Document de recherche 2005/094
Évaluation de l’abondance et de la croissance de la population de loutres de mer (Enhydra lutris) en Colombie-Britannique
Par Nichol, L.M., J.C. Watson, G.M. Ellis, J.K.B. Ford
Résumé
Des loutres de mer de l’Alaska ont été réintroduites en Colombie-Britannique entre 1969 et 1972. Le premier dénombrement a été réalisé en 1977. Depuis 1988, des relevés ont été entrepris à partir d’embarcations ou d’hélicoptères, afin de déterminer l’abondance et les tendances de la population de loutres de mer en Colombie-Britannique. Le but de notre étude était d’évaluer la méthode de relevé en usage et de dénombrer la population actuelle. Les résultats semblent indiquer que la méthode courante d’estimation de l’abondance de la loutre de mer en Colombie-Britannique peut donner un indice d’abondance relativement précis (c.v. = 7-12 %) dans des conditions de relevés qui sont de bonnes à excellentes. Les relevés effectués par hélicoptère et par bateaux, dans des conditions semblables de l’état de la mer, ont fourni des résultats comparables. Un total de 3 180 loutres de mer ont été dénombrées dans le cadre d’un relevé complet en 2001, soit 2 673 le long de l’île de Vancouver et 507 sur la côte centrale de la C.-B. Selon Watson et coll. (1997), la croissance de la population aurait été de 18,6 % par année sur la côte de l’île de Vancouver entre 1977 et 1995. Par ailleurs, le taux de croissance de la population de l’île de Vancouver a baissé à 15,6 % par année entre 1877 et 2004, diminution qui semble avoir eu lieu à partir 1995. La loutre de mer est une espèce dont la croissance est liée à la densité et les populations sont limitées en grande partie par la nourriture. Une croissance initiale rapide, suivie par une baisse du taux de croissance alors que certaines parties de la population atteignent le point d’équilibre avec les ressources, semble caractéristique des populations de loutres de mer réintroduites. Sur la côte centrale de la province, l’étendue de la population de loutres de mer est restreinte par rapport à la disponibilité de l’habitat et des ressources; on peut donc s’attendre à une croissance rapide. Les résultats de relevés révèlent que la croissance a été positive sur la côte centrale de la C.-B. entre 1990 et 2004, mais la concordance avec une régression linéaire logarithmique simple n’est pas très bonne et l’estimation du taux de croissance qui en résulte, soit 12,4 % par année, semble faible. Il faudra d’autres relevés pour confirmer le taux de croissance de la population sur la côte centrale de la C.-B.
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