Document de recherche 2008/036
Les polybromodiphényléthers (PBDE) dans le milieu marin canadien : un risque émergent pour la santé des poissons, des mammifères marins et pour leur habitat
Par Ross, P.S., C.M. Couillard, M. Ikonomou, S. Johannessen, M. Lebeuf, R. Macdonald, et G. Tomy
Résumé
Des trois formes (penta, octa et déca) de polybromodiphényléthers (PBDE) qui ont été largement utilisés dans les textiles, le rembourrage de meubles, les plastiques et l’équipement électronique, seul le décabromodiphényléther (DeBDE) est toujours présent sur le marché au Canada. Le ministère des Pêches et des Océans (MPO) et d’autres chercheurs ont documenté l’émergence rapide des PBDE, y compris du DeBDE, comme étant une préoccupation prioritaire dans les milieux marin et d’eau douce au Canada. Dans bien des matrices, le BDE-209, ingrédient principal du DeBDE, a surpassé les diphényles polychlorés (BPC) et le dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT) à titre de contaminant numéro un. Les PBDE sont introduits dans le milieu marin par les rejets d’eaux usées et le dépôt atmosphérique. Récemment, des travaux de recherche réalisés par le MPO ont révélé que le BDE-209 domine le profil des PBDE dans les composantes abiotiques du milieu marin, représentant jusqu’à 80 p. 100 de la concentration totale des PBDE dans l’air, l’eau et les sédiments. Le BDE-209 est absorbé par les niveaux trophiques inférieurs (p. ex., les mollusques, les crustacés et les invertébrés) et les espèces animales terrestres; par conséquent, il pose un risque pour ces espèces ou celles dépendant de ces espèces dans la chaîne alimentaire. Malgré le fait que certaines études n’ont pas présenté des résultats relatifs au BDE-209 en raison de difficultés techniques liées à la mesure de ce congénère, on a décelé une bioamplification du BDE-209 dans la chaîne trophique en milieu aquatique. Cependant, la disposition à la fragmentation du BDE-209 en des formes de PBDE (plus légers) davantage bioaccumulatifs et toxiques dans l’environnement constitue vraisemblablement la menace la plus insidieuse pour le biote aquatique. La communauté scientifique s’inquiète du risque croissant des effets nocifs pour le biote marin, entre autres les invertébrés, les poissons et les mammifères marins, ainsi que les groupes de consommateurs humains, notamment les collectivités de Premières nations établies dans les régions côtières. Les effets perturbants des PBDE pour le système endocrinien ont été établis en laboratoire pour certains animaux, poissons et le phoque commun.
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