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Document de recherche 2014/004

Impacts d’un système flexible de total autorisé de captures sur la conservation du beluga dans la région du Nunavik

Par T. Doniol-Valcroze, J.-F. Gosselin et M.O. Hammill

Résumé

La chasse aux bélugas à des fins de subsistance par les communautés du Nunavik vise un mélange de plusieurs stocks, dont celui de l'est de la baie d'Hudson (EBH). En 2013, les prises rapportées étaient constituées de 76 bélugas tués près de Sanikiluaq (Nunavut), de 8 dans l'est de la baie d'Hudson, de 158 dans le détroit d'Hudson et la baie d'Ungava au printemps et de 87 à l'automne, ainsi que de 10 bélugas dans la baie James et la région de Long Island. Les prises au Nunavik sont restées stables au cours des cinq dernières années.

Le modèle de population, mis à jour avec les données de 2013, continue à suggérer que la taille stock est stable depuis quelques années, avec la possibilité d’une croissance modeste. L’abondance en 2013 a été estimée à 3240 individus (95% IC 1833–5614).

À la demande du Conseil de gestion des ressources fauniques de la région marine du Nunavik, nous avons examiné si un système souple de total autorisé des captures (TAC) augmenterait la probabilité de déclin du stock de l’EBH. Nos simulations, basées sur une version modifiée de modèle actuel, montrent que l’allocation souple des prises sur des périodes de gestion de 3 ans aurait peu d’effet sur la conservation des bélugas de l’EBH. Seuls les scénarios les plus déséquilibrés ont un impact mesurable sur le risque de déclin du stock. Ainsi, prendre le TAC de 3 ans tout entier dès la première année de chaque période de gestion aurait pour conséquence de réduire le nombre de prises associée à un risque de déclin de 50% de 62 bélugas par an à 60. En revanche, prendre le TAC tout entier lors de la troisième année de chaque période de gestion augmenterait ce chiffre à 64, ce qui suggère que le fait de retarder les prises pourrait être bénéfique.

Cependant, il nous manque beaucoup d’information sur la structure d’âge de la population et sur la composition des prises en termes de sexe et d’âge. Si des prises disproportionnées de femelles en âge de se reproduire avaient lieu au cours d’une même année, par exemple, cela aurait des conséquences négatives sur le stock que le modèle ne peut pas prévoir. De même, des prises importantes en une seule année pourraient augmenter le risque de retirer des unités familiales au complet, ce qui pourrait avoir des effets sur la diversité génétique du stock ainsi que sur la transmission des routes de migration qui constitue probablement le mécanisme de la fidélité des bélugas à leurs sites d’estivage.

Il serait avantageux de développer un modèle plus réaliste structuré par âge et par sexe, qui pourrait utiliser la composition des échantillons de chasse comme indicateur de la structure de population. En attendant d’avoir davantage d’information, les limites de prises pour un système souple de TAC devraient être basées sur les résultats du scénario le plus déséquilibré, dans lequel la capture de 180 bélugas de l’EBH pour chaque période de 3 ans correspond à un risque de 50% de déclin du stock. Des prises moins élevées favoriseraient probablement la récupération du stock.

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