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Document de recherche 2014/086

Évaluation de l'unité de gestion du saumon coho (Oncorhynchus kisutch) du Fraser intérieur par rapport aux objectifs de rétablissement de la stratégie de conservation de 2006

Par A. Scott Decker, Michael A. Hawkshaw, Bruce A. Patten, Joel Sawada et A. Lester Jantz

Résumé

Saumon coho du Fraser intérieur est le nom donné à l'unité de gestion (UG) où les saumons coho (Oncorhynchus kisutch) remontent dans le fleuve Fraser et ses tributaires en amont de Hells Gate, dans le canyon du Fraser. En raison de la faible abondance des stocks de saumon coho dans le sud de la Colombie-Britannique, les pêches dans le cadre desquelles on intercepte le saumon coho du Fraser intérieur sont restreintes depuis 1998. Le présent document décrit les mesures de gestion des pêches qui ont été prises depuis 2006 en vue d'atteindre les objectifs de rétablissement de la stratégie de conversation de 2006, fournit une évaluation de l'état actuel de l'UG par rapport à ces objectifs, quantifie les taux d'exploitation annuels et le niveau d'incertitude de ces estimations et évalue la probabilité d'atteindre les objectifs de la stratégie de conservation de 2006 en appliquant un éventail de taux d'exploitation possibles.

Comme les points de référence de la Politique concernant le saumon sauvage (PSS) ne sont actuellement pas disponibles pour le saumon coho du Fraser intérieur, la situation du saumon coho du Fraser Intérieur a été évaluée par rapport à deux objectifs de rétablissement ‘à court terme’ et un objectif ‘à long terme’, initialement proposés par l'équipe de rétablissement du saumon coho du Fraser intérieur (ÉRCFI 2006). Le premier objectif à court terme consiste à maintenir un minimum de 1 000 saumons coho sauvages qui se reproduisent naturellement (moyenne géométrique sur 3 ans) dans au moins la moitié des 11 sous-populations proposées dans les cinq unités de conservation (UC) (ÉRCFI 2006), tandis que l'objectif à long terme est de maintenir au moins 1 000 saumons coho sauvages dans les 11 sous-populations. Nos analyses ont démontré que des niveaux d'échappée de 20 000 et de 40 000 géniteurs, respectivement, entraîneraient une probabilité de près de 100 % que l'on atteigne les deux objectifs. Les échappées générationnelles moyennes des populations de saumon coho du Fraser intérieur en comigration dépassent les 20 000 adultes sauvages chaque année depuis 2008, mais ont dépassé les 40 000 adultes sauvages seulement au cours des deux dernières années de montaison (2012 et 2013).

Le deuxième objectif à court terme vise principalement à maintenir la productivité du saumon coho du Fraser intérieur. Après avoir pris en considération les échappées pendant l’année d’éclosion, nous avons trouvé des preuves solides de deux périodes de productivité distinctes : une période de productivité relativement élevée durant les années de montaison de 1978 à 1993 et une période de faible productivité de 1994 à 2012. Rien ne permet de prouver que le saumon coho du Fraser intérieur n'est plus dans la période de faible productivité qui persiste depuis 1994 (année de montaison).

Des estimations modélisées des taux d'exploitation étaient en moyenne de 10 % durant la période de 1998 à 2012. De 1986 à 1997, le taux d'exploitation moyen était près de sept fois plus élevé. La fiabilité des estimations des taux d'exploitation du saumon coho du Fraser intérieur à partir de 1998 est incertaine, principalement en raison de l'incertitude entourant l'hypothèse selon laquelle l'effort et le taux d'exploitation de la période de base (il y a entre 16 et 26 ans) sont représentatifs du niveau d'effort et du taux d'exploitation actuels.

Une analyse des choix de modèles indique que le modèle Ricker est celui qui explique le mieux la relation stock-recrutement du saumon coho du Fraser intérieur pendant la période de faible productivité (de 1994 à 2012) et a été utilisée pour constituer la base des prévisions des répercussions de la pêche. En supposant que la productivité est faible, on remarque un compromis très important entre la probabilité d'atteindre l'objectif à court terme de 20 000 géniteurs (moyenne géométrique sur 3 ans) et le taux d'exploitation. La probabilité d'atteindre l'objectif à long terme de 40 000 géniteurs en période de faible productivité est faible, peu importe le taux d'exploitation. On prévoit un déclin de la population si le taux d'exploitation dépasse les 30 %. En supposant que la période de faible productivité de 1994 à 2012 se poursuit, il semble y avoir peu de chance que l'UG se rétablisse et atteigne des niveaux d'abondance de plus de 20 000 à 40 000 géniteurs. Une cible d'échappée relativement faible à l'intérieur de cette fourchette (20 000 géniteurs) pourrait maximiser les possibilités de pêche d'autres stocks tout en maintenant le saumon coho du Fraser intérieur à un point le long de la courbe stock-recrutement relativement productif. Il s'agit toutefois d'une stratégie de gestion plus risquée comparativement à une stratégie visant à maximiser l'échappée étant donné la productivité actuelle.

Cette évaluation doit être considérée comme préliminaire et n'équivaut pas à une évaluation de la situation de la Politique concernant le saumon sauvage puisqu'elle s’appuie principalement sur les objectifs de rétablissement de l'ÉRCFI et non sur les points de référence officiels de la Politique.

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