Document de recherche 2008/032
Interactions comportementales entre les prédateurs et leurs proies dans les écosystèmes marins
Par D.C. Lidgard et W.D. Bowen
Résumé
La présence d’un prédateur peut avoir une incidence sur l’abondance de ses proies par le biais de mécanismes non létaux en induisant des changements dans le phénotype des proies ou leurs caractères. De telles interactions comportementales surviennent parce que les individus doivent consentir à un compromis entre le risque de prédation auquel ils sont confrontés et un certain aspect de leur cycle biologique (p. ex, l’apport énergétique ou la reproduction). Les interactions non létales dans les écosystèmes terrestres et d’eau douce sont courantes et leur importance a été démontrée, mais on manque d’études à ce chapitre pour les écosystèmes marins, en particulier chez les prédateurs de niveau trophique supérieur. Pour évaluer nos connaissances actuelles des interactions non létales entre les prédateurs marins de niveau trophique supérieur et leurs proies, nous avons dépouillé la documentation en matière d’écologie pour trouver douze études décrivant les changements dans les niveaux d’activité et l’utilisation de l’habitat selon le risque de prédation. Bien que la plupart des études traitent de la perturbation du comportement alimentaire, trois d’entre elles concernent la perturbation du comportement reproducteur. Le manque d’études sur les interactions non létales entre les grands prédateurs marins et leurs proies n’a sans doute aucun lien avec leur importance écologique. Il serait plutôt lié à la difficulté d’étudier de telles interactions chez les grandes espèces dans un environnement océanique. Une meilleure compréhension de la prévalence et de l’ampleur des interactions non létales dans les communautés marines est essentielle si nous voulons parvenir à mieux comprendre pleinement l’effet des prédateurs sur leurs proies.
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