Document de recherche 2009/052
Estimation de l’impact du phoque gris sur les populations de morue des parties orientale et occidentale du plateau néo-écossais
Par M.K. Trzcinski, R. Mohn, et W.D. Bowen
Résumé
Le modèle prédateur-proie, morue-phoque, de Trzcinski et coll. (2006), a servi à estimer la consommation totale des phoques gris dans la partie orientale (PNE-Est, OPANO : 4VsW) et dans la partie occidentale (PNE-Ouest, OPANO : 4X) du plateau néo-écossais ainsi que l’impact des phoques gris sur le rétablissement de la population de morue jusqu’en 2007. Les nouvelles données comprenaient l’estimation de 2007 de la production des chiots dans la région du Golfe Saint-Laurent et de l’île de Sable, ainsi que les données de prises selon l’âge des morues jusqu’en 2007. On a intégré à l’étude les données sur des captures de phoques par la chasse sur l’île de Sable dans les années 1960, ce qui a permis de déterminer une limite inférieure de la taille de la population à cette époque et d’augmenter les estimations visant l’abondance des phoques pour cette période. On a mis à jour les données des relevés par satellite et on a fourni la première estimation du nombre d’aires de quête de nourriture des phoques gris sur l’île de Sable, dans la division Ouest du PNE. On observe peu de changement dans l’estimation de la proportion de phoques gris fréquentant la partie Est du PNE. La proportion des prises de morues selon l’âge consommées par les phoques gris a fait l’objet d’un nouveau calcul, ce qui a donné pour résultat davantage de proies d’un an consommées. Les données sur les estimations des acides gras dans le régime alimentaire des phoques gris, recueillies en 2003 et en 2004, ont également été intégrées au modèle. Une contrainte a été appliquée au modèle afin que les prises de morues selon l’âge ne puissent pas surpasser l’estimation de l’abondance des morues selon l’âge.
Dans la partie Est du PNE, la morue représentait en moyenne moins de 2 p. 100 du régime alimentaire du phoque gris. Le modèle mis à jour a produit des estimations nettement moins élevées du taux de mortalité naturelle comparativement à celui de Trzcinski et coll. (2006). Le modèle mis à jour indiquait qu’en 2007, les phoques gris ont imposé un niveau très bas de mortalité instantanée (0,08), qui représente environ 11 p. 100 du taux de mortalité par toutes les causes sauf par la pêche (0,74) (Figure 8).
Dans la partie Ouest du PNE, le modèle d’évaluation des prises selon l’âge indiquait que le stock de morue avait diminué de moitié depuis 1988. Puisqu’il n’existe pas de données sur le régime alimentaire des phoques gris dans la partie Ouest du PNE, il est présumé que les phoques gris s’alimentant dans cette zone avaient un régime alimentaire similaire à celui des phoques de la partie Est du PNE, c’est-à-dire que la morue représentait environ 2 p. 100 de ce régime. Puisque la morue croît plus rapidement dans la partie Ouest du PNE, on estime que la proportion de morue d’un an dans le régime alimentaire était plus importante. La proportion du troupeau de phoques de l’île de Sable et du Golfe Saint-Laurent, qui s’alimentaient dans la partie Ouest du PNE, a été estimée par trimestre au moyen de données d’étiquetage par satellite. Une proportion plus élevée de mâles que de femelles étaient en quête de nourriture dans la partie Ouest du PNE. Le nombre de phoques en quête de nourriture dans cette partie Ouest du PNE variait en fonction de la saison et a été estimé en moyenne à 13 322 (erreur-type de ± 2 235) en 2007. Le modèle de consommation a estimé que les phoques gris ont consommé 21 954 tonnes (erreur-type de ± 7 897) de proies. La mortalité chez la morue causée par les phoques gris a augmenté avec l’augmentation de la population de phoque et s’établissait en moyenne à 0,0012, ce qui représentait environ 0,2 p. 100 du taux total de mortalité naturelle. La mortalité par pêche chez la morue (P=0,16) et la mortalité naturelle causée par d’autres sources que la prédation des phoques (Mn – Mphoques ~ 0,66) sont élevées et provoquent un déclin au sein de la population.
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