Document de recherche 2005/001
Évaluation du stock et de la pêche de la crevette de l’est du plateau néo-écossais en 2004, et perspectives pour 2005
Par Koeller, P., M. Covey, M. King, A. Thebeau
Résumé
L’indice de la biomasse totale du relevé MPO-industrie de 2004 était le plus élevé de la série chronologique de dix ans. Tandis que la biomasse continue d’être concentrée principalement (42 %) dans la partie hauturière de la ZPC 14 (c. à d. la strate 14 du relevé ou la fosse de Misaine), la biomasse a aussi augmenté substantiellement dans les autres zones – toutes les zones, sauf la fosse de Canso, ont affiché une estimation record en 2004. La flottille commerciale a réorienté une grande partie de l’effort de pêche vers la fosse de Louisbourg (ZPC 13) où la biomasse et le nombre étaient favorables durant une bonne partie de la saison. La biomasse génitrice (femelles) en 2004 était aussi, et de loin, la plus élevée jamais enregistrée. Cette forte hausse de la biomasse génitrice était imprévue – au cours du relevé de 2003, la classe d’âge (~1999) qui était recrutée au sein de la population de femelles de 2004 semblait seulement moyenne. On s’attend à ce que cet accroissement de la biomasse se poursuive pendant plusieurs années, tandis que la classe d’âge exceptionnellement forte de 2001 entreprend sa dernière année au sein des mâles en 2005 et sera recrutée au sein de la population femelle en 2006. En 2005, jusqu’à 60 % de cette biomasse pourrait être composée de cette classe d’âge; par conséquent, on s’attend à ce que la difficulté d’éviter les petites crevettes qui avait été prévue et qu’ont connue les pêcheurs en 2004 se poursuive au cours de la pêche de 2005. La classe d’âge de 2001, d’abord caractérisée comme une classe forte d’après les seuls échantillons prélevés à l’aide d’un sac attaché au ventre du chalut au cours du relevé 1de 2002, continue de sembler exceptionnelle aussi bien selon les échantillons prélevés à l’aide du sac du ventre du chalut et les prises du relevé au chalut de 2004. D’après les prises du sac, la classe d’âge de 2001 est environ trois fois plus grande que les deux classes d’âge subséquentes (2002 et 2003). Celle de 2003 semble plus forte que celle de 2002 dans l’échantillonnage du sac du chalut, la seconde paraissant supérieure à la moyenne selon l’estimation réalisée à partir du chalut principal du relevé. Ainsi, le recrutement actuel semble bon. Il est possible que la classe d’âge de 2001 connaisse une croissance lente à cause de la dépendance à l’égard de la densité, comme ce fut le cas de la classe d’âge de 1995. Les taux de prises commerciales (série standardisée) paraissent avoir marqué un palier élevé en 2004. Les indicateurs du régime spatial semblent montrer que la biomasse recommence à s’étendre après une contraction associée à la concentration de la série de classes d’âge précédentes (1993-1995), qui a permis des taux de prise commerciales élevés et soutenus, malgré la diminution de la biomasse selon les relevés, de 1999 à 2002. Il convient de noter qu’un nouveau chalut a été utilisé pour le relevé de 2004, ce qui pourrait expliquer une partie des grandes augmentations de biomasse observées (efficacité accrue du chalut). Toutefois, le chalut était fabriqué suivant les mêmes devis et dimensions que l’ancien et les mesures réalisées à l’aide de capteurs NETMINDER montrent que son efficacité a été comparable. Les indicateurs fournis par la méthode des feux de circulation se sont améliorés au cours des trois dernières années. Une hausse substantielle est indiquée en 2005 pour tirer parti de la biomasse exploitable accumulée et croissante. On note toutefois deux grandes préoccupations : 1. même si l’augmentation du TAC semble justifiée, le grand nombre de mâles de la classe d’âge de 2001 pourrait entraîner une surpêche du potentiel de croissance – l’augmentation étant basée sur l’observation de la capacité des pêcheurs, dans le passé, d’éviter les petites crevettes grâce à la flexibilité qu’ils ont de pêcher dans toutes les zones sans restriction. 2. Par ailleurs, cette flexibilité et l’absence de quotas de zone tendent à entraîner une surexploitation dans certaines zones et une sous-exploitation dans d’autres.
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