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Document de recherche 2005/030

Le phoque commun à Terre-Neuve et Labrador : une synthèse préliminaire des nouvelles données concernant certains aspects de la biologie, de l’écologie et du profil de contamination

Par B. Sjare, M. Lebeuf, G. Veinott

Résumé

On connaît peu de choses sur l’état actuel de la population de phoques communs (Phoca vitulina) de Terre-Neuve et du Labrador étant donné que la dernière étude, et aussi la seule qui soit complète, a été menée dans les années 1970. Ainsi, selon un nombre limité de relevés de reconnaissance par bateau, de dénombrements opportunistes d’échoueries effectuées depuis le littoral et d’entrevues menées auprès de pêcheurs de 2001 à 2003, la répartition actuelle des phoques communs serait en général semblable à celle observée dans les années 1970. On dispose d’indices limités laissant entrevoir que l’abondance locale des phoques à certaines échoueries connues des régions les plus au sud de la province pourrait avoir augmenté, tandis que l’abondance aux emplacements plus au nord des régions de l’ouest et du nord-est de Terre-Neuve, et de la côte du Labrador, correspond de façon générale aux rapports des années 1970. Les analyses d’échantillons stomacaux prélevés de 1985 à 2003 indiquent que les phoques communs consomment une grande variété de poissons et d’invertébrés, mais que dix espèces de poissons représentent presque 95 % de la masse humide des proies consommées. La plie rouge, la morue polaire, le chaboisseau à épines courtes et la morue de l’Atlantique constituent la majeure partie des proies. On observe cependant des signes de variation régionale dans les régimes alimentaires des phoques échantillonnés sur les côtes sud, ouest et nord-est de Terre-Neuve et sur la côte du Labrador. Les phoques s’alimentent de poissons mesurant de 10,4 à 41,3 cm de longueur (moyenne = 18,8 cm, écart-type = 6,80). De 2001 à 2003, 66 échantillons de tissus de phoques communs ont été prélevés à l’échelle de la province. On a analysé ces échantillons pour déterminer les concentrations de mercure, d’éléments traces et les niveaux de polluants organiques persistants (POP). Les différences de concentrations de mercure et d’éléments traces constatées parmi les types de tissus analysés correspondaient aux valeurs indiquées dans la littérature publiée. La concentration moyenne d’éléments traces dans un même site d’échantillonnage et la plage de concentrations constatée aux sites de Terre-Neuve et du Labrador correspondent aux données sur les phoques communs d’Alaska et sur les pinnipèdes du Nord en général. Le mercure total, le sélénium (Se) et le cadmium (Cd) ont affiché la plus grande variabilité pour un même site d’échantillonnage et parmi l’ensemble des sites. Les changements dans la concentration rénale de cadmium selon la taille corporelle variaient selon le site, les concentrations plus élevées étant observées chez les phoques provenant des côtes sud et est de la province. La source de cadmium est inconnue à l’heure actuelle, mais pourrait se trouver dans la baie de Plaisance. Il est aussi possible que les contaminants soient transportés le long de la côte sud de la province et dans la baie de Plaisance par les eaux du Saint-Laurent. Selon la série de polluants organiques persistants (POP) examinée, les phoques communs prélevés dans les eaux de Terre-Neuve sont moins contaminés que ceux de la population de l’estuaire du Saint-Laurent et affichent en général une contamination semblable à celle des phoques du sud du golfe du Saint-Laurent. Les concentrations de mirex et de ΣBPC étaient de 5 à 10 fois plus élevées chez les individus de l’estuaire, tandis que celles de ΣDDT et de Σchlordanes étaient de 2 à 5 fois plus importantes que chez les phoques de Terre-Neuve. On a observé des profils de BPC et des proportions de POP semblables chez les phoques de Terre-Neuve appartenant à la même catégorie de sexe et d’âge, ce qui laisse entendre que les animaux ont probablement résidé en permanence dans une zone géographique limitée où ils ont absorbé les POP. Tel que prévu, les mâles adultes affichaient des concentrations de POP plus élevées que les femelles, mais aucune différence n’a été constatée entre les mâles et les femelles de l’année et les juvéniles. Ces nouvelles données sur la répartition générale, l’abondance locale, le régime alimentaire et les profils de contamination initiaux chez les phoques communs serviront de fondement à d’autres études écologiques et évaluations de la population, et à la recherche visant à comprendre le processus d’accumulation des contaminants dans les chaînes trophiques des régions côtières de l’est du Canada.

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