Document de recherche 2010/043
Quantité de prises accidentelles et survie éventuelle après le rejet à la mer des raies tachetées (Leucoraja ocellata) capturées lors de la pêche de pétoncles à la drague dans le sud du golfe du Saint-Laurent (2006-2008)
Par H.P. Benoît, D.P. Swain, M. Niles, S. LeBlanc et
L-A. Davidson
Résumé
En mai 2005, la raie tachetée (Leucoraja ocellata) du sud du golfe du Saint-Laurent a été désignée espèce en voie de disparition par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Une évaluation du potentiel de rétablissement réalisée en 2005 a permis de conclure que la diminution de l'abondance était attribuable au taux élevé de mortalité chez l'adulte. Aucune pêche ciblant la raie tachetée n'a été faite dans la région, et les estimations de prises accessoires de cette espèce lors de la pêche au poisson de fond et à la crevette étaient très faibles. Toutefois, l'incidence des rejets à la mer dans le sud du golfe du Saint-Laurent par la pêche au pétoncle géant (Placopecten magellanicus) sur le taux de mortalité de la raie tachetée n'a pu être quantifiée à cette époque en raison du manque d'information sur les prises accidentelles. Puisqu'il existe un chevauchement spatio-temporel considérable entre la pêche au pétoncle et la répartition de la raie tachetée, le risque de mortalité attribuable à la pêche est élevé. Dans le présent rapport, on présente les résultats d'un échantillonnage, effectué en mer de 2006 à 2008, des prises accessoires par l'industrie de la pêche au pétoncle dans le sud du golfe, notamment le nombre de captures, la taille, l'emplacement et le potentiel de survie après le rejet en mer des raies tachetées capturées. La plupart des raies tachetées capturées lors de la pêche au pétoncle ont été relâchées vivantes et en très bon état, ce qui suggère que le taux de survie après le rejet est élevé. À la lumière des prises observées et des estimations du nombre de raies ayant survécu après le rejet en mer, on estime que le taux annuel moyen d'exploitation (le pourcentage de la population tuée) pour la période d'étude était de 0,14% pour les raies tachetées juvéniles, et de 0,06% pour les raies adultes. Le taux de mortalité attribuable à la pêche est donc très bas comparativement à la mortalité provoquée par d'autres sources.
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