Document de recherche 2007/059
Évaluation du risque posé par l’établissement de Bythotrephes longimanus dans les lacs Muskoka : examen de l’outil de quantification du risque biologique (OQRB)
Par Johannsson, O.E.
Résumé
Le but du présent exercice d’évaluation du risque est de faire l’examen de l’OQRB v2 pour en déterminer les forces et les faiblesses et fournir une rétroaction à ses créateurs. L’évaluation du risque que j’ai menée aux fins du processus d’examen de l’OQRB v2 s’articule autour de la question suivante : Quelle est la probabilité d’établissement de Bythotrephes longimanus, avec tous ses effets négatifs connexes, dans les lacs Muskoka au cours de la prochaine année (2006)? Mon évaluation du risque porte expressément sur le bassin hydrographique EB2, car je disposais de données sur la topographie et l’envahissement de ce bassin fournies par Norm Yan, Allegra Cairns et Melisa Elliot (Université York). Il s’agit d’une utilisation très restreinte du modèle OQRB qui m’a permis d’éviter nombre des problèmes que posent les tentatives de quantification des effets et des coûts. Cet exercice fait ressortir la souplesse d’utilisation et la nature quantitative du modèle. Le modèle v2 reproduit un processus d’envahissement en quatre étapes séquentielles, c’est-à-dire l’arrivée, la survie, l’établissement et la propagation. Cependant, les champs de données réservées à ces étapes peuvent servir à estimer la probabilité cumulée de n’importe quelle séquence comportant au plus quatre étapes, à la condition que chacune d’elle soit indépendante des autres. Si les variables ne sont pas indépendantes, le calcul des interactions résultantes doit se faire en dehors de l’OQRB, et la variable indépendante finale peut être utilisée dans le programme. Les quatre étapes du processus d’envahissement prises en considération dans l’évaluation du risque posé par Bythotrephes sont les suivantes : la probabilité d’arrivée, la survie des individus, l’établissement lié à la pression des propagules et l’établissement lié à la mortalité. Chacune de ces étapes est le résultat d’un ensemble complexe de variables; l’OQRB pourrait également être redéfini pour estimer la probabilité de chacune d’elles.
L’évaluation du risque nécessite souvent l’évaluation de différentes options ou conditions de gestion. L’OQRB v2 ne peut évaluer qu’un seul ensemble de conditions, ce qui nécessite un changement systématique de données et l’exécution de nombreux passages du programme pour évaluer des scénarios multiples. La mise au point d’interfaces dorsale et frontale est recommandée pour permettre l’examen simultané de scénarios multiples et le stockage des données résultantes selon une structure logique dans un fichier de sortie qui s’ouvre une fois le passage exécuté. Actuellement, un fichier de sortie est créé pour chaque passage, mais il ne s’ouvre pas une fois le passage exécuté. La sortie du programme pourrait être plus conviviale si les valeurs numériques (probabilités, etc.) étaient présentées sous la forme d’un tableau pouvant être plus facilement lu et copié pour être utilisé dans d’autres programmes.
La grande force de l’OQRB découle, d’une part, de l’inclusion d’éléments d’information sur les niveaux de confiance qui peuvent être entrés sous la forme de nombres quantitatifs ou d’estimations ordonnées et, d’autre part, de la marge de manoeuvre qu’il offre au programmeur pour définir les caractéristiques de ces estimations. Cela signifie que les distributions de niveaux de confiance et les analyses de sensibilité finales entourant les risques cumulatifs ont une meilleure valeur informative pour orienter les gestionnaires.
L’évaluation du risque posé par Bythotrephes indique que 82 % de tous les lacs sont susceptibles d’être fortement affectés par l’arrivée de Bythotrephes. La probabilité d’arrivée de Bythotrephes dans un lac est fonction de la forme de la fonction décrivant l’accessibilité du lac : le taux d’envahissement est presque moitié moindre si l’échelle est linéaire plutôt que logarithmique. L’effet de la conformité aux règlements sur la navigation (lavage des embarcations et de l’équipement au moment de leur déplacement entre les lacs) est significatif : en gros, le nombre de lacs envahis est réduit du tiers avec un taux de conformité de 80 % par rapport à un taux de conformité de 40 %. Les analyses de sensibilité indiquent que les projections relatives aux lacs nouvellement envahis sont plus sensibles à la valeur P1 (arrivée) et que cette sensibilité s’accroît lorsque les lacs deviennent moins accessibles. Les lacs largement accessibles sont tout aussi sensibles aux profils saisonniers liés à la circulation maritime.
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