Document de recherche 2005/091

Propriétés de trois estimateurs de la surpêche des recrues

Par Shelton, P.A.

Résumé

Trois estimateurs des points de référence limites susceptibles de révéler une surpêche des recrues sont évalués à l’aide de données stocks-recrues dérivées d’un modèle de Beverton-Holt avec erreur lognormale. Les estimateurs sont, d’une part, la biomasse reproductrice correspondant à 50 % du recrutement maximal indiqué par le modèle de Beverton-Holt avec ajustements apportés aux données ainsi obtenues avec un modèle de régression par points d’inflexion et, d’autre part, la biomasse reproductrice correspondant au point d’intersection de la valeur de recrutement au 50^e percentile et au 90^e percentile du rapport biomasse reproductrice-recrues (méthode de Serebryakov). La sensibilité des estimateurs à une plage de contrastes de données dans les valeurs de la biomasse du stock reproducteur et à des niveaux de bruits de recrutement est évaluée pour la série sur des périodes de 20 et 30 ans. En plus d’examiner les points de référence limite, on évalue les estimations de la pente du rapport reproducteurs-recrues près de l’origine établies avec les trois méthodes, puisque la pente est importante pour la détermination des taux de résilience et de rétablissement des populations. On conclut que les points de référence limites estimés à partir d’un ajustement de Beverton-Holt apporté aux données produites avec le modèle de Beverton-Holt sont moins sensibles au faible contraste dans les données et au bruit élevé, mais que la capacité de la méthode d’évaluation non-linéaire d’établir des estimations plausibles des paramètres se détériore avec l’augmentation du bruit et à des niveaux faibles et élevés de contraste dans les données. Dans la comparaison, lorsque les données sont produites avec un modèle de Beverton-Holt, la régression par points d’inflexion et les méthodes de Serebryakov ont tendance à donner des estimations plus risquées des points de référence limites en ce sens que le point de référence limite est inférieur à la biomasse reproductrice réelle correspondant à 50 % du recrutement maximal et que, par la suite, l’application de ces estimations à la gestion des pêches risque de ne pas empêcher la surexploitation des recrues. Les estimations du paramètre de pente de la régression par points d’inflexion ont tendance à être inférieures à la pente réelle, tandis que les estimations obtenues avec les méthodes de Berverton-Holt et de Serebryakov peuvent présenter un biais positif à des niveaux de bruit élevés. La régression par points d’inflexion multiple fournit par conséquent une estimation relativement prudente de la résilience des populations.

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