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Document de recherche 2003/114

Intégration des connaissances écologiques locales et scientifiques pour déterminer les habitats potentiellement critiques dans la baie Placentia, à Terre-Neuve

Par Sjare, B., Nakashima, B. et Mercer, D.

Résumé

La baie Placentia est une grande baie biologiquement productive qui fait vivre une grande variété d'espèces marines et soutient d'importantes pêches commerciales et sportives. Au cours des deux prochaines décennies, les activités de production et de transport du pétrole des gisements situés au large des côtes bouleverseront l'environnement côtier et marin de la région. La Division des programmes sur les océans à Terre-Neuve-et-Labrador considère la région comme prioritaire pour l'élaboration d'un plan de gestion intégrée. Alors que la documentation écologique de référence est abondante pour quelques espèces de mammifères marins, d'oiseaux de mer et de poissons d'intérêt commercial, l'information est minime concernant beaucoup d'autres espèces, et on ne dispose pas de base de connaissances intégrée. Nous avons entrepris un programme de recherche pour consigner les connaissances écologiques locales des pêcheurs et habitants de la région concernant les mammifères marins (principalement le phoque commun), les poissons pélagiques (capelan et hareng) et les zones ou habitats écologiquement importants ou sensibles dans la baie. Des membres du personnel du ministère des Pêches et des Océans ayant une bonne connaissance des mammifères marins et des poissons pélagiques ont interviewé au total 38 personnes, des pêcheurs actifs ou à la retraite pour la plupart. Les questions et les discussions ont été orientées de manière à favoriser la communication de données détaillées sur la répartition saisonnière, l'abondance relative, les aspects biologiques de la reproduction, l'utilisation des habitats et la vulnérabilité d'espèces et /ou d'habitats particuliers. Les parties de la côte couvertes par les participants se chevauchant, l'information a pu être contrevalidée. Toutes les données ont été entrées dans une base de données relationnelle, et les repères cartographiques fournis par les participants ont été numérisés à l'aide de MapInfo. Les plages de frai du capelan, les zones de concentration du hareng en hiver et au printemps ainsi que les échoueries et sites de mise bas du phoque dans la baie ont été localisés. Un constat particulièrement intéressant est la nette correspondance spatiale et temporelle de l'information sur la distribution du poisson fourrage pélagique et de celle des mammifères marins avec les perceptions des résidants concernant les zones écologiquement sensibles dans la baie. Ces lieux hautement productifs présentent une grande variété et une forte biomasse d'espèces marines à certaines périodes de l'année et méritent d'être étudiés en tant qu'habitats potentiellement critiques.

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