de 1998 à 2002. Cela pourrait être dû à une couverture d'étiquetage limitée des eaux hauturières, une distribution restreinte de l'effort de pêche hauturière et à un faible taux de survie de la morue étiquetée en haute mer (> 200 m). En particulier, les fortes prises récoltées dans certains secteurs du banc de Saint-Pierre (3Pse, 3Psf) ne contenaient que peu de morues étiquetées, ce qui donne à penser que des composantes hauturières du stock n'ont pas été étiquetées. Une couverture d'étiquetage plus vaste du banc de Saint-Pierre, en particulier durant l'automne, permettrait d'améliorer la fiabilité des estimations des taux d'exploitation dans les eaux hauturières.

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