Document de recherche 2008/063
Abondance de l’otarie de Steller (Eumetopias jubatus) en Colombie-Britannique
Par P.F. Olesiuk
Résumé
Les tendances récentes affichées par l’abondance de l’otarie de Steller (Eumetopias jubatus) en Colombie-Britannique ont été évaluées à partir d’une série de dix relevés aériens menés à l’échelle de la province pendant la saison de reproduction (du 27 juin au 6 juillet) entre 1971 et 2006. Le nombre de juvéniles et d’adultes s’est accru à un taux moyen de 3,5 % par année, tandis que la production de petits a augmenté à un taux de 3,9 % par année pendant la période d’étude, ce qui représente une multiplication par trois de l’abondance depuis que l’espèce a été protégée en 1970. Dans les deux cas, le nombre d’individus aux roqueries de la C.-B. a semblé demeurer relativement stable pendant les années 1970 et le début des années 1980, la majeure partie des augmentations ayant débuté au milieu des années 1980. Les otaries de Steller ont récemment recommencé à se reproduire dans le groupe Sea Otter, une roquerie qui avait été éliminée par les programmes d’abattage des prédateurs menés dans les années 1920 et 1930, et le nombre d’échoueries occupées à l’année longue a presque doublé, passant d’environ 12 à 23. Au cours du dernier relevé mené à l’échelle de la province, en 2006, nous avons dénombré 4 118 petits et 15 700 juvéniles et adultes (7 171 individus aux roqueries et 8 529 individus aux échoueries). En appliquant des facteurs de correction de 1,05 pour tenir compte des petits non détectés dans les photographies 35 mm prises à angle oblique (Olesiuk et al., 2007) et de 1,1 pour les petits non inclus dans les recensements (Trites et Larkin, 1998; Pitcher et al., 2007), nous avons estimé que la production totale de petits en C.-B. se situait à environ 4 800 individus. Selon les tables de survie pour une population stable (Calkins et Pitcher, 1982; Trites et Larkin, 1996) et en tenant compte de l’incertitude concernant la variation des caractéristiques démographiques d’une population en croissance, nous avons estimé que l’abondance totale pouvait se situer entre 4,0 et 5,8 fois le nombre de nouveau‑nés. Nous avons ainsi estimé qu’au moins 20 000 otaries de Steller et peut-être jusqu’à 28 000 d’entre elles vivaient actuellement dans les eaux côtières de la C.-B. Malgré les augmentations récentes, la proportion de la population occupant les roqueries semble être demeurée relativement constante, à environ 61 % (fourchette de 51 à 67 %) au cours des 35 dernières années, ce qui laisse sous-entendre que le nombre d’individus observés sur les roqueries constituait un indice de l’abondance totale. Un examen des dénombrements historiques effectués aux roqueries (Bigg, 1985) révèle que les programmes d’abattage et la chasse commerciale menés en C.-B. de 1912 à 1967 ont entraîné la disparition d’une aire de reproduction et ont réduit le nombre d’individus observés aux roqueries restantes à environ 25 à 30 % des niveaux maximaux observés au début des années 1900. L’abondance de l’otarie de Steller dans le sud-est de l’Alaska s’est également accrue ces dernières années, cinq nouvelles roqueries ayant été établies par les otaries, y compris ce qui constitue maintenant le plus important site de reproduction de l’otarie de Steller, à l’île Forrester, à quelques kilomètres au nord de la frontière entre la C.-B. et l’Alaska (Calkins et al., 1999; Pitcher et al., 2007). Ces augmentations récentes sont vraisemblablement le signe du rétablissement des populations touchées par les programmes d’abattage et la chasse, mais l’abondance dans cette région semble maintenant avoir dépassé les niveaux maximaux historiques par un facteur de deux.
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