Avis scientifique 2014/048
Mise à jour sur le potentiel de rétablissement du brosme dans les eaux canadiennes
Sommaire
- En 2003, le brosme (Brosme brosme) a été désigné espèce menacée par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). En 2013, le gouverneur en conseil a décidé de ne pas ajouter le brosme à la Liste des espèces en péril figurant à l'annexe I de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Pour différentes raisons, notamment un déclin à long terme amorcé durant les années 1970, le brosme a été réévalué et désigné comme étant en voie de disparition par le COSEPAC en novembre 2012.
- Les taux de prise de la pêche commerciale pour le brosme ont baissé depuis les années 1980. On ne peut estimer avec confiance l'ampleur du déclin de l'abondance. Le relevé de l'industrie sur le flétan, commencé à la suite du déclin observé des prises par unité d'effort de la pêche commerciale, fluctue depuis 1999 sans afficher de tendance, ce qui laisse croire que l'abondance de la population s'est stabilisée.
- En vertu du cadre de l'approche de précaution de Pêches et Océans Canada, les points de référence établis pour le brosme dans le relevé de l'industrie sur le flétan sont les suivants : point de référence supérieur du stock, 26,6 kg/1 000 hameçons; point de référence limite, 13,3 kg/1 000 hameçons. La moyenne géométrique de prises de brosme par unité d'effort sur trois ans (de 2011 à 2013) était de 17,9 kg/1 000 hameçons, ce qui laisse entendre que le stock se trouve dans la zone de prudence. L'objectif de rétablissement de la population proposé est le point de référence supérieur du stock figurant dans le relevé de l'industrie sur le flétan, soit 26,6 kg/1 000 hameçons.
- Rien n’indique que l’aire de répartition de l’espèce a diminué. L'objectif de répartition proposé pour le rétablissement est de maintenir la répartition actuelle.
- La pêche est la seule grande source connue de mortalité d’origine anthropique chez le brosme au Canada atlantique. Les palangres à poisson de fond et les casiers à homard sont considérés comme les principales menaces, à la lumière des rapports sur les débarquements et des estimations des rejets, respectivement.
- Les plus récentes estimations des débarquements pour une saison de pêche complète datent de 2012. Durant cette saison, les débarquements déclarés de brosme dans la région des Maritimes totalisaient 462,2 tm (tableau 1). Au cours de la même année, les débarquements de brosme dans les régions du Golfe et de Terre-Neuve-et-Labrador ont atteint respectivement 0,043 tm et 1,88 tm.
- Toujours en 2012, les prises accessoires de brosme dans la zone de pêche du homard (ZPH) 41 étaient estimées à 8,6 tm. En 2006-2007, les prises accessoires dans la ZPH 34 étaient estimées à 344 tm. Les prises de brosme n'ont pas été évaluées dans les autres ZPH.
- Il semble que la population peut supporter les récents taux de mortalité par pêche sans que la survie de l'espèce soit menacée, puisque, selon le relevé de l'industrie sur le flétan, les prises de brosme par unité d'effort fluctuent depuis 14 ans sans présenter de tendance. Une réduction accrue de la mortalité par pêche pourrait être nécessaire afin que l'espèce atteigne l'objectif d'abondance proposé pour le rétablissement. On ignore si certains facteurs limitatifs (p. ex. mortalité naturelle élevée) pourraient nuire au rétablissement du brosme. L’habitat ne semble ni être, ni risquer de devenir un facteur limitatif à la survie et au rétablissement du brosme. Il n’y a pas de menaces anthropiques connues ayant occasionné une baisse de la quantité et de la qualité de l’habitat.
- L'alimentation du brosme est plutôt variée. Les données recueillies par Pêches et Océans Canada dans les eaux canadiennes indiquent que le régime alimentaire du brosme se compose essentiellement de crustacés (principalement de décapodes, dont différentes espèces de crabe et de plancton), de diverses espèces de poissons (dont le merlu argenté, le hareng, la plie canadienne et la grande argentine) et de mollusques (calmar à nageoires courtes).
- Les analyses préliminaires semblent indiquer que les six variables environnementales qui influent le plus sur la qualité de l'habitat du brosme, classées à l'aide du modèle de forêts aléatoires (figure 6), sont la variabilité de la salinité, le total des particules en suspension en hiver (2006-2010), la température benthique en automne, la profondeur, la tension efficace liée au courant et la température benthique en hiver. On s'attend à ce que ces variables soient liées de manière directe et indirecte aux profils de répartition du brosme.
- Le brosme préfère les fonds durs et rocheux ou recouverts de gravier et se cache parfois dans les crevasses. L'indice de complexité benthique ne faisait pas partie des dix principales variables prédictives du modèle, ce qui reflète peut-être l'insuffisance des données sur la complexité benthique.
- Les mesures d'atténuation possibles de la mortalité par pêche comprennent les suivantes : remise à l'eau obligatoire, fermetures de zones pour la pêche du poisson de fond à la palangre et la pêche du homard; mise en œuvre d'un protocole d'évitement et détermination et mise en œuvre de meilleures pratiques de manutention afin de maximiser la survie après la remise à l'eau.
Le présent avis scientifique découle de la réunion des 12 et 13 février 2014 sur la mise à jour relative au potentiel de rétablissement du brosme (Brosme brosme). Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée lorsqu'elle sera disponible sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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