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Document de recherche 2006/059

Sabordage intentionnel de navires en surplus et épaves : quelques effets sur le biote marin et sur les habitats dans les eaux de la Colombie-Britannique, 2002

Par Smiley, B.D.

Résumé

Des récifs artificiels ont été créés dans la plupart des mers du globe pour une diversité de raisons, notamment pour améliorer la productivité marine, pour attirer des espèces de poissons pour la pêche sportive et commerciale et pour offrir des lieux de plongée sous-marine. Les marines de bon nombre de nations possèdent des navires en surplus qu’il faut éliminer. Une méthode d’élimination rentable consiste à les saborder dans des lieux appropriés pour la pratique de la plongée autonome. Une fois en place, le « navire-récif » est colonisé par des organismes épibenthiques et attire des poissons pélagiques et démersaux, ce qui les rend encore plus intéressants pour les plongeurs. Les gestionnaires de l’habitat et les personnes qui s’occupent de la planification des océans se demandent si les avantages écologiques des navires sabordés dépassent les pertes écologiques. Le présent rapport examine l’information sur les règlements mis en vigueur par le Canada et la Colombie-Britannique sur le sabordage des navires, l’information scientifique sur les récifs artificiels et réunit de l’information éparse sur l’utilisation de navires sabordés comme récifs artificiels, en mettant l’accent sur ceux présents dans les eaux côtières du Pacifique canadien. Une liste des 18 navires sabordés servant de récifs dans les eaux de la Colombie-Britannique est fournie, accompagnée de la superficie du plancher océanique occupée par ces navires (allant de ~14 m2 à ~2 330 m2); la superficie totale estimée pour tous les navires sabordés est ~10 500 m2 (~1,1 ha). Lorsque disponible, des listes des espèces de macroflore et de macrofaune (allant de 25 à 96 espèces), soit rattachées, soit étroitement associées (petits à grands poissons et invertébrés épifauniques) à chaque navire-récif de la C.-B. est fournie, accompagnée de descriptions. Parmi les poissons fréquemment observés figurent les sébastes cuivrés (Sebastes caurinus) et les sébastes à dos épineux (S. maliger), les morues-lingue (Ophiodun elongatus), les sourcils de varech (Hexogrammus decagrammus), les ménés émeraude (Cymatogaster aggregata), les perches de pilotis (Rhacochilus vacca) et les chabots rembourrés (Artedius fenestralis), grogneurs (Rhamphocottus richardsoni) et à tête écailleuse (Artedius harringtoni). La richesse en espèces atteint son maximum en environ deux ans. On n’a pas mené d’études scientifiques détaillées sur les navires sabordés dans les eaux de la Colombie-Britannique, bien que des travailleurs d’ailleurs aient montré que les densités d’espèces benthiques sous la coque d’un navire sabordé étaient de 3 à 15 fois moindre qu’à un mètre au-delà de la coque. Les études de marquage montrent que les récifs artificiels attirent les espèces d’adultes vagiles des récifs naturels adjacents et ajoutent à la production globale d’une zone par le recrutement de juvéniles qui se nourrissent et croissent dans le récif et autour de celui-ci. D’autres études ont montré que la production dans un récif artificiel dépassait de loin la production dans l’écosystème antérieur de sable et de boue. Une série de recommandations est formulée, notamment sur l’effet néfaste des spectacles pyrotechniques organisés au moment du sabordage des navires et le choix minutieux de l’emplacement des navires-récifs, lesquels doivent se situer à plus de 2 km de récifs naturels.

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