Document de recherche 2004/045
Estimation de la biomasse du zooplancton à partir des poids secs de groupes d'organismes individuels
Par Head, E.J.H, et Harris, L.R.
Résumé
La biomasse du mésozooplancton des échantillons recueillis dans le cadre du PMZA (Programme de monitorage de la zone atlantique) est mesurée de deux façons : en poids humide, après drainage de tout l'échantillon, ou en poids sec déterminé pour la moitié de l'échantillon, après fractionnement, filtration sur des filtres pré-pesés et séchage à 60 oC durant 24 h. Les échantillons de mésozooplancton sont souvent contaminés par de grandes quantités de phytoplancton dont la biomasse est comprise dans les poids humides et les poids secs de mésozooplancton déterminés selon le protocole du PMZA. Entre 1998 et 2001, une autre série d'échantillons de mésozooplankton (échantillons Head et Harris) ont été obtenus entre 0 et 100 m de profondeur lors des croisières du PMZA sur le plateau néo-écossais. Ces échantillons ont été analysés selon un autre protocole. En effet, les organismes constituant le mésozooplancton ont été prélevés individuellement, dénombrés et placés dans des groupes de mêmes espèce et stade, de même genre ou d'un même taxon plus général. Les groupes ont été séchés (à 60 oC de un à quatre jours), et on a déterminé le poids sec moyen individuel pour chaque groupe. La biomasse totale en poids sec a été calculée en faisant la somme des poids secs des organismes de tous les groupes. Cette méthode évite d'inclure le poids du phytoplancton. Les groupes dont on a calculé le poids sec comprenaient chacun des stades de développement de Calanus finmarchicus, de C. glacialis et de C. hyperboreus, ainsi que Oithona spp. et Pseudocalanus spp., tous stades confondus. Les poids secs individuels moyens de Oithona spp. et de tous les stades de C. finmarchicus étaient moins élevés à l'automne qu'au printemps. Les autres espèces de Calanus semblaient présenter la même tendance, mais, à l'automne, seuls quelques stades n'ont été observés qu'à quelques-unes des stations. En général, les moyennes saisonnières des poids secs individuels étaient semblables dans les parties est et ouest du plateau néo-écossais. Les moyennes saisonnières des poids secs individuels et des données d'abondance ont servi à calculer la somme des poids secs de ces cinq espèces ou genres de mésozooplancton pour les échantillons Head et Harris. Au printemps, ces organismes représentaient plus de 60 % de l'ensemble du mésozooplancton dans la plupart des cas et souvent plus de 70 %. Les mêmes moyennes de poids secs individuels ont été appliquées aux données d'abondance pour les échantillons prélevés sur le plateau néo-écossais dans le cadre du PMZA. Les sommes des poids secs de ces cinq espèces et genres étaient parfois inférieures et parfois supérieures aux poids secs mesurés, mais la plupart des mesures ne différaient pas des poids calculés par un facteur de plus de deux. Les écarts seraient attribuables en partie aux procédures de fractionnement, de sous-échantillonnage et de dénombrement du protocole du PMZA. La combinaison des données de poids secs individuels et des données d'abondance permet d'estimer les contributions de ces groupes importants à la biomasse totale du mésozooplancton. À la fin de juin et en juillet, les poids secs individuels moyens de Calanus spp. au dernier stade étaient d'environ 30 % plus élevés sur les plateaux du Labrador et de Terre Neuve que sur le plateau néo-écossais, alors qu'ils étaient semblables en mai et au début de juin. D'autres groupes ont également présenté des différences à cet égard. Ainsi, les moyennes saisonnières des poids secs individuels dans une région ne devraient pas être utilisées pour d'autres régions sans validation.
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