Document de recherche 2008/065
Évaluation des données de recherche et sur la pêche recueillies lors du stade 1 de développement de la pêche des holothuries du Pacifique en Colombie-Britannique, de 1998 à 2007
Par C. Hand, W. Hajas, N. Duprey, J. Lochead, J. Deault, et J. Caldwell
Résumé
Des études sont en cours depuis 1998 dans le but de combler certaines lacunes sur le plan des connaissances relatives à la pêche des holothuries, identifiées pour une première fois en 1996. La récolte annuelle en vigueur autorisant la pêche dans seulement 25 p. 100 des secteurs du littoral de la côte de la Colombie-Britannique, en plus des pêches expérimentales, ont permis de réaliser une étude exhaustive sur les effets de la récolte sur la densité et la taille des holothuries.
Des relevés ont été effectués dans six secteurs d’exploitation ouverts à la pêche commerciale; tous les relevés ont indiqué une baisse de la densité de l’ordre de 10 à 23 p. 100 entre 1998 et 2007. On observe également une diminution du poids moyen des holothuries dans quatre des six secteurs ouverts, oscillant entre 12 et 17 p. 100.
Quatre zones de pêches expérimentales (ZPE) ont été mises en place afin d’étudier les effets des divers taux d’exploitation sur la densité et la taille des holothuries. Cinq sites (taux d’exploitation de 0 %, 2 %, 4 %, 8 % et 16 %) ont été établis dans chacune des ZPE et des récoltes y ont été faites chaque année, en fonction de la population vierge estimée au début de l’étude. Les sites présentant des taux d’exploitation plus élevés, 8 et 16 p. 100, ont révélé de plus fortes baisses de la densité entre la première et la dernière année de l’étude. Les taux d’exploitation plus bas (taux de contrôle de 0 %, 2 % et 4 %) n’ont pas révélé les mêmes niveaux de diminution. Le poids moyen des holothuries affichait également une baisse au cours de cette période de façon significative dans environ la moitié des 20 zones de pêches expérimentales et jusqu’à 37 p. 100. La diminution du poids éviscéré moyen ne peut être attribuée totalement aux taux d’exploitation, puisque la taille a également diminué dans les sites de contrôle.
Un modèle de productivité latente a été utilisé afin d’estimer le taux d’exploitation durable maximal, à partir des données recueillies sur dix ans dans les zones de pêches expérimentales. Les taux d’exploitation durable maximaux, au 1er percentile (c.-à-d., sûr à 99 % que le taux d’exploitation réel est plus élevé), oscillaient entre 3,5 et 10,3 p. 100 de la biomasse vierge estimée dans les quatre ZPE. Le taux d’exploitation de 16 p. 100 n’a été jugé durable pour aucune des ZPE.
Un total de 7,7 p. 100 du littoral disponible pour la pêche a été ciblé par les pêcheurs en 2005. La flotte ne cible pas les mêmes secteurs de littoral à répétition et semble pêcher dans des secteurs différents d’année en année. Comme nous l’avions prévu, la portion du littoral ciblée par les pêcheurs a augmenté avec les quotas, mais les réserves naturelles affichant de fortes densités d’holothuries ont persistées.
Les résultats de ces études du stade 1 de développement des pêches forment la base des recommandations formulées à l’intention des gestionnaires de la ressource en vue d’étendre la pêche des holothuries à d’autres zones de la côte de la Colombie-Britannique en appliquant un taux d’exploitation annuel conservateur oscillant entre 3,5 et 10,3 p. 100 de la biomasse vierge. Un point de référence limite (PRL) de 50 p. 100 de la biomasse vierge est recommandé, et un point de référence supérieur (PRS) du stock de 60 à 80 p. 100 de la biomasse vierge est suggéré. Il est également recommandé que les pêches expérimentales se poursuivent puisqu’elles sont un outil précieux pour la gestion de la réaction de la population à la pêche, et que des réserves de contrôle (sans capture) soient établies dans les zones de pêche aux fins de surveillance comparative.
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