Document de recherche 2005/075
Évaluation des risques posés par le poisson à tête de serpent (Channa argus) au Canada
Par Cudmore, B., and N.E. Mandrak
Résumé
Il existe au moins 29 espèces de channas, ces poissons à tête de serpent de la famille des channidés qu’on observe dans les eaux froides tempérées et jusque dans les régions tropicales. Channa argus, un membre de cette famille vivant dans les eaux froides tempérées, se trouve en Russie, en Chine et en Corée. Cette espèce est hautement prisée comme poisson de consommation et fait l’objet d’activités de pêche et d’exportation. Par le passé, on la retrouvait parmi les espèces du commerce de poissons de consommation vivants aux États-Unis et elle est présentement importée en Amérique du Nord uniquement en Colombie-Britannique. Elle a une grande tolérance à des conditions environnementales très diversifiées et elle est extrêmement robuste. On connaît bien sa voracité en tant que prédatrice d’autres espèces de poissons, sa facilité à migrer sur terre et sa capacité de tolérer le gel et l’absence d’eau. Les préoccupations relatives à la pénétration de cette espèce dans les eaux naturelles du Canada ont amené le gouvernement provincial de l’Ontario à bannir la possession de spécimens vivants de cette espèce. Le gouvernement canadien a entrepris une évaluation des risques biologiques, afin de déterminer les risques posés par Channa argus au Canada. Cet exercice comprenait une évaluation des risques de survie, de reproduction et de propagation de l’espèce, de même que de ses pathogènes, parasites ou compagnons de route (d’autres espèces envahissantes), au cas où elle s’introduirait au Canada. Ces facteurs ont été évalués à l’aide de la meilleure information disponible sur sa biologie, ses vecteurs d’introduction possibles et ses effets, aussi bien dans son territoire indigène que dans les zones où elle s’est introduite. Sa répartition possible en Amérique du Nord a aussi été modélisée dans le cadre de l’évaluation des risques biologiques. Celle ci a permis de conclure que les risques de répercussions posées par Channa argus étaient élevés, tout au moins dans certaines parties du Canada, notamment dans le sud du bassin des Grands Lacs.
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