Avis scientifique 2014/046
Techniques d'euthanasie pour les petits et grands cétacés
Sommaire
- Il peut être nécessaire d'euthanasier un cétacé dans plusieurs cas : un animal échoué, enchevêtré dans un engin de pêche ou coincé dans la glace, une blessure grave subie par un cétacé sauvage à la suite d'une collision avec un navire, ou un animal captif en phase terminale d'une maladie. Toutefois, la situation la plus courante est un cétacé gravement affaibli, malade ou blessé qui s'est échoué dans des eaux peu profondes ou sur le rivage.
- Même s'il peut être difficile de procéder à l'euthanasie d'un cétacé, l'intention est clairement de réduire le plus possible ses souffrances. Les meilleures pratiques comprennent les éléments de base suivants (conformément aux directives du Conseil canadien de protection des animaux [CCPA 2010]) pour un animal en phase terminale d'une maladie ou d'une blessure, ou qui n'a aucune chance de survie (p. ex., jeune animal non autonome qui a perdu sa mère) :
- l'animal doit en tout temps être traité avec respect et d’une manière appropriée du point de vue du bien-être animal ;
- il faut lui faire perdre conscience avant de procéder à n’importe quelle manœuvre douloureuse ;
- il faut assurer une mort certaine et appropriée du point de vue du bien-être animal, et la confirmer.
- Avant de procéder à l'euthanasie, un vétérinaire ou un biologiste connaissant bien l'anatomie et la physiologie des cétacés doit examiner l'animal de manière adéquate (dans la mesure du possible) afin d'évaluer la situation et de déterminer le plan d'action à adopter.
- Pour les petits cétacés, les techniques d'euthanasie (meilleures pratiques en ordre décroissant de préférence) sont les suivantes :
- Un seul animal : sédation profonde par injection intramusculaire, suivie de l'euthanasie par :
- injection intraveineuse d'un agent euthanasique;
- injection intracardiaque d'un agent euthanasique;
- balle de fusil dans le cerveau.
- Un petit nombre d'animaux : tous les animaux qui doivent être euthanasiés doivent d'abord recevoir une sédation profonde par injection intramusculaire, puis être euthanasiés par :
- injection intraveineuse d'un agent euthanasique;
- injection intracardiaque d'un agent euthanasique;
- balle de fusil dans le cerveau en même temps pour autant d'animaux que possible, et les autres le plus rapidement possible.
- Un grand nombre d'animaux : il ne faut rien faire sans une planification adéquate préalable, qui permettra de sélectionner les animaux devant être euthanasiés ainsi que la méthode d'euthanasie simultanée la plus rapide pour le plus grand nombre d'animaux, dans le temps le plus court possible. Puisqu'il peut être difficile de se procurer une grande quantité d'agents euthanasiques dans un bref délai, les meilleures options sont, en ordre décroissant de préférence :
- balle de fusil dans le cerveau du plus grand nombre d'animaux possible, et du reste des animaux le plus rapidement possible; confirmer la mort de chaque animal après que tous aient été tirés une fois au fusil; tirer une deuxième balle de fusil à la tête des animaux qui ne sont pas encore morts;
- injection intraveineuse d'un agent euthanasique;
- injection intracardiaque d'un agent euthanasique;
- protection des animaux jusqu'à leur mort naturelle, avec des soins palliatifs, s’ils n’ont pu être euthanasiés à temps.
- Pour les grands cétacés, les techniques d'euthanasie (meilleures pratiques en ordre décroissant de préférence) sont les suivantes :
- Sur le rivage : sédation profonde par injection intramusculaire, suivie de l'euthanasie par :
- injection intracardiaque d'un agent euthanasique ou de chlorure de potassium, ou les deux;
- utilisation d'explosifs;
- protection de l'animal jusqu'à sa mort naturelle, avec des soins palliatifs.
- Dans l'eau : sédation profonde par injection intramusculaire, suivie de la protection de l'animal jusqu'à sa mort naturelle, avec des soins palliatifs.
- Un seul animal : sédation profonde par injection intramusculaire, suivie de l'euthanasie par :
- Les intervenants doivent utiliser une combinaison de critères reconnus pour confirmer la perte de connaissance et la mort d'un cétacé, quelle qu'en soit la taille.
- Les méthodes considérées pour l'élimination des carcasses doivent atténuer le risque de contamination (p. ex., résidus de produits chimiques, plomb provenant des balles) de l'environnement, de la faune et des humains, surtout dans les communautés nordiques où la viande de cétacé est souvent consommée par les humains ou les chiens.
Le présent avis scientifique découle des téléconférences et de la réunion d'examen par les pairs sur les Avis sur les techniques d'euthanasie pour les grands et les petits cétacés qui ont eu lieu les 23 et 26 juin 2014. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée lorsqu'elle sera disponible sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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